S’il en est une qu’on a oubliée, c’est bien la Talbot Samba Rallye… Talbot a disparu depuis plus de 30 ans. Quand tu dis Samba, tu imagines plus des culs qui se dandinent plutôt qu’une citadine pétaradante. Et concernant le Rallye, les jeunes pensent à la 205 quand les dinosaures se rappellent que c’est encore une discipline sportive ! Bref, il était donc temps de se rappeler que Talbot Samba Rallye, ce n’est pas le titre d’une chanson des années 80 !
L’histoire de Talbot, c’était quand même un sacré bordel ! Née en 1903 en Angleterre afin d’y assembler des voitures françaises (Clément-Bayard) elle bascule sous le giron de Darracq dès 1919. En 1934, c’est un certain Anthony Lago qui va racheter Talbot, alors en difficulté, pour en faire alors une marque à l’image aussi sportive que luxueuse. Les Talbot Lago deviennent alors des voitures d’exception, déplaçoir favori des stars et têtes couronnées. Mais à partir des années 50, ce marché se restreint de plus en plus, à tel point qu’en 1958, Talbot Lago, alors au bord du gouffre, se voit sauvée en étant rachetée par Simca. Alors qu’on croit la marque sauvée, ce ne sera pas forcément le cas.
En fait Simca, qui vend 200000 voitures par an et qui manque méchamment de place, n’en avait rien à carrer de Talbot ! La seule chose qui les intéressait, c’était l’usine de Suresnes. Du coup, la marque Talbot va être mise en sommeil. Et pou ne rien arranger, jusqu’en 1970, Simca va être progressivement absorbée par Chrysler Europe, déjà propriétaire de Hillman et Sunbeam (entre autres). Tout va enfin rentrer dans l’ordre… eh bien non ! Une fois encore, en 1978, totalement dans les choux financièrement, Chrysler finit par céder sa division européenne à PSA. PSA continue de commercialiser des Simca en France. Mais pour séduire le marché anglais, les dirigeants de PSA qui cherchent une marque qui pourrait remplacer Chrysler, décident de ressusciter Talbot. La première année, reprenant la gamme Chrysler, remise au bout du jour, la marque s’appellera Simca Talbot, avant de devenir Talbot à partir de 79.
Mais entre toutes ces fusions, ces rachats et ces changements de marques, les clients ne savent plus trop ce qu’ils achètent… surtout qu’entre temps, Matra est rentrée dans la partouze ! Les ventes ne décollent pas… les Tagora et Murena prennent la poussière dans les show room, si bien qu’en 81, PSA décide de stopper les conneries et de rassembler les réseaux Peugeot et Talbot. L’arrivée de la Samba (évolution de la Peugeot 104) redore un chouill’ le blason… mais ça ne suffira pas. Pas plus que le titre constructeur au championnat du Monde des rallyes en 81 (avec la Talbot Sunbeam Lotus), ou l’engagement de Talbot-Matra en tant que motoriste de Ligier F1 ! En 85, l’image de Talbot st désastreuse, à tel point que PSA préfère annuler la sortie de la Talbot Arizona qui doit remplacer de la Horizon. Elle deviendra la Peugeot 309. Peu à peu la marque va s’effacer pour disparaitre définitivement du paysage français en 1986 (elle restera en Angleterre jusqu’en 90).
Voilà, maintenant que l’ambiance est bien plombée, faut que j’enchaine avec la Samba. J’ose même plus dire que c’est une Talbot de peur que vous finissiez avec une bonne dépression. Quoique, c’est une Rallye, c’est cool la Rallye… Il faut savoir que quand Peugeot a fusionné ses concessions avec Talbot, ils ont fait la même chose avec le sport… Peugeot Talbot Sport, avec à sa tête, un certain Jean Todt. Ils vont faire leurs armes sur la Samba. Son succès auprès des pilotes amateurs en Gr.2 et Gr.4, donne des idées à PTS qui décide d’homologuer sa petite sportive en Gr.B. Eh oui, le Gr.B ne se limitait pas aux monstres 500 ch. On retrouvait plein de catégories, dont celle des moins de 1300 cm3 pour 675 kg mini. Pour y entrer suffisait juste de partir d’un modèle de série produit à au moins 200 exemplaires.
La base va donc être la Samba Rallye (remuée par un 4 pattes de 1.2l gavé par deux double corps pour 90 ch) avec une version revue et corrigée par PTS avec des éléments en fibre, une suspension confiée à des combinés filetés avec barres antiroulis avant et arrière, un freinage AP avec frein à main hydraulique, vitres en Makrolon, arceau en alu, direction plus directe… et surtout le 4 cylindres passé en 1285 cm3, shooté à 130 ch et accompagné d’une boite courte avec autobloqu’. En 84, elle passe en mode Evo gagne 6 ch et prend du muscle pour gagner des voies plus larges.
Et bien le modèle qui défile sous vos yeux n’a rien de tout ça… Ah ouais, à croire que dès le début, j’ai eu envie de vous flinguer le moral ! Enfin bon, maintenant que vous en êtes jusqu’à là, vous allez pas craquer à deux paragraphes de la fin non ?! Surtout que notre petite Samba italienne aux couleurs PTS, c’est quand même ne Rallye, oui, une vraie. Mais de route… qui a finie dans les spéciales. Ah voyez que finalement c’est cool. Elle a conservé son petit 1219 cm3 avec culasse préparée, pistons forgés, duo de double corps Weber 40 DCOE, pompe gros débit, ligne libérée, boite courte, autobloqu’ verrouillable, caisse renforcée, arceau, suspensions Orap, nouveaux moyeux pour accueillir les jantes PTS chaussées en slicks Avon, baquets et harnais Sparco, volant OMP… Bref ! 130 ch et tout ce qu’il faut pour aller chasser le chrono dans les spéciales ou sur circuit.
cool cette samba, j’avais son ancêtre direct :la SIMCA 11 TI 2 portes schootée…
J’avais encore une sympa en 2017, souvenirs agréables. Merci pour cet article.