Ben oui finalement, qui a dit que le restomod était exclusivement destiné à de vieux tas de rouille vétustes ? Rémi à soulevé la question en parlant d’une E30 restaurée et shootée au turbo, donc il n’y a pas de raison pour que cette Ford Sierra RS Cosworth de 87, fraichement refaite et modernisée, ne soit pas aussi taxée de restomod… Ca pose un problème ?
Après, faut pas chipoter non plus… Un backdated, c’est donner un look vintage à une caisse moderne. Un restomod, c’est mettre du moderne dans une caisse plus ancienne… et tout ça, c’est du outlaw ! Putain, on finirait presque par s’y perdre.
La Sierra RS Cosworth, c’est le ticket d’entrée de Ford en Gr.A. Nous étions alors au début des 80’s et l’état major de la marque demandait à ses ingénieurs de lui pondre une version énervée de sa nouvelle Sierra afin de pouvoir l’engager dans le médiatisé championnat d’Europe de Tourisme. Mercedes, BMW, Volvo, Rover s’y disputaient les podium et il faut croire que ça portait ses fruits en terme d’image et de vente. Donc hors de question pour Ford de rester sur le banc et de regarder les autres s’amuser.
Du coup, la Sierra RS Cosworth va être dévoilée lors du salon de Genève de 1985, il s’agit encore d’un proto. En fait, Ford s’acharne à assembler les 5000 voitures nécessaire à l’homologation. Il y a plus important que d’aller se pavaner sous les projecteurs d’un salon. Il n’empêche qu’avec sa gueule bodybuildée et son aileron sorti de l’espace, la RS Cosworth fait des ravages sur la moquette du salon, d’autant plus que Ford annonce dors et déjà un prix de vente qui donne des brulures d’estomac chez BMW et Mercedes !
Mais l’essentiel est sous le capot, un 4 cylindres 2.0l turbo 16 soupapes qui envoie 204 ch et 276 Nm aux roues arrière. Autant dire que les gommards en 205/50/15 vont avoir du boulot. D’autant plus que la caisse n’affiche que 1260 kg. Au niveau châssis, chez Ford, on avait encore du mal à utiliser les dernières nouveautés. On misait encore sur c’qu’on maitrisait… même si c’était un peu dépassé. Du coup, c’est vétuste et ça se sent. En fait, plutôt que de dire « c’est dépassé » on préfère utiliser une expression plus adaptée… « Holala, elle a du caractère »… Comprenez par là que si vous n’avez pas quelques – bonnes – notions de pilotage, vous vous ferez peur ! La bête est énervée et coriace à dompter. D’autant plus que le Garrett T3 lui donne du souffle… et l’expédie de 0 à 100 en 7 secondes pour passer les 400m en 15,5. Heureusement que les ingénieurs ont eu la bonne idée d’y coller un différentiel autobloquant !
Bref, vous aurez donc compris que la 1ère génération de la Sierra RS Cosworth, c’était du sport. Mais voilà, au fil de sa carrière la Sierra va se peaufiner et devenir bien plus affutée et performante en fonction des versions et évolutions. Puis nous sommes en 2020, la technologie a fait de gros progrès… Alors pourquoi ne pas en profiter ?
Car une Sierra RS Cosworth, aujourd’hui, ça se collectionne et ça se restaure. Comme celle qui vous défile devant les yeux depuis le début de cet article. La voiture a été refaite en 2019. Le châssis est équipé de nouveaux bras et de combinés amortos / ressorts le tout, réglable. Les silent blocks sont en polyuréthane. Le freinage est revu à la hausse avec des disques ventilés, percés et rainurés. Aux 4 coins, on retrouve des BBS RS en 17′ or et chrome. Elles sont chaussées en Michelin Pilot Sport de 215/40 devant et Federal 595 RS-R de 235/40 à l’arrière.
Sous le capot, le 4 cylindres 2.0l a été remplacé par un… 4 cylindres 2.0l ! Mais c’est maintenant celui d’une Escort RS Cosworth qui reçoit maintenant des durites silicone, des réservoirs et radiateurs alu, une ligne inox Mongoose, un Garrett T35, un régulateur de pression manuel, un allumage Ford Racing, un intercooler de RS500 et une nouvelle gestion. La boite 5 BorgWarner T5 et le nouveau différentiel à glissement limité doivent maintenant composer avec 330 ch avant de les envoyer aux roues arrière. Ca doit quand même bien remuer !
Au niveau de la gueule, le pare-choc avant vient d’une RS500. L’aileron reçoit un volet signé Gurney et un ducktail équipe le hayon. Les clignos sont blanc et la voiture est noire (ça c’est du descriptif qui tue !). Dans l’habitacle, si ce n’est les compteurs en rapport au nouveau potentiel, c’est du full origine. Baquets Recaro, volant 3 branches cuir et même le Pioneer avec lecteur K7 !
A l’arrivée, cette Sierra nous rappelle à quel point elle était violente. Même si elle est maintenant badgée RS500, c’est bel et bien une Cosworth qui se cache là dessous. Un véritable racer qui savait s’imposer aussi bien sur piste que dans les spéciales de rallye… mais passée à la sauce 2020 ! Tant qu’à faire…
© BaT via CanaryislandRover
Bien et fait et de bon gouts, qu’avec des pièces qui viennent de la « famille » au pire dans le « voyant », et le reste du meilleur acabit avec la technique discrète au service du meilleur.
Je valide!!!
Dommage de vouloir faire une RS500 avec une RS d’origine, perso je pense que ça lui fait perdre de sa valeur, une RS est une RS, une RS500 est une RS500.
je vois pas l’interet