Celle là, je dois poser le texte de suite… tant que les sensations sont encore bien chaudes dans mon épiderme. Parce que là, on va vous sortir du lourd, du très lourd ! Et à voiture exceptionnelle, il nous fallait un spot tout aussi exceptionnel. Du coup, on a pas longtemps hésité, et on s’est fait le Ventoux… Ah oui, dans une japonaise… Une Honda NSX de 2017 !
Et il va falloir que je revois mes superlatifs… Mais avant de m’y mettre, j’ai jeté un coup d’oeil à ce que mes « confrères » en avaient pensé, et force est de constater que les mecs doivent être blasés… parce que la NSX, c’est un truc de guedin !
Si j’avais voulu vous scotcher avec une histoire, je vous aurais raconté celle d’un pauv’ gars qui se serait fait voler sa Mercos 500 SL avec toute sa famille dedans, et qui l’a retrouvée 15 jours après en train de faire le taxi (Ouais moi aussi j’ai pas tout compris quand on me l’a racontée, mais bon, j’ai fait semblant de rigoler pour la vexer…!). Ou alors vous dire que quand vous changez les plaquettes d’une Audi A8 avec le freinage automatique, il ne faut pas appuyer sur le bouton… Jamais ! Sinon tu passes pour un âne auprès de tous les ingénieurs de chez VAG… Mais non, j’me suis dit que l’ascension du Ventoux avec cette ventouse à bitume devrait largement suffire !
Histoire de poser le décor, la NSX version 2016, c’est 507 + 37 + 37 + 48 = 581 ch… Là vous venez de comprendre, que c’est un peu plus compliqué qu’une addition mathématique. 507 c’est la puissance du V6 biturbo qui joue les divas dans votre dos. Les 2 x 37, c’est les moteurs électriques qui s’occupent des roues avant. Les 48 c’est un autre moteur électrique qui vient se positionner entre le bloc et la boite et qui sert d’overboost jusqu’à 3000 trs pour éviter le turbo lag du V6, il sert également de générateur pour venir recharger la batterie (Car la NSX est un hybride capable même de rouler à 100% électrique jusqu’à 80 km/h sur 2 km). Mais au final, le tout est géré pour sortir maxi, 581 ch à 7500 trs et 550 Nm de couple dès 2000 trs… du moins c’est ce qu’annonce la fiche technique.
Et comme il parait que la NSX est d’une efficacité monstrueuse, on s’est dit avec Sam (Un ami et accessoirement, boss de Drivart, un garage spécialisé dans ce genre de missiles sol-sol) que le meilleur terrain de jeu de la région était la montée du Ventoux… le géant de Provence, qui culmine à 1911m d’altitude mais surtout, qui enchaine les virolos sur 21,6 km en commençant dans les bois, et pour se finir, après le chalet Reynard, au milieu d’un paysage lunaire jusqu’au sommet. C’est un incontournable, aussi bien pour les cyclistes, les motards que les fans de sportives. Course de côte, Supercar Experience, la route est aussi le terrain d’essai des fabricants qui viennent y mettre leurs futurs modèles au point (On y a d’ailleurs croisé quelques protos BMW en mode camouflage), mais aussi celui de quelques teams qui viennent y régler leurs voitures de course (Loeb avec sa 208 T16). Bon, nous on va se le faire en mode promenade… Pas trop le choix entre les touristes et les cyclistes qui sont persuadés d’être seuls sur la route !
