Parmi les voitures de légende, il y en a une qui met tout le monde d’accord, et c’est celle-ci. L’Alfa Romeo 2000 GTAm. Je ne connais aucun passionné qui ne vendrait pas père et mère pour en posséder une. Et en tant qu’alfiste, je pourrais également rajouter un de mes enfants…
Quand ma copine a vu la voiture et sachant que j’allais écrire dessus elle m’a dit : “Dis leur qu’elle est belle…” Voila. L’article est fini. Merci, au revoir… Ah vous êtes toujours là ? Oui ça fait un peu court pour un article. Donc on va tenter de développer l’idée, car la GTAm est d’une beauté à s’en faire exploser les globes oculaires avec des fléchettes.
D’autant que ma copine à autant d’intérêt pour les voitures que moi pour la fission nucléaire, donc je dirais que cet avis est doublement intéressant. Si la GTAm arrive à développer un tel intérêt chez quelqu’un qui s’en fout, j’estime que chez des passionnés comme nous, elle devrait tous nous rendre barge à se taper la tête contre les murs. D’ailleurs je crois savoir que certains journalistes et autres personnes du métier se damneraient pour en avoir une dans leur garage. Moi-même j’ai pas mal d’arnica dans ma pharmacie.
L’Alfa GTAm est en fait une évolution de la GTV 1750 Américaine à injection Spica. Les carbus double corps de la Giulia GTA Européenne n’ont pas traversé l’Atlantique pour cause de restrictions sur les émissions polluantes… En 1969… Aux Etats-Unis… Donc déjà à cette époque le but était de faire chier les Européens, mais peu importe. Cela n’a pas refroidi les ardeurs d’Alfa Romeo qui commercialise cent exemplaires de la 1750 pour pouvoir la faire homologuer en groupe 2. Plus encore 40 exemplaires, sortis des atelier d’Autodelta pour les saisons 1970 et 1971.
Le gros avantage de l’injection, couplé à un double allumage était justement le potentiel de préparation énorme. De 1750, le Bialbero passe à 2000 et gagne au passage quelques canassons qui font progresser sa puissance à 240 ch et la vitesse de pointe a plus de 230 km/h ! Alfa Romeo continue alors de truster les podiums en Europe et aux Etats-Unis dans les différents championnats de voitures de tourisme.
Et cela c’est si l’on ne parle que du moteur ! Son poids autour de 900 kg et son efficacité en faisait déjà une machine de guerre. Et son style latin qui plaisait déjà en version de série, se retrouvait transcendé avec ses ailes gonflées comme les joues d’un saxophoniste. Et ceci afin d’y faire passer les jantes de compèt’ et les pneus élargis. Belle et efficace en somme.
Petite parenthèse sur le patronyme GTAm. Tout le monde n’est pas d’accord sur la signification exacte du petit “m”. Pour certains cela vient de “America Maggiorata” du fait qu’elle est dérivée du modèle Américain. Pour d’autre ce serait “Allegerita Maggiorata” pour “allégée augmenté”, et si l’on en croit la version 2020 ce serait tout simplement “modificata” (pas besoin de vous le traduire, si ?). Comme nous aimons faire les choses bien nous avons posé la question à Lorenzo Ardizio, conservateur du musée Alfa Romeo directement à Arese. Et la réponse est formelle : GTAm signifie « Gran Turismo America ». Car elle dérive du modèle Américain comme je vous l’ai expliqué plus haut. Elle n’est pas « Alleggerita » car elle conserve sa carrosserie en acier. CQ putain de FD !
L’une des particularités des Alfa d’endurance de cette époque est qu’elles arboraient toutes un ton bicolore, et notamment à l’avant. Ceci pour différencier les équipes lors des arrêts au stand. Cela peut prêter à sourire, mais en 1970 en championnat SCCA, ce sont parfois jusqu’à 12 Alfa tous modèles confondus qui couraient en même temps ! Voila qui apporte également un élément de réponse à ma copine qui me demandait pourquoi celle qui illustre ces photos arborait les couleurs du drapeau Portugais… Il a fallu que je lui explique que le vert provient du Quadrifoglio et le rouge de la croix de Milan, une sorte d’hommage coloré à la marque d’Arese. Elle a acquiescé pour me faire plaisir, mais au fond de moi, je crois qu’elle n’en avait rien à taper.
Et ce bi-ton du plus bel effet n’est pas la seule particularité de cet exemplaire. Elle a été préparée de fond en comble pour courir la Carrera Panamericana. Le Bialbero est repassé en alimentation par double carbus Weber double corps. Les internes ont été également revus avec un jeu de pistons et bielles Alfaholics, et des soupapes d’admission et d’échappement surdimensionnés du même fournisseur. Tout ceci est refroidi par un nouveau radiateur en aluminium, tandis que l’échappement crie sa hargne par une sortie latérale. La bête est nourrie grâce à un remplissage de carburant Pop-top et les freins ont également été améliorés.
L’intérieur n’est pas en reste, entièrement vidé pour ne garder que l’essentiel. Arceau cage, plaques de sol en alu Moretti Monza (Momo pour les intimes), compteurs Auto Meter Sport Comp, plus de moquette, plus d’insonorisant, plus de tympans ni de colonne vertébrale.
Il va sans dire qu’avec une auto comme celle-ci vous avez de quoi vous amuser sur piste ! Mais pas que, elle a aussi une carte grise, enfin en Californie on appelle ça une “Pink Slip”. C’est quand même vachement plus fun, puis vous pouvez surtout rouler sur route ouverte avec. Et ça, ça n’a pas de prix… Enfin si, 60 000€ au bas mot. Ben franchement c’est pas si cher que ça. Vous prenez les tickets restau ?
©Mecum Auctions
60 000€ le prix de la prépa’ ou de l’auto complète, parce qu’on est plus dans les mêmes valeurs.
Au total je pense 120 000 euros
C »est une copie bien faite , les vraies étaient avec une injection SPICA et je doute qu’une voiture comme celle ci ( conçue pour la piste ) puisse courir la CARRERA PANAMERICA
Elle est très belle (à part ces jantes anachroniques), et le ton de l’article est plutôt sympa mais elle n’a rien d’une vraie GTAm, à commencer par le moteur. D’ailleurs , la dernière vraie s’est s’est vendue 330 000 €…