Quand on voit la gueule de la Jaguar XJS Shooting Brake, on se demande pourquoi le constructeur n’y a jamais pensé. Enfin heureusement, les gars de chez Arden s’en sont chargés à sa place. Bon, ils n’en ont pas fait des milliers… non, seulement cinq, dont une va poser ses roues sur DLEDMV…

La mode des Shooting Brake vient d’Angleterre. Enfin si Rolls a lancé le truc en 1910, c’est surtout Sunbeam et Aston Martin qui vont le faire connaitre à partir des 60’s. Mais ça, c’est pas un scoop car si vous êtes abonnés à nos articles, vous le saviez déjà. Par contre, ce qui est surprenant, c’est que Jaguar n’a jamais jugé utile d’y passer, tout comme le break d’ailleurs puisqu’il faudra attendre le X Type pour voir une berline anglaise jouer aux utilitaires. Enfin, que le constructeur n’en ait pas voulu, ça a au moins eu l’avantage de permettre à certains préparateurs – carrossiers talentueux de combler le trou, comme Lynx ou Arden.

V’là donc que je m’offre une transition parfaite pour vous présenter cette Jaguar XJS V12 de 84. Elle a passé 4 années de bons et loyaux services en mode coupé avant de rejoindre les ateliers d’Arden pour recevoir la greffe du sac à dos et le nom de code de Arden AJ3 Station Car. Mais pas que… car en y étant, la cure s’est transformée en une véritable personnalisation sur mesure, aussi bien dehors que dedans. Un traitement qui n’a été fait qu’à cinq exemplaires et qui claque toujours autant la rétine, même 35 ans plus tard.

Au programme, on commence le gros du taff par le cul qui a donc reçu son hayon et des nouveaux montants latéraux pour le faire passer de coupé à shooting brake. La greffe est en tout cas bien réussie esthétiquement, a tel point qu’on se demanderait presque si les lignes du XJS n’ont pas été tracées pour recevoir cette transformation. En y étant la caisse a été équipée d’un kit complet comprenant les lèvres inférieure avant et arrière ainsi qu’un jeu de bas de caisse. Le regard passe en double optiques et le chrome est maintenant noir satiné. Le XJS est chaussée en Arden Triple-A de 17″ en trois parties. Le châssis est mieux maintenu par des suspensions un peu plus basses, un peu plus raides, qui viennent aussi du catalogue du préparateur.

Le capot, qui accueille deux discrètes prises d’air, cache le V12 de 5,3 l. Il est laissé strictement d’origine, avec ses 295 ch et reçoit simplement le renfort d’une ligne maison qui lui permet de chanter un peu plus haut et un peu plus fort, sans pour autant chercher à le faire hurler. Ho, on est chez Jaguar et Arden ici, pas chez Jacquie et Michel !

Par contre, dans l’habitacle, les p’tits gars de chez Arden se sont véritablement lâchés… Tout ce qui pouvait être recouvert de cuir l’a été. Du Connolly rouge, limite bordeaux, du tableau de bord au ciel de toit en passant par le volant, la console centrale, les différents soufflets, les panneaux de portes, les montants et bien sûr les sièges, de superbes baquets Recaro full élec, avec coussins d’air pour trouver la position idéale. Le coffre se contente de daim lui aussi dans le même ton que la peau de vache. Les placages bois et les quelques touches de chromes terminent l’atmosphère délicieusement classe et vintage de ce XJS. C’est un véritable écrin qui n’attend plus que les passagers et… les clubs de golf.

En tout cas, pour une anglaise de plus de 30 balais, faut reconnaitre qu’elle a très bien vieilli. Elle est… neuve ! Et n’allez pas me dire qu’elle n’affiche que 36000 km… rien n’empêche une anglaise de vieillir. Même prématurément. A croire qu’Arden à trouvé la solution. J’vais p’têt leur confier la mienne !

© Arden