J’vais vous dire, à un moment j’avais fait une indigestion de BMW E30… j’en ai bouffé à toutes les sauces. Eh bien ça commence à me faire un peu la même chose avec les Alfa GT Veloce. Mais bon, faut quand même avouer que quand je tombe sur une bestiole comme celle qui s’apprête à poser ses roues sur DLEDMV, c’est difficile de résister…
Alfa Giulia Sprint GT
Quand l’Alfa Giulia pointe le bout de sa calandre en 62, elle se retrouve sans porte arrière un an plus tard. Ce coupé Giulia Sprint GT affiche des lignes dessinées chez Bertone par un certain Giugiaro avec pour spécificité un capot légèrement rehaussé en guise de prise d’air qui lui vaudra le surnom de « Scalino » (une marche comme celle d’un escalier) qui deviendra « Boite aux lettres » en français. Sous son capot justement, on retrouve un 4 cylindres double arbres de 1570 cm3 gavé par deux doubles-corps Weber pour y tirer 103 ch qui filent aux roues arrière via une boite 5 manuelle. Les 950 kg font d’elle une vraie sportive au caractère bien trempé. En 63, elle tombe le haut et devient Giulia Sprint GTC… avec un C pour cabriolet pour une production plus de limitée.
Veloce et Junior
Fin 65, outre la méchante GTA, c’est la Giulia Sprint GT Veloce qui rejoint le catalogue. Si l’esthétique se contente de détails pour la différencier, la finition et l’équipement montent d’un cran pendant que le 4 cylindres passe à 109 ch, c’est surtout la courbe de son couple qui est revue afin de le rendre un peu plus dispo en bas et plus énervé en haut. C’est aussi à cette même période qu’Alfa en profite pour lancer la Giulia Sprint Junior qui conserve des 4 cylindres double arbre, si ce n’est qu’elle se contente d’un 1.3 l de 90 ch et d’un équipement limité pour devenir l’entrée de gamme de la famille Giulia Sprint.
GT 1750 Veloce
En 67, la Sprint GT évolue. Sa face avant est légèrement revue avec sa calandre Scudetto accompagnée de doubles optiques. La prise d’air Boite aux lettres du capot disparait pendant que le 1570 passe à 1779 cm3 pour 118 ch. Elle abandonne le nom Giulia pour devenir Alfa GT 1750 Veloce… ou plus couramment GTV.
71 : GT 2000 Veloce
Pour le millésime 69, Zagato se penche sur son cas pendant que la GTAm devient la référence en sport auto. Enfin en 71, c’est la GT 2000 Veloce qui vient remplacer la 1750 et surplomber la gamme avec son 2.0 l de 132 ch. L’année suivante, le 1570 emménage sous le capot de la Junior aux côtés du 1.3 l. Ce sera sa dernière évolution puisque la marque travaille déjà sur celle qui viendra la remplacer en 74, l’Alfetta GT et GTV. Mais ceci est une autre histoire…
Cure de jouvence…
Voilà, nous y sommes… ce coupé de 71 est un des derniers Alfa GT 1750 Veloce avant qu’il ne laisse sa place à la GT 2000 Veloce. Tout s’est plutôt bien passé pour lui jusqu’en 2017… un peu fatigué, c’est un nouveau proprio qui décide de lui offrir la cure de jouvence qu’il mérite. Ouais je sais, quand ça commence comme ça, ça part souvent rapidement en cacahuètes ! Là, il va falloir 3 ans pour qu’elle termine comme elle s’affiche devant vos yeux. Et si elle n’a plus grand chose à voir avec c’qu’elle était à sa sortie d’usine en 71, il faut reconnaitre qu’elle envoie du lourd.
Harse Autocraft
La voiture s’est retrouvée chez Harse Autocraft, un spécialiste situé à Burlington en Ontario… comme quoi, tous les projets débiles ne viennent pas forcément de Floride ou de Californie. Tout a été désossé et mis à tôle. La rouille avait fait son oeuvre, du coup, les jupes avant et arrière, les bas de caisse, le plancher et les montants ont été remplacés avant que la monocoque ait été repeinte en Nero Signorini. Le pare brise, la lunette arrière et les custodes sont passés en Perspex. Et pour compléter la chasse au kilos, le capot, les portes et le coffre sont maintenant en carbone. Les pare-chocs ont été définitivement abandonnés et la face avant accueille un Scudetto en alu poli et une calandre grillagée. Les doubles optiques Halo sont à LED. Les poignées et les feux de position latéraux sont de type GTA, le bouchon de réservoir passe en mode racing et les feux sont signés Carello. La touche finale vient des stickers holographiques qui reprennent le Biscione sur le capot et les portes.
Alfaholics un peu partout !
Les ailes sont maintenant remplies par des jantes GTA Veloce en 15″ de chez Alfaholics, enrobées de Toyo Extensa HP 195/55. Les trains roulants entièrement réglables viennent eux aussi de chez Alfaholics. A l’avant c’est passé en triangulation et à l’arrière, on retrouve maintenant des bras oscillants. Les suspensions sont des combinés filetés Koni et le freinage Wilwood comprend des étriers 4 pistons à l’avant pour mordre des disques percés.
Passage en 2.0 l
Sous le capot, le 4 cylindres 1750 a laissé sa place à un 2.0 l double arbre entièrement revu. Les arbres à cames Colombo et Bariani ont un profil plus pointu. La distri est maintenant à chaine avec tendeur hydraulique. L’ensemble mobile a été équilibré et forgé avec des pistons haut compression. Deux carbus Weber 40 DCOE 32 lui donnent la tété. L’admission passe par des ITB et l’échappement par un collecteur et une ligne full inox Alfaholics. Les pompes à essence (un réservoir en alu a été instalé dans le coffre) et à huile sont à gros débit. L’allumage est électronique, le radia XXL en alu et tout est réglé aux p’tits oignons.
180ch… 900 kg
Ce sont maintenant 180 ch qui filent aux roues arrière via un volant moteur allégé, un embrayage renforcé Sachs, une boite 5 manuelle et une DGL. Sachant que le régime a fait passer la bestiole sous la barre des 900 kg… Ca n’ira pas chasser une F40, mais sur une petite route sinueuse, ça doit plutôt bien se défendre.
Cuir et carbone
Pour mener cette italienne hors la loi, l’habitacle est passé en mode sport et classe. Baquets Cipher Auto avec coques en carbone et tendus de cuir noir associé à des surpiqûres rouges. Le tableau de bord et la console centrale sont en carbone et en cuir. Les compteurs et les manos sont des Veglia Borletti. La touche vintage est apportée par des commutateurs et des touches en alu comme le pommeau ou les pédales OMP. Le volant Momo Prototipo termine le tableau. Enfin un demi arceau peint en rouge, se charge du renfort.
Parfaite ?
Le taff, la qualité et la finition de ce projet sont à tomber ! La cohérence aussi… l’équipe de Harse Autocraft n’a pas cherché à en faire une GTA ou GTAm replica. Juste d’optimiser en lui donnant son propre style. La même pour le moteur. Pas de course à la puissance… c’qu’il faut, comme il faut, où il faut. Ca s’appelle la perfection non ?!
© paco2 via BaT