En voyant cette Ford Mustang badass, j’ai tout de suite pensé à Bruce Banner des Avengers. Une préparation de haut vol, digne réincarnation mécanique de notre super héros: elle est verte (de rage ! facile celle là), large, bruyante. Avant même d’être au volant, tu sais que ça va frapper fort.
Des Mustang, vous en avez déjà vu quelques unes ici, mais personnellement, le projet de la jeune société Ruffian, les surpasse tous en terme de violence visuelle. Chris Ashton, le boss de cette entreprise de custom, ouvre ses portes en 2019. Pour faire parler de sa boite lors du dernier Sema Show, il lui fallait une carte de visite, une auto qui fasse sensation. Notre homme va réussir le tour de force de faire passer une presque paisible Mustang Fastback de vieux, en engin démoniaque….
Chris a commencé comme beaucoup d’entre nous, sauf que lui c’est avec une Pantera qu’il va se faire la main, la modifiant les week-ends avec son pack de 6 (à consommer avec modération bien sûr). Pour son projet en tant que pro, l’inspiration, il va aller ce coup-ci la puiser à travers les courses transaméricaines de la fin des années 60/70. Il s’en servira comme directive pour les nombreuses modifications de son pur « stang », tout en y apportant la modernité nécessaire pour mettre une pilule aux caisses modernes sur circuits.
Commençons par le cœur de la bête: adieu le vieux V8 asthmatique et place au Ls3 (le même que dans la Corvette). Un bloc aluminium de Blueprint Engines, qui cube 7 l et développe 625 ch, une cavalerie qui se lâche aux roues arrière à travers une boite manuelle à six vitesses Magnum T56. La suspension d’antan fait partie du passé, la Mustang est scotchée à la piste via des amortisseurs électroniques DSC Tractive aux quatre coins de l’auto. Pour les vocalises de l’engin, un échappement inox sur mesure avec valves électroniques achemine les gaz à travers des sorties d’échappement latérales. Le son qui en sort est tout simplement insolent.
Question esthétique, notre designer a oublié de faire dans la discrétion, en même temps faut bien ça pour se démarquer des centaines de caisses qui peuplent les allées du Sema. Pour le coup, Chris ne va pas faire dans la dentelle. Pas de rajouts discrets ou de kit carrosserie en fibre, le proprio n’aime pas ce support pour s’exprimer. Son kiffe à lui c’est le métal, prenons par exemple les ailes, la mise en forme des galbes avec son poste à souder lui a pris seulement 40 h (rapide et doué le garçon). Tous les autres éléments modifiés de l’auto comme les écopes, la lame avant ou le ducktail, sont aussi faits de métal. Pour remplir les énormes arches de roues, des Signature ONE forgées de 12,5×19″ à l’arrière et 11×18″ à l’avant se chargent de combler le vide. Afin de rester coller à la route, de larges Toyo Proxes R888R sont utilisés aux quatre coins, du 345 de large à l’arrière et du 315 à l’avant.
Pour finaliser son projet Ruffian Stang, une nuance de 1978, « Olive Green » de chez Porsche ainsi que des bandes latérales en vinyle noir réfléchissant 3M, se chargent de l’aspect racing. La bande sombre du capot de chez Anvil Auto est en fait la partie non peinte de la fibre de carbone de cette pièce. L’habitacle fait presque dans le discret avec ses deux baquets Oldschool, un volant bois, un arceau, juste l’essentiel pour profiter de la mélodie du moteur.
Notre homme profite largement de sa Mustang en parcourant les salons et courses autos autours d’Orange, en Californie. Suite aux retours positifs, Rick s’est attaqué à un gros morceau de l’histoire automobile américaine, une Ford GT40 que nous manquerons pas de vous présenter.
