’94 Ferrari 348 Spider – D’engin de mort à collector !
par Thierry Houzé | 18 octobre 2022 | Street |
Vous avez remarqué, chez chaque constructeur, il faut qu’il y ait une, parfois même plusieurs mal aimées… cherchez pas, c’est comme ça, aucun n’y échappe. Même Ferrari y a droit. Loin d’être des tromblons, elles ont juste été condamnées avant même d’être jugées ! La Ferrari 348 en fait partie. Pourtant, une fois devenue 348 Spider, elle sait se faire pardonner…
En même temps, la pauv’, elle est née orpheline ! Eh oui, quand la Ferrari 348 débarque en 91, avec son V8 de 300 ch, sa boite 5 manu avec sa légendaire grille, ses courbes tracées chez Pininfarina avec ses prises d’air à la sauce Testarossa, mais aussi son châssis qui cherche à tuer celui qui va oser se prendre pour un pilote. Voilà, il est là le problème. La Ferrari 348 est une sportive caractérielle au comportement qui ne se contentera pas de l’à peu près. Une appétence au survirage violent la rend délicate et impardonnable pour tous ceux qui joueront au pilote sans en avoir vraiment les galons. Avec elle, tu n’peux pas mentir.
Commercialisation prématurée, développement bâclé, il n’en faudra pas plus pour coller une sale réputation à la 348. D’autant plus qu’en face, la concurrence est rude… Porsche 964, Honda NSX, Nissan 300 ZX, ou encore Venturi 260 se montrent tout aussi performantes et plus civilisées. En tout cas, c’est comme ça que tu alimentent les rumeurs et que t’en fais une mal aimée.
Quoiqu’il en soit, chez Ferrari on va corriger le tir en 93. Pendant que la 348 reçoit une légère cure esthétique, les ingénieurs vont en profiter pour revoir les trains roulants, la répartition des masses, la rigidité de la caisse tout en donnant un p’tit coup de boost au V8 pour le faire passer à 320 ch et en réussissant à gratter 50 kg sur le poids de la sportive. Les Ferrari 348 TB et TS deviennent GTB et GTS avec, en guise de bouquet final, l’entrée en jeu de la version Spider qui, il faut le reconnaitre affiche un physique irrésistible.
Plus basse esthétiquement, la belle bénéficie des évolutions qui, entre son capot spécifique plat et ses hanches élargies de 50 mm, offrent surtout un cul impressionnant mes enfants ! Y’a de quoi se damner en se disant presque que finalement, le sport c’est bien, mais le cruising, ça peut le faire aussi. D’autant plus que la capote en toile se passe de commandes électriques et se rabat simplement sur le coffre en quelques secondes avant de se camoufler sous un couvre capote.
En gros, la Ferrari 348 Spider, c’est une ligne à se prendre pour Rocco, mais c’est aussi un habitacle qui a gagné du grade (ça faisait partie du lot avec l’évolution de 93) même si les Ferrari de l’époque embarquaient encore beaucoup de commodos Fiat et qu’elles encaissaient mal le vieillissement. Mais c’est pas grave, le V8 3.4 l (3.4 l… 8 cylindres… 348. C’est simple) et ses 320 canassons perchés à 7200 trs (coupure à 8000) donnent le ton, qu’on déguste en Dolby Surround, avec les moustiques collés sur les chicots. Avec 1450 kg, elle shoote le 0 à 100 en 5,6 secondes, passe la barre des 1000m en moins de 25 avant d’aller foutre le bordel dans le brushing de votre passagère une fois l’aiguille calée à 270 km/h.
Oui, la Ferrari 348 Spider c’est un concentré de plaisir, l’explosion des sens. Visuel ou encore sonore avec la garantie du frisson dès que vous passez en mode pied tôle. Mais attention, le frisson du bonheur, pas celui de la peur. Pour ne rien gâcher, celle que je vous ai trouvé pour décorer cet article, elle se la joue classe à Dallas, vêtue d’une robe noire pour mettre ses lignes en valeur et, pour ne rien gâcher, chaussée en Speedline de 18″ enrobées de Pirelli P Zero de 235/40 et 285/35. On rajoute la sellerie cuir crème et la ligne inox pour laisser le V8 chanter en live…
Si les 308 / 328 ont trusté le catalogue Ferrari pendant presque 15 ans, la 348 se contentera de 5 petites années de carrière avant de s’effacer au profit de la F355. Elle saura séduire 8764 amateurs, tous modèles confondus, pendant que le Spider s’écoulera seulement 1146 exemplaires et devenir 30 ans plus tard, un véritable collector.
© Britalia via BaT
Belle pureté de ligne
Modèle magnifique
Autant je la trouvais quelconque en berlinette, autant en cabriolet elle est superbe !!!