Noble M600 CarbonSport – Va y avoir du carbone et du… sport !
par Thierry Houzé | 29 février 2020 | Street |
Noble, c’est ce genre de marque qui oeuvre dans l’ombre pour nous sortir des engins totalement débiles, dictés avec aucune contrainte, si ce n’est celle de l’imagination de leur créateur. Des caisses 100% passion qui se permettent d’aller chatouiller l’élite de la catégorie. Et la Noble M600 CarbonSport en fait largement parti !
Beaucoup s’imaginent que Noble fait partie de ces marques anglaises nées au fond d’un garage miteux, et qui au fil des générations ont connu autant de réussites que de dépôts de bilan. Eh bien pas du tout… Lee Noble a décidé de fabriquer ses bagnoles en 1999. Installé à Leeds dans le West Yorkshire, son cahier des charges était d’une grande simplicité… Une propulsion avec châssis tubulaire, un moteur en position centrale arrière et un poids le plus faible possible. Du coup, c’est lui qui s’est chargé de la conception de ses voitures, accompagné dans sa tâche par quelques ingénieurs qui étaient heureusement là pour le guider.
Il commence avec la M10, un roadster remué par un 4 cylindres 2.5l atmo de 170 ch pour 960 kg, de quoi proposer des perfs sympathiques. Après 6 voitures produites, il enchaine rapidement dès 2000 avec la M12. Et là, ça rigole déjà moins. Les lignes sont là, tendues, sportives, compactes, musclées… Ce coupé deux places reçoit un V6 Ford Duratec gavé par deux turbos qui le font passer 314 ch pour sa première version. Châssis tubulaire qui se prolonge par une structure cage intégrée, elle est habillée d’un coque en fibre de verre et affiche moins de 1100 kg. De plus son dessin lui donne l’allure d’une caisse de course échappée des circuits. Elle est pourtant bien homologuée en street legal… enfin en Angleterre ! Faut pas rêver non plus…
Quoiqu’il en soit, elle permet à Noble de rentrer dans la cour des grands. La M12 évolue au fil des années, 356 ch sur la GTO-3R puis 425 sur la M400. Le V6 envoie du lourd, et le poids contenu fait le reste. Les perfs en font l’une des caisses les plus violentes de la route, elle passe le 0 à 100 en moins de 4 secondes, passe la barre des 300 km/h et offre un grip latéral de 1,2 G !
En 2004, au salon de Londres, Lee Noble présente la M14. Il s’agit en fait d’un châssis de M12 légèrement modifié avec une nouvelle carrosserie et un habitacle plus moderne. Elle attire tous les regards et la presse spécialisée voit déjà en elle une rivale sérieuse aux Porsche 911 Turbo et Ferrari F430. Sauf que Lee, en véritable passionné, finit par se dire que la voiture n’est pas assez évoluée par rapport aux M12 et M400 (400 ch à la tonne) qu’elle est censée remplacer et bien que plusieurs commandes sont déjà enregistrées, il décide d’annuler le projet et de lancer le développement de la M15 qu’il annonce 100% nouvelle. Obstiné et perfectionniste le Lee Noble !
Le développement de la M15 prend du retard, notamment au niveau de l’intégration du GPS, de la sono, des vitres élec, de l’ABS, l’antipatinage… Tous ces gadgets qui seraient devenus indispensables pour vendre une voiture de ce standing. Un modèle est finalement présenté en 2006… et annonce déjà la couleur avec son V6 biturbo de 461 ch. Bien que plus lourde que la M400 (1250 kg… y’a pas de quoi en faire un drame non plus !) , elle est plus rapide sur circuit et accélère aussi fort. Puis surtout, la voiture a passé et obtenu toutes les certifications européennes et américaines.
Mais voilà, cette même année, Lee Noble vend sa société même s’il en reste le boss jusqu’en 2008 où il décide de démissionner afin de créer une nouvelle marque qu’il va baptiser Fenix Automotive. Il repart avec la même philosophie. Sportives porpu’ légères, moteur central… sauf que ce coup-ci, il passe la vitesse supérieure en installant des V8 LS3 et LS9 de Corvette. Après un premier proto présenté en 2010… silence radio !
En attendant, chez Noble tout va bien… La M15 a fait rentrer la marque dans le milieu des supercars et a même reçu les honneurs d’un road trip en Italie dans l’émission Top Gear où elle sera confiée à Richard Hammond (Et où il tombera même ne rade avec !).
Enfin c’est en 2011 que Noble décide de remplacer la M15. Ce rôle va donc revenir à la M600 (600 ch à la tonne… Ouais, ils changent pas la formule !), qui par la même occasion, marque la fin de la collaboration avec le V6 Ford. A la place, la sportive anglaise va gagner 2 pistons supplémentaires puisqu’elle accueille le V8 4.4l des Volvo XC90 et S80, un gazier qui sort tout droit de chez Yamaha. Un fois encore, il est shooté au biturbo avec un duo de Garrett qui lui souffle dans les cornets.
Contrôlée électroniquement, la suralimentation est gérée par 3 modes différents. On commence le mode « Eco » à 0,6 bar et 450 ch. Au dessus on passe au mode track, la pression grimpe à 0,8 bar et le gazier prend 100 ch en plus. Enfin le mode No limit fait souffler le bazar à 1 bar et permet d’envoyer 650 ch aux roues arrière.
Ajoutez à cela un châssis tubulaire, une coque en carbone, une suspension digne d’ne caisse de compet’, un poids de 1275 kg, et vous obtiendrez un missile sol – sol capable de poutrer le 0 à 100 en 3 secondes. De passer la barre des 400m en 11 secondes et d’aller croiser à 362 km/h max, avec pour seule boue de sauvetage, un antipatinage entièrement déconnectable… pas d’ABS ni d’ESP… On comprend alors pourquoi les Noble ont la réputation d’être réservées à des pilotes aux bourses bien accrochées… et bien remplies puisqu’il faut se délester d’un peu plus de 230.000 € pour pouvoir la mettre dans son garage. Quoique ça reste correct pour une caisse qui, pour en revenir à Top Gear, a réussi à accrocher un meilleur chrono que la Bugatti Veyron et la Pagani Zonda F Roadster aux mains du Stig.
Avec la M600, Noble a développé une vraie gamme. Coupé, roadster ou CarbonSport, une finition exclusive qui laisse apparaitre le carbone de la carrosserie. Ca n’apporte rien en terme de perf’, mais il parait que pour débarquer au Drive du Burger King, y’a pas mieux ! Quoiqu’il en soit, en seulement 20 ans, Noble a réussi a se faire un image forte dans le milieu des super-hypercars. Une prouesse en soi pour un marque anglaise !
La simplicité mécanique au service de la performance paye toujours!!!