Pour vivre avec mon temps je dirais que cette voiture est : « AMAZING ». Aujourd’hui devenue idole, elle marquait la date d’anniversaire des 40 ans de Ferrari. Commercialisée juste avant la mort d’Enzo Ferrari, pour certain c’est LA Ferrari ultime. Directement sortie des usines Italiennes, c’était une voiture de course homologuée pour la route… tout simplement dément ! La Ferrari F40…
Lorsque l’on a l’œil d’un concepteur passionné de la conduite et des performances automobiles, on comprend mieux le travail des ingénieurs de l’époque.
La Ferrari F40 à été construite autour du moteur que l’on peut apercevoir sous l’immense pièce en lexan, faisant office de lunette arrière, et largement aéré, afin de laisser respirer un V8 de 3 litres, suralimenté par deux turbos IHI soufflant à 1,1 bars. Sacré usine à gaz comme on n’en fait plus !
La voiture est totalement symétrique, le centre de gravité est au plus bas. La carrosserie dessinée par Pininfarina, est réalisée en carbone, puis montée sur un châssis tubulaire. De quoi en faire une auto de 1100 kg pour 478 chevaux ! Un rapport poids / puissance de 2,30, identique à celui d’une moto !
La F40 compte pas moins de 8 prises d’air de type NACA pour le refroidissement des différents accessoires qui la composent.
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Ventilation de l’habitacle (et du pilote qui en a besoin !)
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Refroidissement des intercoolers
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Refroidissement des freins arrières
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Refroidissement des radiateurs pour l’huile de transmission et moteur
Il est indéniable que la voiture provient tout droit des années 1980, les lignes sont taillées à la serpe, l’aileron est quand à lui, quelque peu … imposant !
Une fois que l’on « descend » dans la voiture, et que l’on est tombé dans le baquet derrière le petit volant, l’envie d’appuyer sur le bouton noir, sous l’emplacement de la clé de contact, se fait vite ressentir… Il n’y a que le principal, mais idéalement placé à portée de main et des yeux.
Le tableau de bord, accompagné des commandes pour la ventilation, comporte 5 manos , 1 pour la pression des turbos et de l’huile, suivi de 2 autres pour les températures d’huile et d’eau et pour finir un dernier pour le niveau d’essence… le reste c’est pour piloter.
Sur le compteur de vitesse de la F40, on peut lire 360 km/h, on imagine bien l’ambition de Ferrari à l’époque pour réaliser des chronos affolant… 324 km/h pour la vitesse max ! Même aujourd’hui une Nissan GTR n’affiche que 312 km/h.
L’intérieur est au plus minimaliste, la seule option présente ici, est les manivelles pour les vitres en verre ! Hé oui, de série, la F40 est livrée avec des vitres en lexan avec une meurtrière coulissante juste ce qu’il faut pour, après une bonne séance de contorsion, payer le péage. Heureusement la climatisation est présente pour refroidir l’habitacle et les ardeurs !
Rustique vous avez dit ?! Le mot est faible, car ici, pas question d’autoradio, seul le chant du V8 Ferrari accompagnera vos balades. Mais qui s’en plaindra ?
Pour la première fois de ma vie, j’ai dû passer les vitesses avec la mythique grille en H. Une petite habitude est à prendre, car la première se trouve en bas, pour tomber un rapport, un coup de talon pointe est indispensable, sinon il est impossible de rétrograder !
Les sièges baquets sont également fait en carbone recouvert de tissu rouge ignifugé. Le décalage de l’ensemble des pédales par rapport au siège conducteur choc au début mais on s’y habitue vite.
Les harnais sont des modèles 4 points qui proviennent de chez Sabelt.
Pour ouvrir la porte de l’intérieur il suffit de tirer sur le petit câble noir qui traverse la portière en carbone… « Light is Right » !
Les capots avant et arrière sont entièrement fabriqués en matériau composite, ici du carbone/kevlar.
Lorsque l’on lève le capot arrière … Je ne saurai pas dire ce qui saute le plus aux yeux, si ce sont les énormes pneus arrières Pirelli de 335, la monstrueuse wastegate ou la précision chirurgicale avec laquelle tout a été conçu.
Une note sur le fameux Pirelli PZERO ! Il a été développé pour équiper la F40. Le premier P ZERO™ a été développé pour répondre aux contraintes d’un pneu routier dédié aux performances extrêmes offertes par les 478 chevaux, non refreinées par l’ajout de quelconques aides électroniques du type contrôle de traction ou contrôle de stabilité. L’antipatinage et l’ESP, c’est vous !
Ici tout est au plus court et minimisé, pour maximiser les performances !
Les disques ventilés de 330 mm sont en acier pour la partie de friction et leur centre est en aluminium afin de réduire les masses non suspendues, les étriers Brembo sont à quatre pistons.
Les énormes jantes Speedline de 17 pouces sont des modèles démontables, fixés au moyeux avec un écrou central. Les dimensions pour l’avant sont 8J x 17′ et 10J x 17′ pour l’arrière !
Les deux réservoirs de 60 litres sont positionnés de chaque côté de la voiture. Ils sont en tissu caoutchouté provenant de l’aéronautique, homologué FIA. A l’intérieur on y retrouve de la mousse qui sert, comme sur les protos, à ne pas déjauger en courbe mais aussi en cas de chocs.
Sous le capot avant on trouve le strict minimum :
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Un emplacement pour une roue de secours !?
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La batterie au plus bas.
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Le maître cylindre sans assistance pour le freinage.
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Le conduit pour la ventilation de l’habitacle.
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Deux pochettes avec quelques outils Ferrari et une bombe anti-crevaison.
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Du carbone à perte de vue…
Pour la petite information technique, et ceux qui se sont toujours posé la question, la triple sortie d’échappement n’est pas purement esthétique, elle est bien fonctionnelle. Lorsque les turbos soufflent à pleine charge, les gaz d’échappement sont directement envoyés dans la tubulure centrale, directement reliée à la wastegate.
Ce que j’ai adoré sur ce véhicule c’est le petit autocollant en bas à gauche du pare-brise ou l’on peut y lire ceci : « Pression des pneus en dessous et au dessus de 300 km/h » … Inimitable.
La première fois que j’ai croisé son regard c’était sur la plus belle avenue du monde : Les Champs-Élysées à Paris, l’un des meilleurs endroits pour apercevoir ce genre de rareté, avec surement la côte d’Azur !
Si un jour on m’avait dit que je pourrais m’asseoir à son volant, je pense que je ne l’aurais jamais cru, un peu comme la licorne pour citer « 60′ Chrono » : « Un animal de légende, tu sais, le cheval à une corne impossible à capturer… »
Cette Ferrari F40 je l’ai découverte en 2009, dans un BOX Parisien garé juste devant un autre mythe des années 1980, la UR QUATTRO ! Rouge aussi… mais là c’est un autre sujet…
Et pour finir sur l’anecdote : Enzo Ferrari n’a jamais privilégié de teinte particulière pour ses voitures. Ceux qui croient qu’une Ferrari doit être rouge confondent Ferrari de course (nées de l’écurie officielle Alfa, menée par Enzo avant qu’il ne créée sa propre marque, qui engageait des voitures rouges) et Ferrari de route. A l’époque, les couleurs étaient affectées en fonction des nations, et pour l’Italie, c’était le rouge. D’ou les le Cheval cabré ornant des monoplaces rouges, Et oui les écuries avaient la couleur de leur pays d’origine jusqu’en 1968.
Alors envie d’un petit tour ?
© photos : byFCdesign