En 1989, lorsque c’te BMW 535i E34 est sortie d’usine, elle a traversé l’Atlantique avant de poser directement ses roues sur le sol californien chez Dinan Engineering. Son rodage, c’est avec un turbo qui lui souffle dans l’admission qu’elle va le faire. Et l’histoire elle dure depuis presque 35 ans.

Dinan Engineering, c’est Hartge ou AC Schnitzer mais avec un Stetson et des santiags ! Créée en 79 par Steve Dinan, il installe son quartier général à Opelika en Alabama et se forge rapidement une réputation grâce à ses prépas viriles qu’il vend ensuite sous formes de kits. Sa spécialité ? La greffe de turbo sur les 6 en ligne bavarois.

Mais là où Steve Dinan va faire fort, c’est qu’il va réussir à distribuer ses produits par biais de préparateurs indépendants, mais aussi et surtout, directement via le réseau BMW qu’il va au préalable prendre le soin de sélectionner afin de les appeler Centres de performances agréés. Aujourd’hui, sur les 180 revendeurs Dinan,150 sont des concessionnaires BMW.

Comment ça se passe ? Tu passes commande de ton allemande, tu coches tes options, GPS, toit ouvrant, cuir… bref, toutes les conneries qui viennent flatter l’égo, puis tu continues ton shopping en sélectionnant ta boite à air, ton boitier électronique, ta ligne… tout ça, ça shooter la garantie constructeur. Ou alors, papy qui vient de rejoindre sa dernière demeure afin de manger des carottes dans les déraciner. En même temps, à 92 ans…! En attendant, il laisse sa 325i E36 flambante dans le garage. Là encore, vous pouvez lui offrir une cure Dinan. J’parle de la Béhème hein…! Mais aussi de Mini, de Mercedes et même de Toyota puisque Dinan s’est également penché sur le cas de la Supra (forcément puisque ses dessous son teutons).

Pour en revenir à notre BMW 535i E34, faut dire que d’origine, elle assurait déjà plutôt bien. ‘Fin, j’en connais aujourd’hui qui donneraient leur corps pour une 535i E34… en même temps, 6 en ligne M30B35 (même s’il ne fait 3.4 l) pour 211 ch et 305 Nm de couple pour 1575 kg. Chrono en main, ça veut dire le 0 à 100 en 8 secondes, le double pour passer le 400 m avant de foncer vers la borne kilométrique en 28,9. Ca tient la route, même si un mazout moderne lui montrera son cul !

Enfin, pas à celle qui défile sous vos yeux. Celle là, elle bouffe du mazout comme un pit se jèterait sur Kiki le caniche. Une fois passée à la sauce Dinan, son look aussi sage qu’au jour de sa naissance cache en fait un caractère bien trempé. Son 6 en ligne est shooté par un turbo qui souffle à 0,9 bars et est accompagné d’un échangeur air / air. Un taux de compression revu, une gestion adaptée et une ligne complète maison permettent au gazier d’expédier désormais 405 ch et 594 Nm de couple aux roues arrière via la boite 5 manu d’origine aidée d’un embrayage renforcé et d’un différentiel à glissement limité.

Pour encaisser le souffle de l’escargot, le châssis reçoit une nouvelle suspension Bilstein avec des barres stab plus grosses et une platine pour régler le carrossage. Niveau freinage, un kit complet signé Dinan comprenant des disques de 13″ et des étriers quatre pistons avec durites avia’, se charge de calmer les ardeurs et tous excès d’optimisme.  Du coup, la berline allemande roule plus bas, plus dur et se montre plus… mordante. Il lui fallait au moins ça. Histoire de la différencier de ses soeurs jumelles atmosphériques, elle chausse maintenant en 17″ sur des jantes Fikse FM10 enrobées de Continental ExtremeContact DW Tuned en 255/40.

Dans l’habitacle, rien ne change. Le pilote et ses passagers se lovent dans du cuir beige avec sono à chargeur CD dans le coffre, clim et tout le bazar électrique. Seuls le compteurs ont été remplacés par des éléments VDO afin de coller au nouveau pedigree de la bête, et une batterie de manos (Température d’huile, pression de turbo et voltmètre) ont emménagé au pied de la console centrale afin de veiller au grain.

Cette 535i Turbo E34 est l’une des 60 préparées par Dinan en 89. Et malgré ses 30 ans bien tassés, elle n’a jamais été aussi actuelle.

© scottisky via BaT