Des fois, on a l’impression que la vie s’acharne contre nous. C’est ce que devait se dire l’Alpine A310. Pensez donc, remplacer la légende roulante qu’était la berlinette A110, concurrencer la 911 avec un 4 pattes 1.6 l sous le capot et porter l’étendard de la nouvelle maison mère Renault ! L’histoire n’était pas gagnée…
Surtout que les ambitions de Jean Rédélé sont à la hausse… Jouer dans la cour des grandes, notamment celle des GT, où règne déjà sa Majesté 911. Alors en 1971, l’A310 apparait sous les feux de la rampe lors du salon de Genève, avec, sous le capot, le 4 cylindres 1.6 l de la R16 TS, revu à 128 ch, accompagné de la boite de la R12 Gordini et un châssis plutôt caractériel.
Enfin caractériel… Chez Alpine on dit pointu ! Résultat des comptes, la voitures est vive, très… trop ! Certains iront même à affirmer que la marque a raté son châssis… Paradoxe pour un engin qui se veut l’héritière de la suceuse à trajectoire qu’était l’A110 ! Trop délicate, trop lourde (Une tonne… Ca fait sourire aujourd’hui, mais n’oubliez pas qu’elle remplaçait l’A110 et ses 650 kg !), moins sportive, de toute façon la mayonnaise ne prend pas auprès des fans de la berlinette ! Puis l’ensemble manque de noblesse face aux concurrentes allemandes ou italiennes… Décidément, celle qui devait apporter la consécration à Jean Rédélé et confirmer le rachat par la régie, ressemble plus à un gros raté !
Jusqu’en 77, où le V6 débarque enfin sous son capot. Le PRV plein de bonne volonté, à défaut de chevaux ! 150 ch pour 2664 cm3… On est loin du rendement d’un Vtec ! Enfin, c’est toujours 20 de plus que le 4 pattes… L’aérodynamique et le poids sauveront les perfs, 225 km/h et 29 secondes pour franchir la borne kilométrique. Mais le châssis et sa répartition de 40/60 (Avant/Arrière) sur le 1.6 l passe alors à 33/67 et devient encore plus délicat !
Enfin en 1980, lassés par les critiques, les ingénieurs de chez Renault se penchent sur le châssis pour lui adapter les trains roulants de la R5 Turbo, ainsi que les jantes et le freinage. La voiture devient enfin civilisée, sans nécessiter une super-licence pour la mener aux limites !
En 82 la voiture reçoit une cure de pompélup avec le pack GT, ailes larges, bequet, jantes en 15′ (On ne rit pas !) chaussées en 225 et 285 à l’arrière (Ouais pour passer 150 ch… Mais arrêtez de rire !).
Quoiqu’il en soit, l’A310 sera restée tout au long de sa carrière, le cul entre 2 catégories… Celle des sportives d’un côté et celle des GT de l’autre. Elle prend sa revanche 40 ans plus tard, le temps ayant calmé les ardeurs des polémistes, puis une sportive française (Cocorico !), originale, qui se prête délicieusement à une cure d’amélioration, porteuse d’un nom entré dans la légende, parce que finalement, elle n’est pas si mal que ça cette A310 !
©Bozimedia
@Alpine_Planet Quelle avance de style par rapport aux autres marques pour l’époque !!!! Magnifique auto !
1.6o5 cc et 840 kg pour les premieres a310.