Vous êtes anticonformiste ? Pour vous, la seule chose qui compte c’est d’être complètement original et décalé par rapport au reste de la populasse ? Eh bien sur DLEDMV, on vous a trouvé LA caisse qu’il vous faut. La Mercury Cosworth Capri. Cherchez pas, y’aura pas plus originale puisqu’il n’y en a eu qu’une…
De notre côté de l’Atlantique, la Capri, c’est ce coupé qui essayait de faire croire aux européens que rouler en Ford, c’était un peu l’Amérique. Une sorte de Mustang adaptée aux normes européennes. Dans tous les cas, un produit 100% Ford Europe que la marque à l’ovale bleu ira même importer chez l’oncle Sam, avec un certain succès. Comme quoi… Elle le sera cependant sous la marque Mercury (qui n’apparaitra cependant pas sur la voiture), une filiale dont les modèles viennent se positionner sur le marché intermédiaire entre les populaires Ford et les luxueuses Lincoln.
Sauf qu’en 78, certaines choses vont changer. Alors que les Européens voient débarquer la 3ème génération de la GT, Ford US décide d’interrompre son importation sur le sol américain pour la remplacer par une Mercury Capri home made… Et alors qu’on pourrait croire que la Capri III serve de base, il s’agit en fait d’une Mustang légèrement revisitée… Oui, on aimait bien s’faire chier chez Ford. Enfin, les cerveaux de Détroit avaient surtout vu à travers ce revirement, l’occasion de vendre des Mustang un peu plus cher. D’autant plus qu’elles étaient moins couteuses à assembler sur place plutôt que de les sortir de l’usine de Cologne en Allemagne pour leur faire prendre le bateau.
Forcément, avec un tel pedigree, la Capri voit débarquer sous son capot les V8 de sa cousine. Sa carrière va durer jusqu’en 86 avant qu’elle ne disparaisse dans la plus grande indifférence. En 91, une nouvelle Mercury Capri voit le jour, sorte de clone entre une MX5 et une MR2… mais en moins réussi. Enfin, ceci est une autre histoire.
Revenons en à notre Mercury Capri à la sauce Mustang. Afin de lui donner une véritable image sportive, elle va aller fouler l’asphalte des circuits pour courir en TransAm, où elle emportera les titres en 84 et 85 grâce à son V8 de 5.0l. Forcément sur la route, les versions sont variées… Capri GS, Capri RS, mais surtout, une originale Capri RS Turbo qui, au lieu de recevoir un copieux V8, préfère miser sur un original 4 cylindres 2.3l turbo qui développe la bagatelle de… 130 ch ! Et ne riez pas. Dans une Amérique étouffée par la crise pétrolière et des normes antipollution délirante, le V8 de 5.0l en sort tout juste 10 de plus…! Le pony car est devenu un donkey car.
Mais chez Mercury on a de la suite dans les idées… et envie de proposer une véritable version sportive. Du coup, ils vont se rapprocher de McLaren. Et là vos vous demandez ce que les rosbifs viennent faire dans l’histoire. Eh bien c’est que le team anglais donnait un coup de main aux gars de chez SVO (Special Vehicle Operations) pour préparer la Mustang McLaren M81 Cosworth qui allait être engagée aux 24h de Daytona de 1981 avant de commencer un carrière en TransAm. Pendant que SVO se chargeait des modifs de la caisse, McLaren s’occupait du châssis et du moteur. En bons british, ils allaient laisser le V8 5.0l de côté et opter pour le 4 cylindres Ford BDA Twin Cam 1.6l que les sorciers de Cosworth avaient réussi à booster à 350 ch… en atmo !
C’est ce modèle shooté aux hormones qui va servir de base à la Mercury Cosworth Capri, développée, elle aussi, par la Mercury Performance Marketing Corp of America et McLaren Engines. Sous le capot, on retrouve le 4 cylindres Ford de 1.6l, le BDA et ses doubles arbres sorti tout droit de l’imagination des ingénieurs de Cosworth. Il est gavé par deux double-corps Weber 45 DCOE, sa lubrification est à carter sec, le vase d’expansion et le radiateur sont en alu. La ligne passe en full du collecteur au silencieux. A l’arrivée, ce sont 186 ch qui partent sur les roues arrière via une boite 5 manuelle ZF accompagnée d’un différentiel verrouillable depuis l’habitacle.
Histoire de les faire coller au bitume, le châssis a été rigidifié, des amortos Koni viennent tenir un peu le bazar et pour le look, on retrouve des BBS 3 parties en 8 x 15 » chaussées en Firestone Firehawk SS de 255/60. Elle cachent un freinage d’origine avec disques à l’avant et tambours à l’arrière (sic !).
Comme on est aux States, l’équipe de Mercury a mis le paquet niveau gueule. Faut reconnaitre que la Mustang / Capri de l’époque était le fruit d’un designer peu inspiré. Sauf qu’en devenant Mercury Cosworth, elle gagnait réellement le look qu’i lui manquait. Extensions d’ailes XXL, lèvre inférieure, discret bossage sur le capot, plus le style des BBS dorées, n’en rajoutez pas, juste ce qu’il faut où il faut. D’autant plus habillée dans sa robe rouge, elle est superbe, virile à souhait.
Pour ne rien gâcher, l’habitacle est du même niveau. Oubliez les habillages ringards qui pullulaient dans l américaines de cette période 70’s – 80’s. Pas de velours violet, ni de plastique marron… c’est noir. Des baquets Recaro IdealSeat C électriques, tendus de cuir noir. Le tableau de bord noir, se contente d’une plaque en alu sur laquelle on retrouve le strict nécessaire, manos Stewart Warner Stage III, commandes d’aération et l’autoradio. La console centrale reçoit un ordinateur de bord et l’horloge à quartz. Le volant est un Raia trois branches. Austère, mais clean.
La voiture qui défile sous vos yeux affiche seulement 468 miles… moins de 1000 km. Si peu ? Eh oui, elle est unique. Il s’agit du seul proto assemblé et présenté à Mercury qui, finalement, n’a pas retenu le projet. Elle est homologuée, immatriculée et cherche à changer de main depuis un petit moment. On la voit passer de vente en vente sans qu’elle puisse trouver preneur… La dernière fois, c’était à mecum où elle n’a pas atteint son prix de réserve de 80.000 $… Pour une caisse neuve, homologuée, immatriculable et unique, qui plus est signée Cosworth et McLaren, c’est donné !
© Hollywoodcarz via BaT
Merci pour la « belle » histoire. Cela en ferai la première McLaren « de route », 10 ans avant la F1!!!
Ou tout du moins, une auto « tunée » par McLaren en indépendant comme ce que qu’était AMG pour l’étoile à l’époque!!!