L’occasion aussi de tester cette fameuse efficacité… et la NSX est juste bluffante. Dès la moindre portion « libre » de toute chicane mobile, la NSX se transforme en une centrifugeuse à cerveau. Vous regardez, vous tournez et elle y va. Son train avant est littéralement soudé au bitume, particularité de ses moteurs électriques, car lorsque vous braquez, celui à l’intérieur ralenti, le temps que son homologue à l’extérieur, garde la vitesse. Une sorte de différentiel qui rend ce train avant aussi vif d’une danseuse de twerk ! La difficulté, c’est de dire à son cerveau et à ses réflexes que la courbe à gauche est déjà passée et qu’il faut déjà enchainer avec celle de droite qui venait après. Il faut être rapide dans ses geste… et précis. Très rapide et très précis, car il faut pouvoir suivre la cadence que la voiture peut tenir. C’est juste démoniaque. Et ce grip…! Sans broncher, sans couiner, elle s’agrippe au sol pendant que vous encaissez les G. Et le cul pousse et l’avant tire, les 2 soudés au bitume. En fait vous abordez un virage vite, très vite, et justement, lorsque vous commencez à vous dire que c’est même trop vite, il est trop tard, et rentrez en mode optimiste… Mais la NSX reste imperturbable, calée sur sa trajo, elle avale la courbe, vous balance les G dans la tronche et le bide, et une fois sortie, vous vous dites que ça aurait pu passer encore plus fort ! Juste délirant…
Sam, qui est un habitué de ce genre de bestiaux missilesques, me parle alors de la GTR que nous avions déjà essayé ensemble… Et justement, la prouesse de la NSX, c’est qu’à son bord, vous prenez conscience que Godzilla, malgré ses qualités et ses performances hors normes, ben elle accuse ses 10 bougies et que son gabarit la rend aussi encombrante et vive qu’un bus impérial ! Quand la R35 est une paire de Nike, la NSX est une ballerine. On se rend compte que la GTR passe en force, alors que la NSX se faufile avec vivacité et agilité. 2 monstres, 2 tempérament distincts… Pour une efficacité bien là, mais avec un mode d’emploi différent.
Le retour jusqu’à Drivart se fait en mode touriste, c’est silencieux, confortable, et la conso tourne à moins de 6.0l malgré presque 600 ch sous le pied droit ! On se croirait à bord d’une Honda Civic. Seul l’habitacle futuriste qui vous enveloppe et sa sellerie full cuir biton vous ramène à la réalité… et un coup d’oeil dans le rétro, avec cette prise d’air latérale qui vous regarde droit dans les yeux, finit par vous rappeler que l’engin n’est pas « normal ».
Cette NSX m’a totalement scotché… Sans être foncièrement un fan de ces monstres modernes qui vous arrachent le slip, vous collent des directs dans tous les sens, vous la joue en mode Gran Turismo, mais avec un feeling artificiel. Mais là, j’avoue que les ingénieurs de chez Honda ont trouvé le juste équilibre entre ce qu’elle vous laisse faire et ce qu’elle fait pour vous aider. Plus de puissance ? Améliorer le châssis ? Ouais, mais pourquoi faire ? A la rigueur sortir une version R, un chouill’ plus puissante, mais surtout plus légère. Car avec 1T600 sur la balance, cela pourrait sembler lourd, mais une fois à l’attaque, on ne se rend pas compte du poids. La NSX serait-elle parfaite ? Bien sûr que non. Mais Honda a mis le temps pour bien la faire.
Ce qui me bluffe avec ce genre de caisse, c’est le level qu’on atteint. Hier encore les NSX venaient perturber une hiérarchie bien établie, menée la Porsche 911 et la Ferrari 348. Aujourd’hui, ses rivales sont les mêmes, Porsche 991 et Ferrari 488 GTB. Mais toutes affichent des perfs de supercar et l’efficacité qui va avec. Y’a pas à dire, la technologie a su évoluer… motricité, gestion de la puissance et du couple, amortissement, passage des rapports en mode Kalash’ (La NSX en compte 9 !), c’est réellement hallucinant et effrayant… Mais le prix est en adéquation. J’me demande même où peuvent alors se situer les supercars et hypercars modernes ? Quand on voit le level atteint pas la NSX, je n’ose imaginer une McLaren 720S ou Aventador, un F12 voire même un cran au dessus, comme les Senna, LaFerrari ou Bugatti. Exploiter une NSX sur route ouverte ? Impossible sans risquer de finir à pied et les menottes aux poignées. Seul le circuit peut permettre de lâcher la bride et encore, un long et rapide, histoire de tout balancer quoi !
Enfin, je ne peux terminer sans remercier Sam de Drivart pour la balade estivale. Un coup de volant magistral dans une caisse qui l’est tout autant, surtout quand on sait qu’il n’y en aurait qu’une petite quinzaine qui fouleraient nos routes. Enfin si vous voulez la voir et même vous offrir un baptême sur le Ventoux et avec Sam, il faudra être au Supercar Experience le 16 Septembre. Nous on y sera…
© Drivart & DLEDMV via TiTi & Sam
Pub intempestive qui change de page… Genre on gagne un iPhone etc…