Custom ’53 Buick Roadmaster Cab – Nickel & Change !
par Thierry Houzé | 17 mars 2023 | Street |
Autant être clair, mais à ce niveau là, ce n’est même plus du custom, c’est de la reconstruction, voire de l’orfèvrerie ! Aucun détail sur cette majestueuse Buick Roadmaster cabriolet n’a été oublié et épargné. De quoi en faire une pièce unique, l’engin idéal pour cruiser en se la jouant lonesome cowboy et partir à l’assaut de la route 66… ou du SEMA Show !
Sur la planète General Motors, Buick se positionne un cran en dessous de Cadillac. Mais si les Cad’ sont dégoulinantes de bling bling histoire d’imposer leur statut social, les Buick sont plus sobres. D’autant plus qu’au début des 40’s, à une époque où le design auto est en plein bouleversement, Buick va rapidement trouver son identité visuelle. Les voiture de la marque vont même se permettre de d’afficher un style musclé et une présence imposante. Elles sont basses, larges et avec des gueules impressionnantes, notamment grâce à leurs calandres à barres verticales chromées. Ah c’est sûr qu’avec leur physique, quelques décennies plus tard, les Buick allaient faire le bonheur de speed shops spécialisés dans les hot rod ou les custom. Et l’histoire, ça fait plus de 50 ans qu’elle dure.
En tout cas, cette Roadmaster Cab’ de 53, surnommée Nickel & Change, elle est tombée dedans et a passé de longs mois à être modifiée dans le but de se retrouver exposée au SEMA. D’autant plus que ce n’est pas un show car. En effet, elle n’a pas été réalisée pour faire la promo d’un atelier texan ou californien. Non, elle appartient à son proprio qui a « simplement » cassé la tirelire pour s’offrir la caisse de ses rêves.
Et attention, le gars n’a pas fait les choses à moitié Tout a été revu ou refait… à commencer par la caisse. Pas de modifs lourdes, tout est ici affaire de subtilité comme les pare-chocs qui ont été légèrement raccourcis et rapprochés de la tôle afin de rendre un look plus clean. Notez qu’il marie les finitions polies d’un côté et satiné sur les deux bumpers et les barres de calandre verticales. Toutes les ouvertures, les portes, le capot et le coffre ont été lissées, débarrassées de leurs poignées pour recevoir à la place des ouvertures électriques à télécommande. Les phares gardent leur look originel, même si ils adoptent des leds. A l’arrière les feux sont ceux d’un Chevy 54 avec des lentilles teintés. Une robe PPG vient recouvrir l’ensemble d’un bleu profond réalisé sur mesure et agrémenté de cristaux de diamant. Ah ça n’rigole pas !
Les ailes sont remplies par des jantes à rayons Truespoke en 15″ enrobées de gommes Diamond Black à flancs blancs. Pour poser l’engin, le train avant tubulaire repose sur des amortisseurs Heidts associés à une direction Ididit à crémaillère avec pignon. A l’arrière, c’est un train multibras avec amortos Fox. Au niveau de la garde au sol, c’est géré par des boudins Ridetech avec une gestion AccuAir E-Level. Le freinage est maintenant signé Wilwood. Bien entendu, le châssis a été entièrement refait, renforcé et modernisé, avec tirants, passage en rotules et silent blocks en polyuréthane. Dessous, elle n’a rien à envier à une bonne berline premium.
Sous le capot, vous devez surement vous attendre à un swap de goret, un méchant LSX ou un Coyote strocké et shooté au compresseur. Eh bien non. Le cab’ a conservé son V8 Nailhead 401 ci (6.6 l) d’origine si ce n’est qu’il a été reconstruit du carter à la pipe d’admission en alu gavée par un carbu 4 corps Demon. Il expire à travers deux collecteurs Sanderson qui mènent à une ligne en titane. L’habillage du bloc a été réalisé sur mesure avant de le glisser dans un shaved bay parfait. D’origine, le V8 revendique 280 ch d’origine. Ici, sans l’avoir passé au banc, le proprio estime qu’il doit passer la barre des 300 ch, jugée dans tous les cas largement suffisants pour cruiser, pendant que les watts filent tranquillement aux roues arrière via une boitoto 700R4 avec overdrive.
Alors si c’est pour cruiser, ne reste plus qu’à poser ses fesses dans des sièges bicolore mariants cuir Saddle & Champagne, une harmonie qui s’étale sur le tableau de bord sur mesure, le couvre capote, la console et les panneaux de portes rétro-éclairés par des led. Le levier de vitesses, la tringlerie et les pédales viennent tous du catalogue Lokar. Les manos sont signés Dakota et une sono capable de vous faire saigner des tympans a été adroitement camouflée.
Au final cette Buick Roadmaster c’est le reflet du pur style custom US où les mecs sont capables d’aligner une fortune pour s’offrir un projet de malade sur une base de choix. Le côté puriste, ils s’en branlent. Le résultat est délirant de qualité et pour les plus sceptiques, si une Roadmaster cab’ côte entre 30 et 50000 $, cette Nickel & Change, elle a été expertisée à plus de 150000 $…