Haaa ce cher Günther Artz. Vous n’pensiez quand même pas qu’on allait l’oublier comme ça. Après sa Cordett et sa Calibra Lotus, c’est au tour de sa Golf 928 de poser ses roues sur DLEDMV. Le principe est toujours le même, opérer la fusion entre un châssis et une caisse qui n’avaient pourtant aucune raison de se retrouver…
Günther Artz, on l’a déjà croisé à deux reprises. Ce génial ingénieur allemand c’est un peu le docteur Frankenstein de l’automobile. Le gars qui opère des greffes contre nature pour donner naissance à des hybrides bien débiles. Vous vous rappelez de la Cordett ? Une Corvette habillée d’une caisse de Kadett ? Eh bien c’était lui. Tout comme l’Opel Calibra Lotus. Une Omega Lotus maquillée en coupé Calibra. Ce genre de greffe, Günther en a fait sa spécialité dès les 70’s en commençant par swapper un coupé Karmann en l’équipant d’un V6 de Chevrolet Corvair, puis en montant un Flat 6 de 911 sur une VW 411 ou encore en 72 où il colle un Flat 6 2.7 l de Carrera RS à un châssis de Porsche 914 qu’il habille ensuite d’une coque de Cox. Bien frappé l’bonhomme, mais surtout doué !
En 79, il attaque une nouvelle fusion contre nature, adopter une caisse de Golf sur le châssis d’une Porsche 928 (racheté suite à un choc), en y laissant le V8 4.5 l de 240 ch. Autant dire que le gabarit de la seconde ne colle pas véritablement à celui du premier. Si ce n’est que pour chacun de ses délires, Günther est accompagné de Celeste di Santolo, une carrossière tout aussi talentueuse avec la tôle que Günther avec une clé de 12 !
Autant dire que ça va sérieusement jouer de la disqueuse et du poste à souder avant d’en arriver au résultat final. Car si le châssis ne bouge pas d’un chouill’ c’est la carrosserie qui va devoir s’adapter aux nouvelles dimensions mais aussi à l’empattement et à la largeur des voies. En clair, ça veut dire un peu plus de 30 cm sur la longueur et 21 cm en largeur. Toutes les vitres ont été réalisées sur mesure. Et le résultat final est bluffant…
On voit bien qu’il s’est passé quelque chose sur cette Golf… mais vue que les proportions sont là on a du mal à dire précisément c’qui a changé. En même temps, il y a eu tellement de modifs, de retouches, on coupe ici, on rajoute là… sacré casse tête quand tu te retrouves devant c’te Golf.
Pourtant, quand tu lèves le capot, le V8 de tend les durites ! Les jantes donnent d’ailleurs un bel indice de l’origine du châssis. Dans l’habitacle oubliez la Golf. Le tableau de bord, la console centrale, les panneaux de portes, les baquets et les deux sièges arrière viennent eux aussi de la 928. On s’dit que le taff a dû être dantesque pour en arriver à ce résultat où la finition n’a rien à envier à des pros.
Avec 240 ch cette Golf est un pur sleeper. Capable d’aller coller l’aiguille de son tachy à 230, elle a fait du bruit lors de sa création en 79. Aujourd’hui beaucoup la confondent avec la Golf de Sbarro qui embarquait elle un bloc de 911 Turbo… mais ceci est une autre histoire… que je vous ai déjà racontée d’ailleurs !
Mais revenons en à notre Golf 928 dont l’histoire se forge aussi dans les détails. La voiture va être rachetée par Rainer Pannhorst qui va alors s’en servir de daily sans même hésiter à s’en servir pour mener sa p’tite famille en vacances. Quelques années plus tard, il revend la Golf 928 et passe à autre chose… mais voilà, le mal est fait. La voiture a marqué son fils Dino, à tel point qu’il chope le virus de la passion pour le pousser, quelques années plus tard, à ouvrir Pannhorst Classics un garage spécialisé dans le voitures anciennes…
Pourtant, Dino n’a qu’une obsession, retrouver la Golf 928 de son père. Il mène l’enquête, remonte sa trace et, en 2014, finit par remettre la main dessus. En excellent état, il convainc rapidement le proprio pour qu’il la lui vende. Depuis, elle trône dans le show room de son garage et en est devenue l’attraction principale.
Avant de raccrocher, j’vais quand même vous préciser qu’il n’y a pas eu qu’une seule Golf 928. Bien que le taff ait été titanesque et qu’elle ait couté 150000 Deutsche marks (un peu plus de 200000 € aujourd’hui), Günther va abandonner son idée d’en produire une très petite série. Si ce n’est qu’au milieu des 80’s, un pilote pro, vainqueur des 24h du Mans 85 sous le pseudo de John Winter, lui commande une Golf 928… cependant, la sportive de Zuffenhausen a évolué entre temps, et ce sera finalement une Golf 928 S qui finira dans son garage. La voiture appartient aujourd’hui en un collectionneur allemand, ami avec Dino Pannhorst… y’a pas de hasard !
Quant à Günther Artz, après sa période Golf 928, il va se pencher sur d’autres greffes, d’autres créations mécaniques tout aussi délirantes que celles qui lui ont permis de se faire un nom. Oui voilà, on risque d’en reparler dans les mois à venir…
Je connais, il existe une photo publicitaire d’époque qui met la « création » à coté d’une « bête » Golf GTi d’époque, c’est là que l’on voit bien les différences de proportions!!!
Superbe ouvrage de l’aire des artisans « fous » en extinction aujourd’hui, malheureusement!!!
Bel article et surtout belles photos . Mes 2 voitures préférées en 1 ! Avec 60 ch de plus, la version S doit être une tuerie. J’imagine bien la tête du gars en caisse bling bling 2023 ( choississez…) qui se fait déposer par une Golf 1
Et en parlant de sleeper, il y a un Sirocco 2L Oettinger à vendre en ce moment ; -)