Une vraie BMW M, elle doit avoir un 6 en ligne… sauf que l’une des plus mythiques, la M3 E30, elle avait un 4 pattes. Heureusement, les E36 et E46 vont rétablir les choses. Jusqu’à ce que la E92 vienne foutre le bordel en adoptant deux cylindres de plus pour passer la barre des 400 ch pour devenir vraiment violente. Et encore, attendez de voir celle qui débarque…
Quand BMW dévoile sa M3 E92 en 2007, c’est la révolution chez les Béhémistes. C’est la première M3 à accueillir officiellement un V8. Je dis officiellement car quelques années avant, BMW s’offrait d’un p’tit coup de comm’ en commercialisant aux USA une poignée (une dizaine tout au plus) de M3 GTR E46, qui cachaient, sous des airs de sportives civilisées, un monstre développé pour décrocher l’homologation en ALMS.
C’est donc en 2007 que la E92 inaugure le V8 entre ses ailes avant. Elle reprend les codes de la famille avec les rétros double branches (comme sur la E36) et la bosse sur le capot (en mode E46). C’est en dessous que ça change la donne, avec un V8 de 4.0 l qui accuse 420 ch perchés à 8300 trs pour 400 Nm de couple, de quoi en faire la première M3 à revendiquer plus de 300 une fois le limiteur désactivé. Sauf que la bête doit composer avec plus de 1600 kg sur la balance… du coup, malgré ses 80 ch de plus par rapport à la E46, le gain, chronos en main, se comptent en dixième de secondes.
Mais bon, les chiffres ont s’en fout… la M3 reste une engin de dingue pour dédicacer l’asphalte ou aller chasser le chrono. En 2009, elle est homologuée en GT4 mais aussi en GT2 pour l’ALMS. C’est aussi avec elle que BMW va faire son come back dans le DTM en 2012 après une absence qui aura duré 20 ans. En 2014 elle laisse sa place à la F80 qui abandonne la V8 pour revenir au 6 en ligne, dopé par deux turbos. Mais ceci est une autre histoire.
Celle qui nous intéresse aujourd’hui semble échappée de Sebring ou de Road America. Passée par les ateliers de chez Eurotech Motorsports, elle a reçu un méchant kit full carbone Flossman ALMS GT2 venu tout droit d’Allemagne. Visuellement, c’est plutôt violent… extensions XXL avec prises d’air derrière les ailes avant et arrière, avant largement aéré et énorme aileron surplombant les fesses. Pour finir, un covering orange reprenant les trois bandes de M Motorsport. Le contraste vient de films jaunes qui viennent habiller les phares. Pour coller au bitume, la M3 est dorénavant maintenue par des combinés KW et chaussée en Aristo de 20″ enrobées de Toyo Proxes T1R. Le freinage d’origine est jugé suffisant.
C’est la même chose sous le capot, le V8 est laissé comme à sa sortie d’usine si ce n’est qu’il hurle à travers deux silencieux RPI qui n’ont de silencieux que le nom ! Les 420 ch filent aux roues arrière via la boite M-DKG à double embrayage signée Getrag. De quoi passer les rapports en rafale sans craindre la rupture de couple.
Pour maitriser son engin, le pilote prend place dans un habitacle qui est lui aussi laissé d’origine… enfin si on fait abstraction des deux baquets Recaro pendant qu’à l’arrière, la banquette a été dégagée pour laisser la place à un demi arceau qui reprend la teinte de la carrosserie.
Même s’il faut vraiment être difficile pour ne pas se satisfaire d’une M3 E92 et de son V8 énervé, je reconnais qu’avec une telle gueule, on pouvait s’attendre à un cheptel mécanique un peu plus velu. Vous avez vu, c’est con, on finit pas s’habituer aux puissances délirantes et oublier que finalement, 420 ch, y’a déjà de quoi de faire une bonne fondue de pneus sans trop forcer !
© RickysBMW320i via BaT
Ou pour le prix de la prépa’, on prend une M3 E92 GTS directement livrée et homologué par l’usine comme ça. Ce que ça enlève de « fun » en création, elle le gagne en homogénéité de fabrication!!!
Magnifique