Me lancer sur ce genre d’article, c’est comme si je faisais du saut à l’élastique… en me lançant d’un Boeing 747 en altitude et que j’aurais remplacé l’élastique par une corde ! Quand tu vois que même chez Ferrari Historic t’as pas d’infos… Mais bon, on est chez DLEDMV, j’en ai vu d’autres, alors vous causer de la Ferrari 308 GTB LM, même pas peur !

La Ferrari 308 GTB LM, ce serait une initiative isolée, le fruit de Maurice Dantinne, un pilote Belge qui a monté son team pour courir en endurance dans les championnats Allemand, Belge et Tchécoslovaque au cours des 70’s et 80’s. Engagée d’abord en Gr.4, la voiture allait évoluer pour courir en GT puis finir en Gr.B. En effet, si le Gr.B s’est forgé une sacrée réputation en rallye, on oublie souvent de dire qu’il était également éligible sur circuit (mais pas vraiment efficace positionné entre les Gr.A plus accessibles et les protos du Gr.C plus performants).

Il faut croire que Maurice Dantinne serait donc parti d’une base de 308 GTB Gr.4 Michelotto qu’il a peu à peu modifiée pour lui faire suivre les différentes évolutions de réglementation. En configuration LM (Le Mans… même si elle n’y a jamais posé les roues !) la 308 GTB recevait surtout des voies et des roues plus larges ainsi qu’un kit adapté. Autant vous dire de suite, mais sa carrière a été aussi courte qu’invisible… Sur neuf courses en 78, elle n’en finira que trois… avec une 4ème place pour meilleur résultat. Puis deux courses l’année suivante, sans voir la ligne d’arrivée. En 1980 elle ne sortira pas du garage de l’écurie de Dantinne (surement le temps de passer en Gr.B) et on la reverra ensuite en 81 à Havířov où elle finira 5ème, puis en 82 et 83 aux 1000 km de Spa où Maurice Dantinne accompagné de Pierre Vaillant ne verront jamais la ligne d’arrivée. Au terme de cette ultime course, elle prend sa retraite… on ne sait pas ce qu’elle est devenue.

Ben voilà, j’m’en suis plutôt bien sorti (ouais, l’autosatisfaction, y’a rien de mieux… c’est mon psy qui le dit !). Même si finalement, la voiture qui défile sous vos yeux n’est pas l’originale, mais une refabrication pas 100% fidèle. Quoiqu’il en soit, pour cette renaissance, c’est une 308 GTB coque acier de 77 qui a servi de base. La berlinetta italienne a été équipée d’un kit en fibre, reprenant le pare choc avant et sa lèvre inférieure, les extensions d’ailes, les bas de caisse et la face avant avec ses deux longues portées spécifiques qui vous regardent droit dans les yeux. La robe Rosso Corsa arbore la même livrée que la GTB LM de Maurice Dantinne. L’habitacle est vidé avant de recevoir des baquets LTEC, un jeu de harnais Sabelt et un volant tulipé 3 branches. Tout l’inutile a disparu et devant le passager (ou copilote), on retrouve le tableau électrique. Il n’empêche qu’avec ce régime sec, la belle italienne est débarrassée de 80 kg de lest !

Derrière le pilote, le V8 de 3.0 l à carter sec est gavé par quatre Weber double corps avec pipes d’admission grillagées. L’échappement est libéré et l’allumage a été refait à neuf. De quoi le laisser chanter tout en allant chercher un peu plus que les 255 ch d’origine, mais sans savoir combien puisque la voiture n’a jamais été passée au banc.

Niveau châssis, tout a été renforcé et refait comme au jour de sa sortie d’usine. Les suspat’ sont maintenant réglables et signées Intrax, le freinage laissé d’origine a été remis à neuf et aux quatre coins, on retrouve de laaaaarges jantes PLS en 15″ chaussées de Pirelli Pzero Asimmetrico de 225/50 à l’avant et 345/35 à l’arrière (!!!). A mon avis niveau grip, doit y avoir moyen de souder sans trop se poser de question… limite l’embrayage doit servir de fusible !

La voiture est aussi belle que virile, sachant qu’elle a été faite pour être aujourd’hui capable de s’aligner aussi bien sur circuit que sur route. Lorgnez les épreuves historiques, il y a de fortes chances que vous finissiez par la croiser…

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