’63 Cadillac Coupé DeVille – Imaginez vous sur la Route 66 !
par Thierry Houzé | 21 janvier 2024 | Street |
Dans les 60’s, c’était la guerre entre les Big Three. Toujours plus… plus gros, plus grand, plus chromé, plus puissant, plus de cm3… bref, le concours de kékette ! Et faut reconnaitre que ça marchait. Les voitures se vendaient et les clients étaient ravis, fiers de leur déplaçoir, symbole de leur réussite sociale et professionnelle avec, tout en haut de l’échelle, Cadillac et son « petit » coupé DeVille…
Dis moi en quoi tu roules, je te dirais qui tu es !
Ah la voiture et son image, c’est tout une histoire. Plus tu réussis, plus tu te payes une caisses digne de ce nom. Va lorgner du côté des centres d’entrainement des clubs de foot de la L1 et tu verras, t’y croiseras pas beaucoup de Duster ou de 3008 ! C’est un fait, quand t’as d’la caillasse, tu te payes du lourd. Quant aux considérations qui alimentent les discussions du style « mérité » ou « pas mérité » on laissera notre place aux rageux.
Avengers
Dans les 60’s, c’est la fête du slip de l’autre côté de l’Atlantique. Les USA sont sortis de la guerre avec l’image des Avengers ! L’économie bat son plein et les Dollars coulent à flôts. Niveau bagnoles, c’est l’euphorie… les Big Three se battent à coup de chrome, de gabarits toujours plus impressionnants et de V8 encore plus gros et plus puissants. Pour être honnête, ça frise parfois le ridicule…
Gabarit made in US
Regardez cette Cadillac coupé DeVille. L’engin accuse 5m50 sur 2m. 10m2 au sol… la même superficie qu’un duplex parisien ! Sur la balance, ça passe les 2,2 tonnes… et sous l’capot, le V8 qui y habite affiche 6.4 l pour un peu plus de 320 ch et 600 Nm. Pendant c’temps là, en Europe, l’élite se pavanait dans un coupé Giulietta de moins de 4m sur 1m55 pour 880 kg et 80 ch… La tendance n’a cessé d’amplifier jusqu’à la fin des 70’s où la crise pétrolière et l’arrivée massive des compactes japonaises allaient calmer les ardeurs. Ainsi à l’approche des 80’s, les paquebots d’antan allaient devenir aussi ringards qu’un épisode des Feux de l’amour !
Pour fans de custom et de lowrider
Dans les 80’s et 90’s, devenus hors normes, ces engins XXL allaient trouver une seconde vie en passant sous les mains des amateurs de custom, hot rod, pro street ou low riders. Un jeu de jantes, du pneumatique ou de l’hydraulique en guise de suspension (à la rigueur des ressorts coupés) et le tour était joué pour cruiser le coude à la portière en se décrassant les oreilles à coups de Granmaster Flash ou Public Enemy !
Blanc et vert
C’est le cas de celle que je vous ai trouvée. Un coupé Cadillac DeVille de 63 restauré il y a quelques années. Une fois refaite, la caisse a retrouvé des chromes étincelants. Sa robe Aspen White est la même que celle qu’elle a reçu le jour de sa sortie d’usine. Par contre, le nouveauté vient du vert métal qui se charge d’habiller les motifs peints sur le toit, les montants arrière mais aussi les jantes de 15″. Les boudins Tempra de 235/70 qui des équipent sont loin des actuels flancs bas ou tendus… ici c’est haut et blanc.
Et pour les dos d’âne ?
Pour tous ceux qui vont lâcher l’habituel « bah comment qu’on fait pour les dos d’âne »… un jour ils prendront le temps de comprendre le fonctionnement d’un airride. En l’occurence des airbags sont venus remplacer les ressorts d’origine pour permettre au gros coupé de passer en géométrie variable. Tout le reste n’a pas changé, pas même les 4 freins à tambour !
Big block
Sous le capot, le gros V8 6.4 l est aussi propre qu’au premier jour. Et rien n’est venu perturber ses 320 ch et 600 Nm de couple jugés largement suffisant pour les balades. Bien sûr, la transmission se fait via une boitoto à 3 vitesses. Autant dire que le coupé DeVille n’est pas vraiment le genre de caisse pour s’aligner au départ d’un time attack… même une fois préparé.
Machine à cruiser
Vous aurez donc compris que son truc c’est le cruising mais avec style. Du coup, on se pavane à son bord, lové dans des sièges en cuir aussi moelleux et confortables que le canapé de ta grand mère ! Tout le reste est laissé d’origine, si ce n’est qu’une attention particulière a été apporté à sa remise à neuf. Par contre, qui dit cruising, dit son… ici la sono a de quoi rendre jaloux l’ingénieur du son d’Iron Maiden.
Question de mentalité
Autre pays, autre mentalité. Aux States, même modifiées, ces caisses ne perdent pas de valeur, au contraire, elles en gagnent. En même temps, le traitement est sobre et ne dégrade absolument rien. Elle reste tout aussi atypique… un vrai voyage dans l’temps. Eh la Route 66 à son bord, vous aussi vous y avez songé ?!
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