Lancia Aurelia Outlaw #2… Top chop et 300 ch pour énerver les puristes !
par Thierry Houzé | 25 novembre 2021 | Racing, Street |
Derrière un nom plutôt classique, un dessin presque banale et un carrière commerciale assez discrète, la Lancia Aurelia est pourtant devenue une pièce de premier choix pour les collectionneurs de sportives italiennes. Thornley Kelham c’est le spécialiste britannique de la Lancia Aurelia. Là bas, on les restaure et… on peut même les… restomoder ! Puristes ou outlaws, faites vos jeux !
La Lancia Aurelia, c’est probablement celle qui détermine le mieux l’esprit de la marque dans les années 50. Un savant mélange de luxe et de sportivité où le charme côtoie une technologie avant-gardiste. Sa carrière sportive fera le reste, elle s’illustrera aux Mille Miglia, au Monte Carlo, à la Targa Florio et même aux 24h du Mans où elle y remportera une victoire de classe.
Aujourd’hui l’Aurelia, qu’elle soit en coupé B20 ou en roadster B24, elle fait rêver les collectionneurs, d’autant plus que l’oiseau est plutôt rare avec respectivement 3872 et 761 exemplaires produits. Le genre d’engin qui se chouchoute et nécessite les services d’un spécialiste. Et ça tombe bien puisqu’un spécialiste, on en connait un du côté de Gloucestershire en Angleterre, Thornley Kelham.
Un spécialiste de la restauration des classic en général (Aston, Jaguar, Mercedes…) et des Lancia en particulier. Mais le genre de garage qui s’est installé dans le voisinage d’un aérodrome afin que ses clients puissent lui faire expédier leurs jouets en jet privé ! Voyez le genre de prestation.
Mis à part que chez Thornley Kelham au delà des restaurations dans les règles de l’art, on propose aussi, pour ceux qui se veulent un peu plus rock’n roll, du restomod… Oui, au grand damne des ayatollahs de la rouille d’origine, celui qui veut swapper sa 300 SL, customiser sa Type E ou top chopper son Aurelia, il a qu’à demander et ligner le biftons ! La qualité n’aura alors rien à envier à une remise à neuf traditionnelle, les modifications et les éléments modernes en plus. Et le restomod chez Thornley Kelham ne date pas d’hier puisque je vous en avais déjà causé en 2015… à l’époque, il s’agissait de l’Aurelia Outlaw #1.
D’ailleurs, il faut croire que la demande pour les restomod se veut plus importante que celles des restau’ classiques. A tel point que chez Thornley Kelham, on a décidé de faire un menu best of sur trois Aurelia qui seront entièrement refrabiquées pour devenir des Aurelia Outlaw #2 European CSL.
Le châssis a été revu en profondeur en reprenant les specs de l’Aurelia du pilote Giovanni Bracco, celle qu’il menait à la victoire dans les 50’s. Et comme c’est du restomod, ils y ont rajouté des suspensions modernes, une direction à crémaillère avec assistance électrique, un différentiel à glissement limité, un arceau et un freinage upgradé. Il fallait bien ça pour encaisser la charge du nouveau gazier, le V6 Busso 3,2 l équipé d’une injection entièrement paramétrable, d’une culasse revue de fond en comble, d’un ensemble mobile équilibré, d’une admission et d’une ligne d’échappement libérée pour aller y chercher 304 ch… bien loin des 120 ch d’origine.
Esthétiquement, je me régale d’avance… l’Aurelia a été top choppé, Thornley Kelham en a d’ailleurs fait sa spécialité, au grand damne des puristes qui… n’ont probablement jamais pris le temps de savoir qu’en 51, l’Aurelia châssis 1010 de Bracco avait reçu cette modification afin d’améliorer son aérodynamisme, lui permettant ainsi d’aller récolter une ribambelle de victoires à son volant, comme les Mille Miglia, les 24h du Mans, les six heures de Pescara, la Caracalla Night Race et la Carrera Panamericana de 1951. Du coup, top chopper une Aurelia n’a rien d’un blasphème, mais juste un rappel historique référence à ce modèle de compétition, celui qui allait offrir le plus beau palmarès à la Lancia.
En attendant, l’équipe de Thornley Kelham a pris le temps de reprendre la carrosserie dans sa globalité en remplaçant certains éléments en tôle par de l’alu, lui permettant ainsi d’accuser 1100 kg à la pesée.
Dans l’habitacle, l’Aurelia Outlaw European CSL laisse le choix à son pilote… mais le restaurateur conseille le cuir Connolly, l’alcantara et le volant bois. Après tout est quasiment réalisable à partir du moment où ça reste dans l’esprit voulu par Thornley Kelham, et que le client peut payer le prix final… qui n’est pas dévoilé. Comprenez, le spécialiste anglais préfère laisser le soin aux clients intéressés de venir se renseigner, annonçant que la transformation nécessite pas moins de 5000 heures de boulot. Il n’empêche que les spécialistes anglais l’estiment à 500.000 €… Une crise ? Quelle crise ?!
Fabuleuse
Moi j aurais mis des phares style Bentley !! Sinon très réussi!! Bravo
Une œuvre d’art, ces restomods « parfaits » sont le meilleur des mondes à mon sens!!!
Quelle classe , quel style !