Généralement, pour connaitre Tommykaira, faut taquiner de la manette. Le préparateur / constructeur japonais est un habitué des courses virtuelles signées Gran Turismo et Forza Motorsport. Mais saviez vous que la toute première sportive à sortir des ateliers de Kyoto n’était pas une japonaise, mais une teutonne… une Mercedes 190E qui devenait alors Tommykaira M19. ‘Savez quoi, pour l’occase, on va ressortir Père Motor de la naphtaline !
Depuis 1967, Yoshikazu Tomita (surnommé Tommy) est à la tête de Tomita Auto Shokai, une concession japonaise spécialisée dans l’importation de véhicules. En 1984, il est rejoint par Kikuo Kaira, un de ses amis, concepteur d’automobiles, maitrisant aussi bien le design que l’ingénierie. Tous deux ont l’idée de proposer des voitures modifiées clé en main, à l’image des spécialistes allemands que sont AMG, Alpina ou encore Brabus. Tommykaira voit le jour.
La première voiture à voir le jour et à arborer le logo Tommykaira, je viens de la découvrir… et j’me suis dit qu’il fallait absolument partager cette découverte avec vous. Car si Tommykaira est aujourd’hui le spécialiste des sportives japonaises, celle qui a ouvert le bal n’est autre qu’une Mercedes 190E. Qui l’eut cru ?
La berline allemande a donc eu le droit à sa cure de pompelup comme on le faisait à la fin des 80’s. Celle qui allait devenir la Tommykaira M19 s’affiche donc avec un kit carrosserie spécifique comprenant de nouveaux pare-chocs avant et arrière, des bas de caisse et un aileron. Un liseret latéral est posé sur demande et des logos M19 et Tommykaira débarquent sur ses fesses mais aussi sous la forme d’un sticker rouge au niveau du phare avant droit.
Dans l’habitacle, à part l’arrivée d’un volant Tommykaira, aucune autre modif ne vient troubler la rigueur allemande. Et si vous vous demandez à quoi le mano posé devant le conducteur sur le tableau de bord, il s’agit en fait du nouveau compte tour… mais je vais y venir un peu plus loin. Notez que comble du luxe au Japon, les Tommykaira M19 conservent la conduite à gauche.
La voiture est désormais un chouill’ plus basse et rigide, maintenue par de nouveaux combinés Tommykaira composés d’amortos Koni et de ressorts Eibach. Elle est ensuite posée sur des BBS RS en 16″. Le freinage est jugé suffisant et laissé d’origine.
A la base cette 190E est une 2.0 l accompagnée d’une boitoto 4 vitesses. D’origine, le 4 cylindres n’a rien d’un puncheur, il envoie 115 ch et 17,5 mkg aux roues arrière. Mais une fois passé par Tommykaira il est revu en profondeur. Nouveaux pistons pour revoir à la hausse le taux de compression, nouveaux arbres à cames, collecteurs et ligne libérée pour sortir à l’arrivée, 153 ch et 19,2 mkg. Histoire de la différencier de ses cousines, le bloc était peint en vert et une plaque posée sur la traverse avant certifiait l’origine de la voiture.
Seulement 12 Tommykaira M19 verront le jour. Le préparateur s’occupera également de 2 Mercedes 190 2.3 16s. En parallèle, le préparateur va aussi faire la même chose sur la 300E W124 qui devenait la Tommykaira M30E. Le traitement était le même que sur sa petite soeur. Kit carrosserie, suspensions, jantes et prépa moteur. Le 6 en ligne passait alors de 188 à 225 ch.
A l’image d’AMG qui a fait un hors piste avec la Mitsubishi Galant, les Mercedes M19 et M30E de Tommykaira seront les seules « exotiques » à passer par les ateliers du sorcier de Kyoto. Par la suite, seules les sportives japonaises vont y avoir droit, Nissan, Toyota, Honda, Subaru, Mitsu et même Suzuki. Tommykaira ira même jusqu’à développer ses propres voitures engendrant une histoire assez tumultueuse composée de faillites, de rachats et de procès. Il n’empêche que la marque fait aujourd’hui partie des références.
Bel découverte pour un bel article.
Je pensai que la ZZ2 dérivait d’une Lotus Élise ou Exige?
J’avais faux alors?