Avec une gueule pareille, il était impossible de laisser l’Opel Calibra sans un vrai moteur pêchu. Heureusement le Blitz ne lui fera pas cet affront et finira par y coller un 2.0 l 16v turbo mais aussi une transmission intégrale. La belle devenait bête et Opel Calibra Turbo 4×4 en affichant enfin un ramage à la hauteur de son beau plumage !
L’après Manta
On l’oublie souvent mais la Calibra est venue prendre la place de la Manta au sein de la famille Opel. Un rôle qui était loin d’être si évident. Faut dire que la Manta avait pour elle un impressionnant palmarès en rallye et même sur circuit. Autant vous que le coupé Calibra allait devoir en afficher un peu plus que son physique de top model !
Top Model
Car en septembre 89, quand elle débarque au salon de Francfort, l’Opel Calibra en laisse plus d’un sans voix. A l’époque, les constructeurs européens qui proposent un coupé dans leurs gammes, ne prennent aucun risque. Le style est plutôt classique, voire banal pour certains. Pour avoir du fun, il faut se tourner vers les constructeurs japonais. Mais aucun n’offre un dessin aussi élégant, sportif et racé que celui proposé par la Calibra. Opel a tapé dans l’mille et le public est aussitôt séduit.
Coup d’jeune
La Calibra reprend la plateforme de la Vectra apparue l’année précédente, mais aussi les deux blocs 4 cylindres 2.0 l, en 8s et 16s pour respectivement 115 et 150 ch. Le succès est au rendez vous. Mais la version la plus sérieuse, du moins celle qui nous intéresse aujourd’hui, c’est en 91 qu’elle va pointer le bout de sa calandre. Chez Opel, on veut surfer sur ce succès et en profiter pour redynamiser l’image vieillissante de la marque.
Turbo 4×4
Alors on va lâcher les ingénieurs et leur donner les moyens pour développer un version plus radicale, en l’occurence la Turbo 4×4. Comme son nom l’indique, le 4 cylindres 2.0 l 16 C20XE devient C20LET en voyant débarquer un turbo KKK, des pistons Mahle et une gestion Bosch Motronic qui le font passer à 204 ch pour 280 Nm. Pour les aider à passer au sol, le coupé teuton reçoit le renfort d’une transmission intégrale permanente associée à une boite 6 manuelle signée Getrag.
Belle et méchante
Avec 1400 kg sur la balance, le coupé Calibra Turbo 4×4 affiche des perfs qui le rendent vraiment méchante. Le 2.0 16s atmo était réputé pour sa hargne à aller chercher la zone rouge. L’arrivée du turbo intensifie cette sensation. Ce C20LET est une véritable teigne, un pétard à mèche courte ! Le 0 à 100 est shooté en 6,8 secondes, 8 secondes plus tard elle passe la barre des 400 m puis file vers celle du kilomètre qu’elle passe en moins de 27 avant de s’échapper à 250 sur la file de gauche de l’autobahn. Bien sûr, les 4 roues motrices rendent la Calibra Turbo 4×4 aussi efficace que sure. Les boudins en 16″ agrippent l’asphalte pour ne pas lâcher la trajo et ça marche presqu’aussi bien sur sol mouillé. Elle a le plumage, mais maintenant, elle a aussi le ramage !
Dans la cour des grandes
Et ça continue dans l’habitacle. Si le tableau de bord est le même que celui de la Vectra, l’équipement est complet sans en faire trop le tout, calé dans les baquets tendus de cuir. De quoi convaincre les plus sceptiques… d’autant plus que la Calibra Turbo 4×4 se permet même d’aller chasser sur les terres des BMW 325i et Audi S2 ou Corrado VR6.
DTM et ITC… mais en V6
Opel ne va pas en rester là. Reboosté par le succès de son coupé, le Blitz se sent pousser des ailes. A partir de 93 la Calibra se charge de remplacer l’Omega 3000 24v Evo en DTM qui deviendra ITC en 96. Motorisée par un V6 préparé chez Cosworth, elle va collectionner les victoires et les … ventes puisque la Calibra V6 fera également son apparition aux côtés de la Turbo 4×4 dans les show rooms de la marque.
Fin de l’histoire…
En 97, après 238647 Calibra produites, Opel finit par cesser sa production. Sa succession va être confiée à l’Astra Coupé qui elle aussi, s’affichera avec un 2.0 l turbo de 200 ch mais seulement sur les roues avant. Mais ceci est une autre histoire…
Bel exemplaire, dommage de ne pas être aller plus loin dans le concept « voiture d’homologation » (genre série 200 du groupe B…) pour mieux « coller » à ce qui courrait en DTM et ITC à l’époque!!!
Parce que la Turbo n’a pas servi de base d’homologation. C’est la V6 qui a été engagée en DTM puis ITC. Et j’ai déjà écrit un article sur elle.
https://delessencedansmesveines.com/2017/01/opel-calibra-itc-mode-warrior/
Bien noté mon cher Thierry, mais c’était pas le sens de ma question qui était purement rhétorique.
Je pensai à une V6 ou autre plus « coursifiée » en série limitée et surement très chère. Genre le concept Astra V8 qui dérivait de la base qui courait en DTM dans les années suivante… et qui n’a jamais été produite. Ou le CLK DTM qui fut lui produit.
Il faut dire que Opel n’est pas un constructeur de prestige (ou plus , il l’a été il y a un siècle mais pas longtemps…) et aura du mal à trouver la clientèle pour ce genre de produit à « fortes marges » comme dit, contrairement à Benz!!!