Elle a failli s’appeler Fiat, elle sortira cependant sous la marque Lancia. Inspirée par l’architecture de la X1/9, elle est issue d’un projet Abarth avec un châssis qui reçoit son coeur transversal en position central arrière. La Lancia Beta Montecarlo porte tous les espoirs de Lancia… et y parviendra qu’à moitié !
Son dessin est signé Paolo Martin qui officiait à l’époque chez Pininfarina. Il se serait fortement inspiré de la Ferrari 512 BB. Le 1er concept est présenté au salon de Turin en 1974 sur le stand de Fiat. Il est censé prendre la relève du 124 Sport. Pourtant, en mars 1975, au salon de Genève, c’est bien chez Lancia que la version définitive sera dévoilée. La ligne est séduisante, sportive, compacte et son 2.0 l 8 soupapes, alimenté au double corps Weber, envoie 120 ch sur les roues arrière. Avec moins d’1 tonne sur la balance, la Beta Montecarlo permet d’afficher des performances correctes pour l’époque.
Lancia, dont la santé financière est un peu fébrile, croise les doigts et espère que la Montecarlo va permettre de faire rentrer un peu de cash dans les caisses. A tel point que la marque italienne lui fait même traverser l’Atlantique sous le nom de Lancia Scorpion.
Pourtant, ce ne sera pas la Beta Montecarlo qui viendra jouer au messie ! La marque n’en assemblera qu’un peu plus de 7590 exemplaires. Cependant, la gloire, elle la connaitra sur la piste et les rallyes. Car à l’époque, Lancia peut se targuer d’une image sportive et d’un palmarès historique exceptionnel. Et en parallèle de la route, la Beta Montecarlo va marquer le sport auto. En rallye en devenant 037 et sur circuit en se transformant en bestiale Montecarlo Turbo Silhouette.
C’est ainsi que Lancia fait donc son retour en compétition mondiale sur circuit. Elle les avait quitté depuis ses 2 victoires mémorables. Celle de Fangio à la Carrera Panaméricaine en 53 et celle de d’Ascari aux Mille Miglia en 54. Et le 6 mai 1979, les 6 heures de Silverstone voit débarquer sur sa ligne de départ, une Beta Montecarlo Turbo confiée à Riccardo Patrese et Walter Röhrl. 4 tours plus tard, ils abandonnent… personne ne s’est rendu compte que le bouchon du radiateur d’eau avait oublié d’être remis ! Le reste de la saison sera plus heureux puisque Lancia remportera le titre en catégorie 2.0 l.
Au delà de son physique bestial, tout en muscle, voire même brutal, la Beta Montecarlo a reçu 3 types de moteurs en fonction des règlementations et classes. Le 4 cylindres affichait 1425, 1429 ou 1773 cm3. Un turbo KKK souffle comme une tornade dans l’bazar et permet de sortir de 350 à 500 ch en fonction de la pression et des brides.
Ainsi armée, Lancia s’offre le titre en championnat du monde d’endurance dans la catégorie 2.0 l en 80 et 81. L’année suivante, elle ne réalisera que quelques coups d’éclat, Lancia commençant à se tourner vers le rallye… la Beta Montecarlo servira également de base à celle qui va être baptisée 037 et deviendra la dernière 2 roues motrices à remporter le titre en rallye en 83, mais ceci est une autre histoire… que je vous ai déjà racontée !