Chez BMW il y a eu un avant et un après série 02. C’est elle qui allait sauver la marque à l’hélice et la redynamiser en lui offrant cette image sportive sur laquelle elle surfe encore aujourd’hui. Donc forcément, au milieu des 70’s quand il a fallu la remplacer, le challenge était chaud pour ne pas décevoir les sportifs… et parfaitement rempli par la 323i E21.

Collector

Aujourd’hui, quand t’as une BMW 323i E21 dans ton garage, logiquement tu sais tourner du cerceau – notamment quand la route est mouillée ou glissante – et  tu t’es occupé de sélectionner le bon devis assurance auto, car la 323i est aussi caractérielle sur la route que ce qu’elle attise les convoitises… le bonus youngtimer étant passé par là, certains se prostitueraient pour en avoir une alors qu’ils ne la remarquaient même pas il y a une grosse dizaine d’années.

Lancement de la Série 3

On comprend qu’elle ait fini par avoir ce statut quand on sait qu’en 75, lorsque BMW dévoile sa nouvelle E21, elle signe une nouvelle révolution après celle de la 02 en 66. Elle inaugure la famille Série 3… trois ans après la E12 qui en faisait de même avec la Série 5. Tout comme elle, la E21 est née sous la mine de Paul Bracq et afin de pousser l’ADN familial jusqu’au bout, la E21 accueille elle aussi un 6 en ligne entre ses ailes avant sur les 320/6 et 323i qui signent alors le top de la gamme.

Un 6 en ligne pour la référence

La BMW 323i se pose alors comme la référence de sa catégorie. Son 6 en ligne de 2.3 l envoie 143 ch aux roues arrière via une boite 4 manuelle à grille inversée (première en bas à gauche). Les 1155 kg font le reste… d’autant plus que chez BMW on a revu la recette comparé à la 02. La E21 repose sur une plateforme commune qui évolue en fonction du level de la voiture. Les trains roulants sont renforcés pendant que les suspensions et le freinage prennent du grade au fur et à mesure que la puissance grimpe sous le capot. L’esthétique change aussi puisque les 320 et 323 adopte une face avant à double optiques. Ca fait le taf mais surtout ça permettait à BMW de maitriser les budgets à la fabrication afin de préserver la marge… Quoiqu’il en soit, après 8 ans de carrière et plus d’1,3 millions de voitures assemblées, la E21 s’efface au profit de la E30. Mais ceci est une autre histoire… qu’on vous a raconté plus de 40 fois !

Une base pour connaisseurs

Mais restons sur notre 323i E21 qui, comme quasiment toutes les caisses des 80’s, a connu la gloire avant de sombrer dans l’anonymat. Les BMW 323i qui avaient survécu à l’appel de la reprise – quand elles n’avaient pas communié avec un platane en bord de route – personne n’en voulait. Même le tuning dans les 90’s n’allait pas vraiment lui porter secours, les fans préférant s’afférer sur la E30. En gros, en dehors de quelques amateurs qui souvent les préparaient pour le circuit, le rallye ou la côte, elles n’attiraient plus grand monde à part quelques irréductibles béhèmistes qui n’hésitaient pas longtemps à les équiper en BBS, AC Schnitzer, Alpina, Kamei ou Zender…

Survivor !

Voilà on y est… en tout cas c’est ce qui est arrivé à cette 323i de 82. Une fois de plus, il s’agit d’un survivor ! La caisse était tranquillement en train de pourrir en se faisant doucement bouffer par la rouille. Il aura fallu le courage (et le pognon) d’un amateur inspiré mais surtout suffisamment amoureux pour oser se lancer dans une opération de remise en vie !

BMW 345i

Mise à tôle, tout est checké et trié afin d’être conservé ou pas. Et quand il a fallu reconstruire la bestiole, son sauveur en a profité pour faire monter le level… à commencer par le gazier emprunté à une 745i E23. Oui, il s’agit bien du M106 (évolution du M102), 6 en ligne 3.4 l turbo entièrement reconstruit et shooté pour développer 272 ch et 422 Nm qui filent aux roues arrière via une boite 5 manuelle piquée à une 535i E28 associée à un autobloqu’ Alpina.

Valeurs sures…

Alors justement pour essayer de la faire rester sur l’asphalte, les suspensions font maintenant confiance à un duo amortos / ressorts signé Bilstein et Eibach. A l’arrière, une barre stab’ Alpina fait son apparition. Le freinage upgradé vient lui aussi de la E23 avec disques percés à l’avant. Il se cache derrière des jantes Alpina en 17″ chaussées de boudins Toyo Proxes.

Sobre mais virile

Pour le look, c’est sobre, mais viril. Toute de Cosmos Black vêtue, la 323i devenue 345i se pare d’une lèvre Alpina et de bas de caisse Zender. L’éclairage avant et arrière vient de chez Hella. Ca sent les 80’s ! Et dans l’habitacle, ça sent le cuir cognac, des baquets Recaro à la banquette de E24 adaptée sur mesure. Le pédalier alu est siglé OMP et on ne change pas une équipe qui gagne avec des fonds de compteur, un volant et un pommeau Alpina.

Délicate ? 

Cette BMW 323i (ou 345i, c’est vous qui voyez !) est une vraie tuerie. Le level est dantesque à tous les niveaux… des jantes au bloc, de la peinture à la sellerie, rien n’a été laissé en plan. Ne reste plus qu’à croiser les doigts en espérant qu’elle ne cherche pas à tuer son « pilote » au premier virage… parce que là, ça doit remuer du fessier !

© Benzin