Chez Citroën, il fut un temps où la culture des berlines haut de gamme était bien ancrée dans la fibre du constructeur. Après la Traction, puis la DS, il fallait surtout ne pas se tromper pour présenter celle qui allait reprendre le flambeau. Et c’est en 1974 que celle qui était appelée en interne, projet « L », fut dévoilée… la Citroen CX !
J’ai passé une partie de mon enfance sur la banquette arrière de la CX de mon père… et je pense que je n’ai jamais autant vomi de ma vie sur les petites routes sinueuses du haut Var ! Ah la CX c’était quelque chose… une ligne futuriste bien dans la mouvance Citroën. Une tenue de route souveraine pour un confort de paquebot… en pleine mer dès que la route commençait à tourner. Mais sur nationale et autoroute, il n’y a avait pas mieux ! Sauf les grosses berlines allemandes qui commençaient déjà à dicter les règles sur la file de gauche.
Quand Citroën a présenté la DS, ce fut un choc… design, technologie, tenue de route… elle bouleversait tout ce qui avait existé avant elle. Même niveau perf avec la DS 23 qui venait flirter avec les 200 km/h. Pensez bien qu’il ne fallait surtout pas faire moins bien avec la CX. Et ils ne se sont pas trompés ! Déjà niveau gueule, le dessin est signé Robert Opron, responsable du bureau de style Citroën. Le style est aérodynamique, même futuriste… et ça continue une fois dans l’habitacle. Par contre, pour le pompelup, il faudra attendre 3 ans pour voir débarquer la version GTi avec son 2.3 l de 128 ch. C’était sympa, même si son châssis et ses fameuses suspensions hydrauliques pouvaient encaisser bien plus.
En 83, la cylindrée passe à 2.5 l et la grosse Citroën gagne 10 ch… voilà qui devient un peu mieux. Avec presque 200 km/h en pointe, la berline française vient taquiner les allemandes sur leur terrain de jeu… la ligne droite ! Par contre, une fois sur petites routes, même si elle fait vomir ses passagers, elle humilie les grosses Béhème et Mercos… on n’a rien sans rien !
Mais elle pouvait faire encore mieux, chez Citroën on en était convaincu. Par contre niveau moteur, c’était plus problématique. Citroën a été racheté par Peugeot en 74, l’année où la CX a été dévoilée. Mise au point en interne, les ingénieurs n’avait pas prévu de l’équiper d’un V6… impossible donc de l’équiper du PRV qui donnait des ailes aux grosses Peugeot et Talbot. Qu’à cela ne tienne, la solution va venir du turbo qu’on va greffer au 4 cylindres 2.5 l… et là, ça va tout changer. En octobre 84, on voit donc débarquer la CX GTi Turbo, ses 168 ch et son ABS (1ère voiture française à en être équipée). Moins d’un an plus tard, la berline va connaitre un passage en série II avec un restylage esthétique.
Du coup, la turbo 2 va aussi évoluer esthétiquement et mécaniquement en gagnant notamment un échangeur. La puissance n’évoluera pas, mais les performances sont au rendez-vous avec plus de 220 km/h en pointe, moins de 8 secondes pour le 0 à 100 et un 400m en 15,7 sec, elle offre enfin des prestations dignes de son châssis, de son look et de son habitacle, surtout en finition Prestige comme le modèle présenté.
Citroën avait coulé 1.300.000 DS, et rééditera l’exploit en assemblant presque 1.200.000 CX… Elle tirera sa révérence en 1990 avec l’arrivée de la XM et son dessin réalisé par Bertone. Mais ceci est une autre histoire…
Je suis ultra fan des DS et CX, les 2 voitures préférées de notre président Jacques Chirac. Bravo pour l’article.
Cette finition déplorable … Pfff et dire que ça veut se comparer à des allemandes ! Ok elle a plein de qualité cette auto mais vraiment elle est 20 ans en arrière sur le côté bâclé
Oui vous avez raison la cx ne se compare pas aux Allemandes avant de parler regarder sur YouTube tube test tenue de route cx Audi Mercedes … Suspension freinage tenue de route la cx a 30 ans d avance
Moi traction et DS
si je ne dit pas de conneries, ils ne pouvaient pas utilisé le PRV car le compartiment était trop petit étant données qu’au début ils avaient prévue d’y mètre des Wankel, mais la crise pétrolière tout ça tout ça.
Mon père avait une CX 2400 GTi, j’ai eu une CX Reflex et 37 ans plus tard je me suis offert cette année une CX GTi Turbo 2. Encore aujourd’hui une auto souveraine en termes de confort, tenue de route, freinage et performances.
William Willyboy Valdenaire
La voiture qui m’a fait entrer dans le monde de L’Automobile, avec un grand A.
La voiture qui m’a fait entrer dans le monde de L’Automobile, avec un grand A.
Bonjour,
Superbe article sur l’une des automobiles françaises les plus luxueuses, si ce n’est LA voiture Française ! *
un joli clin d’oeil aussi à mon Beau-père par cet article.
Michel HARMAND, Designer de la LUNULE entre autres, aurait été ravi de lire cette page…et surement aurait complété pour le plaisir de l’échange, du partage pour cette belle Passion.
Son Gendre
* désolé, je parle (écrit) plus avec le cœur.
Pour Fx. La lunule est un élément important sur la cx ( sur les visa et bx j étais moins fan quoi que la bx ça va encore ) mais le plus abouti c est sur la cx tout tombe sur la main enfin les doigts de façon instinctive et la cx sans ça ne serait pas futuriste ( je comprends pas pourquoi ça n a pas ete généralisé )
Les commodes qui dépassent de partout font « préhistoriques » et je parle pas du commutateur sur le tableau de bord des teutonnes ( pour moi nul et dangereux mais bizarrement les gens aiment )
le seul défaut mais qui peut être rapidement corrige c est les contacts qui avaient tendance à se coller ou à fondre en fonction de l intensité mais en mettant des relais plus de problèmes .
Une des meilleures voitures que j’ai eu… et le nombre de BMW qui pleuraient derrière dans les virages où dès qu’il pleuvait …
Le magazine Gazoline de janvier 2022 donne les détails de cette auto, pour celui que ça intéresse 🙂
Confusion habituelle, série 2 ne veut pas forcément dire turbo 2. L’exemplaire en photo est une GTI turbo tout court (ou turbo 1 si on veut), sans échangeur air-air pour la première année de la série 2, une année modèle 1986, on aperçoit d’ailleurs l’OPR3300 sur le passage de roue gauche qui indique une sortie d’usine le 21 novembre 1985.
L’histoire de la turbo2 commencera plus tard, en gros à l’AM87 donc début de l’été 86), la puissance n’évolue pas, officiellement 😉 . La conso est améliorée, surtout à haute vitesse.
Monogramme de coffre et présence de l’injecteur de départ à froid sur le côté de la pipe d’admission permettent entre autres choses de faire le distinguo sur un coup d’œil qu’il ne s’agit pas d’une turbo 2.
(Même histoire pour les turbo D, l’échangeur air-air donc la TD2 120ch n’arrive que vers mars 1987, avant cela les série 2 TD sont en 95ch comme l’était la série 1.)