Chez Lamborghini, les 70’s ont été ponctuées par des échecs commerciaux et on attaque les 80’s avec plus qu’une seule caisse au catalogue, la Countach et son V12. Du coup, pour continuer d’aller chasser le cheval cabré, il faut aussi une rôle V8. Et ce rôle va être confié à la Jalpa… Ca passe ou ça casse !
Dans les 70’s, la gamme Lamborghini était variée. Alors que la Miura allait être mise à la retraite en 72, le fan du taureau pouvait s’offrir une Espada qui avait vu le jour en 68. En 70 la Jarama faisait son entrée en jeu, suivie deux ans plus tard par l’Urraco. En 74 c’est la Countach qui venait faire gonfler le catalogue puis en 76, on voyait débarquer la Silhouette. Cinq caisses au catalogue, des ventes qui ne suivent pas, bref, tous les ingrédients d’un excès de confiance qui allait finir par puer la bankroute !
D’autant plus que Ferruccio a abandonné le navire. En 72, voyant les ventes chuter, il revend son usine de tracteurs au groupe italien SAME. Et face aux difficultés de Automobili Lamborghini, il cède 51% de ses parts à un de ses amis, Georges-Henri Rossetti, un riche investisseur suisse qui, malgré son statut d’actionnaire majoritaire, laisse toujours les mains libres à l’italien. En 73, le choc pétrolier vient enfoncer le clou, si bien que l’année suivante, pour sauver son entreprise, Ferruccio cède ses 49% restant à René Leimer, un ami de Rossetti et se retire pour une retraite bien méritée.
En 79, Espada, Jarama et Urraco ont disparu après des ventes plus que décevantes. Tout comme la Silhouette, cette évolution biplace de l’Urraco (qui en comptait 4) réservée au marché américain, avec un toit targa (une première chez Lambo), un V8 plus puissant et moins de poids. Seulement voilà, en 79, elle disparait après seulement 55 voitures vendues !
Quoiqu’il en soit, en 1980, il ne reste que la Countach au catalogue Lamborghini et les caisses sont vides. C’est la faillite et Lambo est placée en liquidation judiciaire. Heureusement, la marque va être sauvée par deux frangins passionnés de caisses sportives, qui ont fait fortune dans l’industrie alimentaire, les frères Mimran. Ils investissent, injectent des fonds, mettent en place un plan de restructuration, recrutent de nouveaux ingénieurs et designers et en 81, une fois en place, ils relancent officiellement Lamborghini… enfin, ils vont tenter !
Leur premier objectif va être de mettre fin à cette poisse qui touche les Lambo avec un V8. Alors qu’à Maranello on bat des records de ventes avec la 308 depuis 75, chez Lambo, dès qu’on colle un V8 à un taureau, ça ne se vend pas ! Du coup, ils vont reprendre la Silhouette, demander à Bertone d’en revoir le dessin intérieur et extérieur en y collant un peu tous les appendices à la mode, reprendre les réglages de la suspensions, élargir les ailes afin d’y passer des jantes OZ Racing de 16″ (ou les célèbres jantes téléphone en option).
Dehors, c’est bien du Lambo des 80’s… Ca en jète, même si certains détails frisent avec la caricature. Dedans, le style se veut sportif et futuriste, sièges enveloppant en cuir, moquette, collection de manos, volant Nardi, y’a c’qu’il faut même si la finition est digne de l’âge de pierre ! Mais bon, pour l’époque, ça fait largement le taff.
Derrière l’habitacle, on retrouve le V8 de l’Urraco gavé par quatre double-corps Weber 42. Pour aller chercher un peu plus de watts, l’ingénieur Alfierri y colle 500cm3 de plus pour un gain de… 5 ch ! Avec 255 ch à 7000 trs et 313 Nm à 3500 trs, ce V8 se montre souple, adepte des hauts régimes et chantant, même si les 1500 kg de la voiture viennent rapidement le brider. Avec un 0 à 100 en 6 secondes, le 400 m en 15,9 t la borne kilométrique en 27,1 les perfs sont correctes, mais loin du level que laisse supposer la gueule de la bête.
Malgré un gros coup de pub dans Rocky 4 en 85, la Jalpa s’efface sans bruit en 88 après seulement 420 voitures vendues alors que sur la même période Ferrari a écoulé plus de 10000 308 et 328. La marque au taureau a entre temps été rachetée par Chrysler. Une nouvelle ère se profile à nouveau alors que la Countach est toujours au catalogue, rejointe par un original et bestial 4X4, le LM002… Mais ceci est une autre histoire (qu’on vous a déjà racontée…).
© EuroClassic & DSFM2005 via BaT
Les difficultés de Lambo. Étaient également du à la division tracteurs , qui a livré une énorme commande à la Roumanie. Qui paraît-il n’a jamais pu payer la facture! Où est la vérité ?
Franchement le coup de crayon était pas moche.
voila une voiture qui me plait. si seulement j’avais les moyens