Avec un nom comme ça, y’a intérêt à c’que l’histoire elle vaille le déplacement ! La Adams Brothers Probe 16 est plus connue sous le nom de… Probe 16. Ouais, c’est plus court et ça sonne mieux. Une sportive tout droit venue de l’imagination des frères Adams. Bon, va y voir pas mal de trucs à vous raconter…
Commençons par les Adams brothers, Dennis et Peter. Le premier était designer alors que le second était plus doué pour l’ingénierie. L’association de leurs talents, ils allaient d’abord la mettre au service de Jem Marsh et Frank Costin qui fondèrent Marcos en 1959. Deux ans plus tard, après un désaccord avec Marsh sur le design des voitures, Costin quitte l’aventure et cède ses parts aux deux frangins. Ils donnent alors naissance à la Marcos GT qui va rencontrer un certain succès de 64 à 69. C’est cette même année qu’ils décident de lancer leur propre marque, Adams Brothers et leur propre modèle, la Probe 16.
Présentée comme une « étude de style extrême » sur les limites entre le design et les nécessités techniques, la Probe 16 a été conçue puis assemblée par les Adams Brothers à seulement trois exemplaires.
Le style est innovant, voire futuriste. N’oublions pas qu’elle a vu le jour en 69. Le châssis est un treillis tubulaire avec 4 roues indépendantes. Il reçoit un 4 cylindres BMC 1.9 l revu par JanSpeed Engineering et alimenté par un carbu Weber double corps pour envoyer 100 ch aux roues arrière via une boite 4 manuelle. Le freinage est confié à quatre disques mordus par des étriers camouflés derrière des jantes de 10″ à l’avant et 13″ à l’arrière.
Pour en revenir au look, les frangins Adams se sont lâchés. La Probe 16 affiche un style réellement différent de tout c’qu’on peut voir. Affutée et équipée de larges surfaces vitrées, comprenant le toit et une lunette arrière en deux parties séparées par une jalousie tellement 70’s ! Compacte, racée, aéro et basse. Très basse ! La Probe 16 affiche seulement 34 pouces – ou 86 cm de ce côté de la Manche – de hauteur…
A l’arrivée, on se retrouve engoncé dans un habitacle aussi futuriste que l’extérieur. Le pilote et son passager sont quasiment couchés, une posture qui n’a rien à envier à une monoplace avec le cul posé à quelques centimètres du bitume. Devant, pas de tableau de bord. La baie de pare-brise fait face au passager. Le combiné avec une console équipée des manos qui vient se caler entre les jambes du pilote ainsi qu’un volant plongeant.
Avec 100 ch pour 900 kg et un look sorti de l’imagination d’un designer de chez Hot Wheels, la Probe 16 aurait eu sa place dans un film de science fiction. Eh bien c’est justement ce qui va lui arriver. En 71, elle va s’appeler la Durango 95 et est immortalisée sur la pellicule de Stanley Kubrick dans son film A Clockwork Orange (Orange Mécanique). C’est pour cela qu’elle s’est affichée il y a quelques années lors de l’exposition «Hollywood Dream Machines – Vehicles of Science Fiction and Fantasy» qui s’est déroulée au Petersen Automotive Museum de Los Angeles, au milieu des engins de Mad Max, Star Wars, Retour vers le futur, Tron, Transformers… Elle a ensuite été vendue aux enchères par Bonhams où elle a dépassé les 150000 €.
Quant à ses deux soeurs jumelles, il n’en reste plus qu’une. Le premier exemplaire a malheureusement été détruit dans un incendie et à l’époque, son propriétaire n’a pas jugé utile de lui redonner vie. Le deuxième a passé de longues années au Pollock Auto Showcase avant de revenir en Angleterre et d’y être entièrement restaurée avant de rejoindre la collection privée de Colin Feyerbend.
Quoiqu’il en soit, cette Adams Brothers M-505 Probe 16, c’est un ORNI aussi rare que spectaculaire. Un truc bien décalé qui finalement est rentré dans la postérité grâce au cinéma et à son originalité !
Les gimmicks ont été repris par d’autre marque, le profil général et la couleur me rappelle fortement le Mercedes C111 sortie presque à la même époque. La forme de la vitre arrière a pu inspirer De Tomaso sur la Mangusta.