La Citroën BX… c’est grosso modo le pâté de tête du design auto dans les 80’s. En 82, elle va rafler les prix les plus convoités dans le milieu de l’automobile. Voiture la plus sexy de l’année lors de la foire au saucisson de St Pouldu les Baloches, « Best charentaise » au salon national des incontinents ou encore « Index d’or » au comité annuel des proctologues. Elle a même fait rêver tous les chasseurs du monde entier en s’affichant en mode Shooting Brake !
En 1976, en rachetant Citroën, Peugeot devient PSA (Peugeot Société Anonyme). Deux ans plus tard, après les excitantes LN et Visa, directement dérivées de la Peugeot 104, la marque aux chevrons lance enfin un premier développement 100% « maison », le projet XB qui donnera naissance à la BX. Présentée en septembre 82, la BX affiche un physique tracé chez Bertone par Marcello Gandini, largement inspiré par le concept Volvo Tundra de 79. Sauf qu’entre le show car de la fin des 70’s et la Citroën BX, il s’est passé un truc… l’ajout des portes arrière, le gabarit, « ouais Marcello, allez, redessine la mais en fermant les yeux »… mais ça fait un peu comme au McDo. La différence entre la belle photo sur le panneau rétro-éclairé et ce moment presque magique où t’ouvres la boite et que t’as l’impression qu’on t’as niqué sur la marchandise. La Tundra et la BX, c’est pareil… si ce n’est que c’est le bureau de style de Citroën qui a finalisé le dessin que leur a filé Bertone… ceci expliquant surement cela !
Bon faut reconnaitre qu’à l’époque, les finances chez Citroën sont aussi pleines que les bourses de Rocco après trois jours de tournage ! La BX ce sera une berline et basta, pas de coupé, pas de break… rien. Ajoutez y le fait que dans les 80’s, Citroën c’était un peu comme une assurance obsèques… ça attirait en majorité les clients d’un certain âge (ou d’un âge certain). Ca tenait la route, c’était hyper confortable mais niveau sex appeal, c’était aussi excitant et prenant qu’un épisode des « Chiffres et des lettres ». Vous m’direz, ça a largement suffit pour faire le job puisque la BX sera leader de son segment pendant quelques années pour finir même par s’écouler à plus de 2,3 millions d’exemplaires ! Eh ouais, malgré ses détracteurs et les différentes moqueries, on appelle ça un succès.
Un peu plus haut, j’vous ai écrit que la BX ne resterait qu’une berline… jusqu’en juillet 85 quand débarque la version break qui vient compléter la gamme. Heuliez aura réussi à séduire Citroën en proposant cette version dont la conception a tout misé sur le gain de volume pour un cout de production le plus faible possible par rapport à celui de la berline. La majorité des éléments sont communs, si ce n’est le pavillon plus haut de 3 cm, le porte à faux arrière rallongé de 17 cm et une suspension hydropneumatique renforcée et adaptée à la charge de la bête de somme qui va s’appeler Evasion.
Alors qu’au catalogue, le break BX Evasion n’a rien de bien excitant, Heuliez va se mettre à rêver d’une version plus pétillante et envoutante sur base de BX GTi. En effet, en juillet 86, le best seller de Citroën est restylée et la BX Sport abandonne son 1.9 l, préparé par Danielson et gavé aux double-corps, carbure maintenant à l’injection. La puissance ne change pas (125 ch), le poids non plus (à peine plus d’une tonne) mais la modernité de l’injection assagit le caractère hargneux des doubles corps.
Peu importe, chez Heuliez on y croit. Et à l’image d’une Volvo 1800, d’une Lancia Beta HPE ou d’un opulent Shooting Brake british, les ingénieurs vont imaginer une Break BX Evasion qu’ils vont baptiser Dyana. Un concept qui se veut aussi élégant que pratique. Les portes avant sont rallongées et le montant de custode latérale intelligemment camouflé. Les barres de toit sont enlevées, pour gagner en échange un toit ouvrant. Petite subtilité stylistique avec les baguettes latérales plus larges, également reprises sur les pare-choc. Les jantes sont celle en alu de la GTi, tout comme l’habitacle qui se la pète en s’affichant en cuir noir.
Sous le capot, le 1.9 l de 125 ch accompagné de sa boite 5 manu ne viennent pas la faire entrer dans le famille des breaks sportifs. Ils sont juste là pour coller à l’esprit de cet engin qui, né concept car, restera concept car. Un modèle unique qui ne connaitra pas d’autre carrière que celle des salons durant l’année 86. Pourtant, 100% abouti et utilisable, une fois les projecteurs éteints, il rejoindra un hangar poussiéreux et anonyme.
Redémarré par les ingénieurs d’Heuliez il y a quelques années, il a été vendu lors d’une vente Artcurial à un heureux propriétaire qui l’a fait immatriculer afin de pouvoir rouler avec. Un paradoxe en soi, puisque la plupart des trolls ne verront rien d’excitant de rouler en BX… oui mais en BX Dyana, shooting brake unique… de quoi la rendre plus attirante ? Ca se discute !
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