J’sais pas ce que je vais vous raconter. Cette Cadillac Calais de 69 se contente juste d’être posée avec 4 jantes. Rien de plus. Mais sa gueule m’a attiré, je ne pouvais pas la laisser passer sans vous en parler sur DLEDMV. Alors on va faire c’qu’on fait le mieux, on va improviser et parler ricaine…
On va commencer avec un peu de culture. Cadillac, c’est le premium chez General Motors. Au dessus, y’a rien. Et aux States la ville de GM (mais aussi de Ford et de Chrysler) c’est Détroit, ville fondée par le français Antoine de Lamothe-Cadillac… ceci expliquant cela. Et vous savez quoi, ils vont même jusqu’à reprendre ses armoiries pour en faire le logo de leur marque. Alors, voyez que vous avez bien fait de venir ! Mis à part que quand Cadillac a vu le jour en 1902 elle ne faisait pas encore partie de la planète General Motors.
En effet, elle découle de la Detroit Automobile Company, fondée en 1899 par William H. Murphy et Lemuel W. Bowen, des fabricants de chariots qui après avoir fait fortune décident de se lancer dans la fabrication d’autos. D’ailleurs pour lancer leur business, ils vont recruter un certain Henry Ford. Mais loin de partager leur vision, il quittera le navire assez rapidement afin de voler de ses propres ailes. Et il n’avait pas foncièrement tort puisqu’entre 1899 et 1902, la Detroit Automobile Company va réussir à vendre… 12 voitures !
Déçus les deux hommes décident d’abandonner et se rapprochent d’Henry M. Leland pour lui demander de procéder à l’inventaire et à la liquidation de l’usine. Finalement, ce sera tout le contraire. Leland leur conseil de revoir leur process, trouve des investisseurs et des clients et alors que la Detroit fête son bicentenaire, de rebaptiser l’entreprise qui devient alors la Cadillac Automobile Company.
En 1909, la Cadillac est rachetée par General Motors et va rapidement s’imposer comme la référence industrielle. Elle n’hésite pas à innover en faisant évoluer l’interchangeabilité des pièces, le démarrage et l’éclairage électrique, les vitres sécurisées, la boite synchronisée, les moteurs en V, V8 en 1915 puis V12 et même V16 en 1930…
Bref, Cadillac représente le summum du luxe et de la technologie auto américaine. Elle se réserve à l’élite capable d’aligner les dollars pour se les offrir. Sauf qu’à l’approche des 60’s, afin d’augmenter sa production, la marque décide de proposer un modèle d’entrée de gamme, la Cadillac Calais proposée en berline ou en coupé, même si elle n’est autre qu’une DeVille mais moins luxueuse et moins équipée.
Ce n’est pas pour autant une Cadillac au rabais. Déjà de par son gabarit… plus de 7m10 sur 2m de large et 2,2 tonnes d’acier et de chrome. Sous le capot, les V8 cubent 7.0 l ou 7.7 l associés à une boitoto 3 vitesses. Malgré des puissances qui dépassent les 300 ch sous le capot, avec ses 2.2 tonnes, la Calais n’a absolument rien de sportive. Non, avec elle c’est coude à la portière, vautré dans le canapé de grand mère. A croire que le cruising a été inventé pour elle. Ne lui manque qu’une gueule…
Non pas que la Calais soit fade ou insipide. Mais rien ne ressemble plus à une Cadillac qu’une autre Cadillac. Alors une bricole par ci, une autre par là… de quoi la rendre un peu différente, mais surtout plus cool. Du bleu dehors et dedans, des amortos Bilstein, des ressorts courts et un jeu de jantes en 15″, des Cragar chromées chaussées en American Classic de 235/75 à flancs blancs. Puis allez, histoire de laisser chanter le gros V8 de 472 ci pour 385 ch et 711 Nm, une ligne MagnaFlow.
Pour le reste, c’est ‘sique à fond, pendant que la V8 fait le reste sur un filet de gaz. Rien de plus… j’sais pas vous mais d’un coup, j’ai envie de m’taper un Dub en écoutant un bon Snoop Dogg !
© aleccartio via BaT
Cragar ?