En 1975 Porsche lançait la 911 Turbo et présentait la 924 ! Un grand écart commercial… Parce qu’à l’époque, Porsche cherchait absolument à se sortir de cette impasse où les clients ne voyaient que par la 911. Après un retentissant échec avec la 914, Porsche allait quand même retenter le drop en essayant, ce coup-ci, de passer le moteur à l’avant ! Au niveau compet’, tous les espoirs allaient reposer sur la Porsche 924 GTR…
Le but de la 924 était de proposer un petit coupé sportif abordable qui devait venir compléter les gammes VW et Porsche. En pleine crise économique, les bureaux d’étude des 2 constructeurs planchent ensemble en mettant en commun leur savoir faire et les différentes pièces qui feront la voiture.
La 924 avait un rôle important pour Porsche qui a subit l’échec commercial de la 914 (Moins de 120.000 exemplaires tous modèles confondus) et voit les ventes de la 911 chuter doucement. Par contre, chez VW,tout va mieux depuis l’arrivée de la Golf qui fait tourner les usines à plein régime. Du coup, les ingénieurs décrochent doucement jusqu’à ce que VW abandonne le projet au nom de code EA425, pour le laisser à Porsche. Voilà, on comprend maintenant pourquoi la 924 a des entrailles VW : Moteur VW/Audi, boite Audi mais en position Transaxle (Moteur avant et boite à l’arrière pour une meilleure répartition des masses). Le Freinage était celui de la Cox. Il n’empêche que le développement final et la mise au point est 100% Porsche. Alors même si elle filera la ch’touille aux puristes, la 924 est une vraie sportive. Comportement sérieux et efficace, perfs sympathiques, fiable… elle ne proposait que des avantages, si ce n’est qu’elle n’était pas une 911…
Alors pour montrer que son ADN n’était pas usurpé, Porsche allait l’engager en compet’. De toute façon, une vraie Porsche, est une Porsche qui coure… et qui gagne ! Du coup, les ingénieurs maison vont se pencher sur son cas et la transformer en monstre des circuits. Puis si elle ne gagne pas, ça lui redorera son blason et montrera à ces crétins de puristes qu’elle n’a pas volé son logo !
Chez Porsche, on choisit l’endurance et la 924 va donc s’aligner en Groupe 3. Mais pour cela, il faut justifier d’un minimum de 400 modèles Street Legal. Ainsi, en 1980, on voit débarquer la Carrera GT qui a manifestement pris du muscle aussi bien physiquement que mécaniquement puisqu’elle affiche 210 ch. Et là ça commence déjà à causer. Une fois l’homologation décrochée, la Carrera GT va servir de base aux modèles de course.
A l’époque, pour se payer un bon coup de comm’, il faut aller au Mans. Ce sera le rôle de la GTP (Qui bénéficie d’une fleur de la part de l’ACO puisqu’ils l’accepteront aux 24h de 1980 alors que les 400 exemplaires ne sont pas encore finalisés !). Elle reçoit le 2.0l turbo qui envoie 320 ch sur les roues arrière. Les 3 voitures engagées verront toutes le drapeau à damier, accrochant même une superbe 6ème place pour l’équipage Manfred Schurti et Jürgen Barth.
C’est en 81 que la GTR vient porter main forte à la GTP. La mécanique est identique, mis à part que la turbine souffle au taquet pour aller chercher 380 ch (Voire plus !) dans les conduits du 4 cylindres 2.0l ! Au niveau du poids, elle est mise au régime sec, à grand renfort d’alu, de plexi et de fibre pour accuser seulement 930 kg sur la balance. Au niveau de la gueule, les extensions format XXL viennent recouvrir des voies élargies et un freinage repris sur la 935.
Porsche assemblera et homologuera 17 modèles qui ne tarderont pas à aller s’imposer ! Dès 81 elles s’offrent le championnat IMSA en GTO puis la classe GT en 82. Leur carrière sera alors brutalement stoppée à la fin de la saison 82 par l’état major de Porsche qui décide de tout miser sur le Groupe C… Mais ceci est une autre histoire, que je vous ai déjà raconté dans cet article et dans celui là !
© Tim Scott via Silodrome & RMSotheby’s