Dans les années 60 et 70, chez BMW, la sportive accessible, c’était la 2002. Sauf qu’on oublie souvent qu’elle n’a pas été la seule de la famille… et encore moins la première puisque la lignée des 02 a commencé en 66 avec la BMW 1600-2. Et ça tombe bien puisque j’en ai une à vous présenter… un peu modifiée !
D’ailleurs notre histoire commence un peu avant l’arrivée de la BMW 1600-2. En 62 exactement, BMW lance ce que la marque va appeler la Neue Klass, une gamme censée faire sortir BMW de la crise financière des 50’s et redynamiser son image. Pour ce faire, à Munich on a décidé de miser sur le sport… 60 ans plus tard, on se dit que la marque a eu raison de changer son fusil d’épaule.
Mais revenons en à notre hélice bleue et blanche. La première voiture qui va devoir amorcer ce périlleux changement, c’est la 1500, une berline 4 portes qui inaugure sous son capot le tout nouveau M10, un 4 cylindres qui va se décliner en plusieurs cylindrées (de 1.5 l jusqu’à 2.0 l) et en voir de toutes les couleurs (atmo et turbo). Le pari est gagné. En 62, BMW ne perd plus d’argent. En 63, la marque augmente ses ventes de 47%. Les modèles et versions vont alors pouvoir se succéder et se multiplier.
En 66, on voit donc arriver une « berline deux portes » – oui un coupé – la 1600-2 (1600 pour la cylindrée et 2 pour deux portes). Celle qui devient l’entrée de gamme de BMW est basée de la berline Neue Klass. Elle est plus compacte, moins chère et le succès va être immédiat. La 1600-2 se vend très bien.
Helmut Werner Bönsch (directeur des produits chez BMW) et Alex von Falkenhausen (concepteur du bloc M10) avaient, chacun de leur côté, fait greffer un 2.0 l de 2000CS sous le capot de leur 1600-2. Le jour où ils se sont rendus compte qu’ils avaient préparé leur voiture de la même façon, ils décidèrent d’aller le proposer à l’état major de BMW qui se faisait harceler par Max Hoffman, l’importateur de la marque aux USA, qui ne cessait de leur demander une version un peu plus pêchue. Il était persuadé qu’elle trouverait sa clientèle, surtout de l’autre côté de l’Atlantique où les sportives européennes étaient devenues tendance. Vous devinez la suite… en 68, la 2002 (une 1600-2 renforcée) débarque avec un 2.0 l sous le capot et lance officiellement la famille 02. En 71, la 1600-2 devient 1602 et la famille 02 va être remodelée et s’agrandir avec l’arrivée de la 1802, de l’injection, de la Touring et du Baur. Mais ceci est une autre histoire.
Retour en 67 avec ce clone de 2002 Turbo qui n’est autre qu’une « simple » 1600-2. Sauf qu’en voyant la gueule de la bête vous pensez bien qu’il ne lui reste plus grand chose du jour où sa calandre est sortie des usines BMW.
Pour commencer, un kit complet Zender la fait passer en Turbo Look avec des extensions rivetées, un spoiler avant et une becquet de coffre de type ducktail. A noter que la 1600-2 était équipée d’origine d’un toit ouvrant… une option rare à l’époque. Au niveau du châssis, la caisse est maintenant maintenue par des amortos Bilstein accompagnés de ressorts Miller & Norburn avec barres antiroulis plus grosses et barre antirapprochement sous le capot. Les bras et triangles sont des Tii en alu. Les freins ont pris du grade et le tout se cache derrière des BBS Mahle en 15″.
Ce n’est pas fini… puisqu’il fallait un gazier qui relève le défit. En l’occurence celui de la 2002 Ti stroké en 2018 cm3, alimenté au double corps Weber, avec allumage électronique, inspirant via une boite à air et expirant à travers un collecteur Staul et une ligne inox Borla. De quoi tutoyer les 140 bourrins, largement suffisants pour s’amuser avec cette tonne d’acier. D’autant plu que les watts filent à l’arrière via une boite Getrag 5 manu associée à un DGL.
Allez, histoire de terminer le tableau, on retrouve dans l’habitacle un jeu de baquet Recaro, de nouveaux compteurs avec cerclage rouge (parce que le rouge, c’est sport !), une moquette noire en laine Wilton, un volant BMW Factory M1, un pommeau emprunté à une Porsche 904, une sono dont l’autoradio a été camouflé dans la boite à gants et… un jeu de pédales surement commandées chez Norauto, la seule faute de gout de l’ensemble. Mais bon, on fera comme si elles n’étaient pas là.
Ce qui est flippant avec la famille des BMW 02, c’est qu’il y a encore quelques années, en dehors des 2002, quasiment personne n’en voulait. Puis y’a eu la « youngtimerite aiguë ». La côte des 2002 explosant, elle a attiré avec elle celle de toutes ses petites soeurs qui aujourd’hui, s’échangent au prix de l’or, même pour des modèles complètement ruinés et rincés, dans n’importe quel pays d’Europe. Ne reste plus que le facteur chance… et les sorties de grange. « Bon chance » !
Sympa comme swap!!!