Mercedes SL 65 AMG Black Series – Noir c’est noir !
par Rémi | 14 octobre 2020 | Street |
A l’heure où j’écris cet article, l’AMG GT Black Series vient de pointer le bout de son capot. Jamais une AMG n’avait ressemblé à ce point à une GT3 RS. Et du coup, j’ai comme l’impression que la recette d’une Black Series a changé finalement. Pour y réfléchir, jetons un œil à celle qui pour moi reste la plus extrême de toute la famille : le SL 65 AMG Black Series ! Bouclez vos ceinture, on va fumer de la gomme sévère !
J’en entends au fond qui rouspètent : « N’importe quoi, c’est la SLS la plus extrême de toute la famille ! » Heu… Non… La SLS est probablement la plus rapide et la plus aboutie (avant la GT du coup), mais la plus extrême, celle qui a mis les p’tits plats dans les grands, qui a sorti le grand jeu et le costume du dimanche, c’est bien le SL 65. Bon, le CLK 63 est loin d’être ridicule, mais c’est mon article, c’est moi qui décide… Imaginez un peu le plan : transformer un sage coupé-cabriolet GT à tendance luxueuse, qui n’aurait pas vraiment honte d’oser la comparaison avec une Bentley, en un monstre assoiffé de circuit ! Ah… Effectivement, c’était pas gagné d’avance !
Mais chez AMG, on s’est sorti les doigts du fut, et on a commencé par se dire qu’une fois le SL 65 changé en machine de piste, il n’y aurait plus grand monde pour avoir envie de conduire cheveux au vent. Donc on a retiré tout le mécanisme de toit rétractable, puis un brave technicien du nom de Gunter est arrivé avec son fer à souder et sa petite bobine d’étain (Et ouais, j’ai fait de la technologie au collège, je m’y connais en ingénierie.), et à soudé le toit en position fermé. Là ! Ça bougera plus ! La grosse Merc’ a ensuite été mise au régime sec pour maigrir de plus de 200 kilos (environ le poids d’une de mes cuisses).
Puis on a regardé la caisse et on s’est dit qu’il fallait élargir les ailes. Sur ce point précis, j’ai ma petite théorie. Gunter était penché sur sa planche à dessin en train de croquer les nouvelles ailes larges (il faisait un croquis hein ? Il bouffait pas de la tôle…) quand il a éternué. Et fatalement, son crayon a un peu ripé…
« Arrrrrrh ! Hans ! Ch’ai fait uneu krosse pétisse ! Chai téssiné des ailes peaucoup trop larches !
– Arrrrrrh ! Gunter ! Tu es un kros tépile ! En plus che n’ai pas de komme pour effacer !
– Pon… Tant pis… Au moins elle a te la keule là…»
Après la pause déjeuner (la choucroute tout ça, je vous fait pas un dessin), on s’est penché sur le gazier. Le vieux V12 M275 affichait déjà 612 chevaux sur le CV de la SL 65 AMG standard. Donc pas spécialement mou de la bielle on peut dire. Mais pour faire bonne mesure, on lui a collé des turbos un peu plus gros juste au cas où. Fallait voir la tronche du responsable transmission quand on lui a expliqué que la boîte allait devoir négocier avec 670 chevaux et 1200 Nm de couple… Du coup, après la syncope du monsieur, on a décidé de brider le couple maxi à 1000 Nm. Déjà qu’on pouvait pas y foutre la boîte 7 qui aurait pas supporté la charge, à ce niveau là, même la vieille et solide boîte 5 allait vraiment faire la gueule.
Mais alors au final, ça donne quoi une fois sur la route ? Ça donne un train arrière un peu agité. L’ESP fait ce qu’il peut, mais les débordements sont de mise, y compris sur le sec. En même temps, il faut dire que confier 1000 Nm à un ESP de 2008 revient à demander à une jeune prof de musique sans expérience de faire jouer à une classe de ZEP la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák dans le plus grand des calmes. C’est pas évident.
Quoi qu’il en soit, quand je regarde ce SL 65 Black Series, je lui trouve un parti pris plus fort que la nouvelle AMG GT Black Series. L’ancienne affirme son caractère, la nouvelle tente de copier la référence. Et puis l’ancienne a un spoiler rétractable. Et j’aime tellement ces trucs qui bougent que ça suffit à plier le match pour moi. On a tous nos faiblesses hein…
D’après les différents essais de cette auto, ça reste comme typé « cruising » rapide style autobahn illimitée, que Nurb’ a fond sur les vibreurs là ou les précédents modèles et suivants se rapprochent de ça. Dans ces conditions l’engin devient vite scabreux, voir incontrôlable.
L’essai de Sport Auto fin 2009 à Mortefontaine entre ce Black et son homologue 65 « normale » montre des écarts de perfs pas si important malgré la débauche tech’ à l’époque et le surcout du premier nommé!!!
Ce qui m’as interpellé sur la photo de « famille » Black Séries, c’est l’importance prise par l’aéro’ sur les autos sportives et pistardes encore plus sur les 15 dernières années.
La comparaison entre un SLK Black et la dernière GT Black est hurlant de vérité la dessus. Même comparo’ avec le SLS à 7 ans d’écart!!!