Si je vous dis De Tomaso Pantera modifiée ou « restomodée », vous penserez aussitôt à un modèle blanc revu et corrigé par la Gas Monkey Garage. Et justement, en parlant de Richard Rawlings, c’est justement lui qui s’est offert la Pantera jaune modifiée par les Ring Brothers. Voilà, on a fait l’tour ! Eh bien non, car dorénavant, il faudra rajouter celle de Marty Quadland… Forcément, on va faire les présentations.
Marty a toujours roulé en américaine… Du cabriolet Ford 35 de son père, puis une Chevy 39, puis un coupé Ford 31, suivi d’un cabriolet Ford 54, une exception avec une Triumph TR3 et enfin un autre cabriolet Ford 36 swappé en V8 Chevy 283 ci. Puis pendant une dizaine d’années, il met un peu la passion de côté le temps de terminer ses études, d’entrer à l’armée… Bon ça ne l’empêche pas de mettre la main sur une Corvette Stingray de 71 d’occasion.
Tout ça, c’était avant le drame… le jour où un pote débarque chez lui, au volant d’une De Tomaso Pantera jaune… Et à partir de ce moment là, les choses ont changé. C’est la gifle dans la tronche ! La gueule, ce V8 351 Cleveland en position centrale arrière, avec ces borborygmes. Impossible de résister, il se débarrasse de sa Corvette et craque illico pour une Pantera qu’il commande neuve chez le concessionnaire Mercury de Charlotte. Nous sommes en 1972. Il faudra de longs mois pour que la voiture débarque, surtout qu’entre temps, la Pantera souffre de nombreuses critiques, notamment la chaleur dégagée par le V8 qui joue sur la fiabilité du moteur et transforme l’habitacle en four… Les mois passent, Quadland prend son mal en patience, surtout qu’il sait que l’usine procède à des modifications sur les voitures afin de les améliorer. Puis finalement c’est le grand jour, le jour où le boss de la concession l’appelle pour lui annoncer que la voiture est enfin arrivée… mais qu’elle est malheureusement quasiment détruite suite à un soucis lors du transport !
Quadland n’a pas envie d’attendre une 2ème fois… Mais heureusement pur lui, le patron de la concession lui suggère de contacter l’un de ses clients qui a acheté une Pantera, l’a reçue et s’en sépare déjà. Le temps de prendre contact, d’aller voir la voiture, et l’affaire est aussitôt conclue.
Pendant 3 ans, la voiture sert de daily… et nécessite des modifications sur le faisceau électrique et de refroidissement pour la fiabiliser. Quand Quadland fait refaire le moteur en 75, il décide que la Pantera ne servira plus que pour les balades et sorties dominicales. Et ça va durer comme cela pendant 30 ans. Malgré quelques autres monstres italiens et allemands qui viennent accompagner la De Tomaso dans le garage familiale, elle garde les faveurs de Quadland. Puis, après une vie bien remplie, il décide de prendre sa retraite dans les montagnes du Wyoming. Et pour la 1ère fois songe à vendre la Pantera.
C’est là que Marty, son fils, rentre en jeu. Il a vu le jour quelques mois après l’achat de la voiture et refuse de la voir quitter la famille. De toute façon l’histoire était gravée ainsi… Marty rachète la voiture et décide aussitôt de lui offrir la restauration qu’elle mérite afin qu’après une vie passée avec son père, elle pouvait entamer sa 2nde vie avec lui.
Le projet va durer 9 ans et passer par 4 garages spécialisés. Pantera Performance, Excalibur International et 3R Racing basés dans le Colorado et Full Throttle Panteras en Californie qui se chargera de la sellerie.
La caisse a été mise entièrement à nu. Une fois refaite, elle reçoit une robe gris Kergueluen (Référence Porsche) avec 2 bandes argentées. Dans l’habitacle, le pédalier, les commutateurs horizontaux, le levier et pommeau de vitesse et la grilles alu de sélection viennent de chez Ferrari. AutoMeter fournit les manos qui équipent la console centrale ainsi que les 2 compteurs à fond blanc et logotés De Tomaso qui viennent prendre place face aux yeux du pilote installé dans des baquets Scheel-Mann et maintenu par des harnais TeamTech.
Au niveau châssis, là encore tout a été totalement revu. Les suspat’ sont confiées à Koni avec amortos et ressorts réglables. Barres, tirants tout est plus gros, modernes, tout comme les liaisons. Le freinage est maintenant signé Willwood avec des étriers 6 pistons à l’avant et 4 pistons à l’arrière pour mordre des disques percés et rainurés. Ils essayent de se camoufler derrière des jantes Forgeline en 18′ chaussées en Michelin Pilot Sport en 245/35 et 335/30.
On finit avec le coeur de la bête, le V8 351 Cleveland a pris sa retraite, remplacé dans la lourde tâche par un Ford Coyote Aluminator de 5.0l, 32 soupapes et DOHC. Il reçoit un boitier papillon (à commande électronique de diamètre 80mm), des pistons forgés Mahle, des bielles Manley, un carter alu cloisonné et il souffle dans une ligne 100% inox sur mesure. De quoi envoyer plus de 500 ch sur les roues arrière. Le système de refroidissement est passé en format King Zine avec radia’ XXL et double ventilation. Tout le faisceau a lui aussi été modernisé et fiabilisé. La boite positionnée derrière l’axe des roues est une ZF qui a été refaite du sol au plafond et équipée d’un pignon de 5 surmultiplié.
Allez, bim, voilà que la Pantera rentre donc dans la nouvelle et grande famille des bases « restomodées » ! Bon surtout qu’à part la peinture et ses bandes, tout ce qui change ne se voit presque pas… Alors, elle est pas belle la vie ?
© Hot Rod via Richard Prince
belle !!! mais … sans son moteur ce n ‘est plus une pantera c changer le moteur c changer l’ame même de la voiture 🙁