Bruce Gowans est un pilote australien qui a commencé la course en 1967… Oui, ça commence bien, vous vous dites qu’il risque d’être chiant celui là ! Hé bien non, car il y a quelques temps, Bruce a ressorti une de ses caisses de course de la naphtaline, une violente Toyota Celica de 1977… motorisée par un V8 Repco ! Et il a décidé de la faire restaurer…
En Australie, Bruce Gowans est considéré comme l’un des meilleurs pilotes amateurs, il s’est d’ailleurs retrouvé avec le surnom de « Motorsport’s Gentleman Driver ». Il commence la course en 67 sur un Triumph Hilman. 1ère course, 1ère pôle… le duo part sur les chapeaux de roues ! Mais 6 mois plus tard, il est contacté par Alan Ling, qui lui propose de s’associer avec lui et de prendre le volant de la Lotus 23 qu’il s’apprête à faire entrer en Australie, la 1ère qui foulera la terre des kangourous. A son bord, Gowans remportera 3 fois consécutives le « Tasmanian sports Car Championship ». Bruce arpente les différents championnats australiens et tasmaniens sur sa Lotus 23, puis une 23B FVA à partir de 70.
En 73, ils vendent la Lotus et Bruce s’octroie quelques années de repos. Il s’occupe de sa concession Toyota ouverte quelques années auparavant avec Alan. Mais en 77 le manque, l’appel de la meute et des trajos auront raison de lui. Il décide alors de construire une Toyota Celica Repco V8. La voiture et son pilote vont tenir tête aux teams officiels dans la série Sport Sedan jusqu’en 81, année où Gowans revend sa Celica.
L’histoire aurait pu s’arrêter ainsi, si ce n’est qu’en octobre 2008, Bruce Gowans retombe par hasard sur son ancienne voiture. Il la rachète et décide de la restaurer entièrement et lui redonner ses couleurs d’antan !
Son V8 est donc signé Repco, un motoriste australien, installé à Melbourne, qui s’est illustré dans les années 60 en F1. En 66 et 67, les Brabham de Jack Brabham et Denny Hulme, remportent le titre constructeur avec un V8 Repco. Celui de la Celica est issu de la Formule 5000, une formule « Low Cost » qui se déroulait pendant la trêve hivernale de la F1. Simple, peu couteuse mais cependant performante, elle a attiré plusieurs écuries « Premium » telles McLaren, Lotus, Lola, March ou encore Eagle, tout comme certains pilotes rapidement séduits; Andretti, Scheckter, Hill, McLaren, Brabham, Clark… Malgré les apparences, le niveau y était élevé.
Bref, ce V8 n’est pas là pour faire de la figuration. Il envoie 490 ch sur les roues arrière, via un boite 5 rapports et un différentiel Hewland. Avec tout juste plus d’1 tonne sur la balance, les perfs permettaient de tenir tête aux voitures officielles. A son volant, Bruce accroche une 3ème place au championnat Australien de voitures de sport en 1978. Ils se sont à nouveau retrouvés, 40 ans plus tard… Ha c’est beau, ça fait chialer ce genre d’histoire !
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Pfwoooh Joe Huynh