Comme souvent, cette BMW 535i E28 qui s’apprête à poser ses roues sur votre blog auto préféré (mais si, dites le !) elle était pas vraiment belle à voir. A la suite d’un carton, elle s’est retrouvée stockée au fond d’un garage, son proprio surement découragé pour la remettre en état. Et une fois de plus, il va falloir toute la motivation d’un petrolhead pour lui redonner vie… et lui coller un turbo !
Un bon millésime
La BMW E28, c’est comme le bon vin. Elle se bonifie avec l’âge. On a même l’impression que ses rides s’effacent au fil du temps. Victime de la mode ? En tout cas, elle n’a jamais été aussi tendance qu’aujourd’hui tout en ayant su rester très actuelle. Performante, efficace, confortable, fiable, habitable… pourquoi se prendre la tête ? T’y rajoutes 2 – 3 conneries et t’as un daily décalé surement plus jouissant qu’un SUV moderne.
C’est quand même mieux qu’une pile !
La 535i y rajoute un M30B34, un 6 en ligne de 3430 cm3 (oui, malgré son nom, c’est un 3.4 l) 12 soupapes, gavé par une injection électronique et développant 218 ch pour un poids de 1400 kg. Tout ça pour dire qu’avec un 0 à 100 en 7,2 secondes, le kilomètre en 28 et une Vmax de 230, j’y reviens, mais elle a parfaitement sa place au milieu des tromblons hybridisés et autres citadines à neutrons. Si ce n’est qu’en plus elle rajoute le son métallique et envoutant d’une vraie mécanique à explosion.
Attention, sol glissant
Si ce n’est que la BMW 535i, c’est une propu, comme on en faisait dans les 80’s. Des watts, du couple et pas d’aides. Faut dire que la belle (la bête ?!) avait une sérieuse réputation de faiseuse de veuve une fois que la route devenait mouillée… devis auto MAAF obligatoire, avec éventuellement, big balls associées à un pied droit qui fait office d’antipatinage. Certains se sont faits piéger en allant communier avec la nature.
Condamnée ? Ou pas…
Eh bien c’est le cas de cette BMW 535i de 86. Après une grosse sortie de route (choc avant et arrière), la voiture avait été entreposée chez Vintage Sports & Restoration à Bedford, dans le New Hampshire (oui c’est aux USA !), pour laisser la poussière s’accumuler sur sa carrosserie. Il lui a fallu attendre jusqu’en 2012 pour tomber sur un acheteur séduit mais surtout motivé pour péter son PEL afin de la restaurer et de lui redonner vie. Sauf que notre fan du jour devait régulièrement lire DLEDMV…
Remise à neuf obligatoire
La Série 5 a été mise à tôle. La caisse va être confiée à des mains expertes pour que tout soit refait comme au jour de sa sortie d’usine. L’alignement est checké, un nouveau pare-brise est posé, les ailes sont des M Tech, les bas de caisse sont signés BMP, la jupe avant est une Hartge H5 et à l’arrière, c’est celle d’origine modifiée et personnalisée pour l’occase. Une fois habillée avec trois couches de Sepang Bronze et trois couches de vernis, elle retourne chez Vintage Sports & Restoration pour y être assemblée. Elle reçoit les petits pare-chocs chromés de la version européenne, une ducktail de coffre, des phares blancs, une calandre neuve et des feux arrière Hella.
Faut qu’ça tienne
Dans les ailes on retrouve des jantes Fiske FM-5 de 17″ enrobées de Continental ExtremeContact en 235/45. Derrière, les étriers, alimentés par des durites avia’, ont été empruntés à une Série 7 E32 pour mordre des disques percés. Les trains roulants ont été eux aussi vérifiés et renforcés avec un kit Racing Dynamics avant de voir débarquer des combinés Bilstein / Spax un peu plus raides et un peu plus courts, avec barres stab’ et une direction piquées à une M5 E28.
294 ch pour 442 Nm !
Sous le capot, le 6 en ligne a repris du service. Mais avant, il a été ouvert et révisé. Au programme, un nouvel arbre à cames, des soupapes plus grosses, un kit joints renforcés, un allumage MSD, de nouveaux injecteurs alimentés par un pompe gros débit Walbro et surtout, un escargot Turbo Charging Dynamics associé à un collecteur sur mesure qui débouche sur une ligne complète full inox. La gestion est confiée à MegaSquirt. Au final, à 0,7 bars, le gazier a sorti au banc 294 ch et 442 Nm. Ca suffit pour exciter le cul d’la berline teutonne et d’en surprendre plus d’un. D’autant plus que la boite 5 manuelle d’origine a été équipée d’un kit UUC afin de raccourcir le rapport final, avec un volant moteur allégé, et une fois de plus, une M5 E28 a fourni l’embrayage et le différentiel.
Cocon en cuir et alcantara
Dans l’habitacle, on continue avec la cure M5… Tableau de bord, sièges et banquette, la sportive de la famille a continué le don d’organes ! La sellerie en cuir crème est neuve et quelques éléments ont été repeints dans la même teinte. Les panneaux de portes et le pavillon sont couvert d’alcantara noir. L’instrumentation est une M Tech 1 alors que le volant et le pommeau viennent de chez Motorsport. A l’embase de la console centrale, deux manos digitaux Innovate permettent de surveiller la pression du turbo et le ratio air / essence. Une sono complète permet de se décrasser les tympans… mais avec l’usine à gaz qui sommeille sous le capot, est-ce bien nécessaire ?
Une de plus…
Une fois de plus, il aura fallu de la motivation et de la passion (et du pognon…!) pour redonner vie à une caisse qui était manifestement condamnée à finir à boites de conserve. D’autant plus que le résultat est terrible. J’vous l’avais dit, la Série 5 E28 n’a jamais été aussi moderne et actuelle… surtout celle là !
© RoyW33 via BaT
Taf démentiel pour résultat plus que convaincant. Vive les US pour ce genre de « résurrection » impossible en France, voir Europe (ou pas tel quel en tout cas)!!!
Speed regarde la plaque, elle est en Allemagne cette caisse, donc impossible en France mais possible en Allemagne!