Mercedes 600 Pullman & Limousine… Immortelle et intemporelle !
par Thierry Houzé | 15 août 2019 | Street |
Une seule caisse a su séduire Jeremy Clarkson, Jay Leno, Elvis Presley, Saddam Hussein, le Prince Rainier de Monaco, Coco Channel, Jack Nicholson, Fidel Castro, Rowan Atkinson, David Bowie, John Lennon, Hugh Hefner et même le Pape ! La Mercedes 600 représentait le summum du luxe et de la technologie… à tel point qu’elle a su rester au sommet pendant 18 ans, et même aujourd’hui encore !
Elle a su séduire aussi bien les stars que les têtes couronnées, les dictateurs mais aussi les chefs d’entreprises… La Mercedes 600 débarque sur le marché en 1964, et la claque est aussi violente que le gabarit de la voiture !
Les ingénieurs de chez Mercedes y ont mis tout le summum de l’époque, que ce soit en qualité, confort, équipement et même mécanique… à partir du moment où on comprend qu’il ne s’agit pas d’une sportive, mais d’une berline premium faite pour véhiculer du guest d’un point A à un point B, sans qu’il ait le sentiment qu’il ait bougé de son bureau !
Le dessin, signé Paul Bracq, affiche un style baroque et massif, taillé à la hache, tout ce qu’il faut pour rassurer le client. Et encore, certaines berlines plus modernes n’ont pas su se montrer aussi équilibrées pour vieillir aussi bien. La berline était proposée sur plusieurs variantes et empattements. Berline 4 portes, châssis court avec séparation pour chauffeur ou pas. Limousine avec séparation en 4 ou 6 portes. Certaines limousines furent même recarrossées en version landaulet, avec la partie arrière décapotable, notamment pour les chefs d’état.
Lors de son développement, les ingénieurs allemands rencontrèrent vite un problème. Le moteur le plus puissant de la gamme, le 6 cylindres de la 300, fut rapidement trop juste pour bouger ce monstre de plus de 2,5 tonnes tout en faisant fonctionner sa centrale hydraulique (Je vais y venir !)… Il fut donc décidé de mettre en chantier un bloc plus copieux, plus puissant mais surtout, plus coupleux. Un V8 simple arbre, gavé à l’injection mécanique et affichant 6.3 l pour 250 ch et 500 Nm à 2800 trs.
Pas de quoi en faire un dragster, mais juste filer à 205 km/h maxi après avoir passé la barre du 0 à 100 en 10 secondes… le tout en buvant en moyenne 20 litres au 100… Mais le gazier était aussi là pour alimenter la centrale hydraulique qui fonctionnait sous 150 bars de pression et qui permettait d’alimenter les vérins pour les vitres électriques, la fermeture centralisée, l’assistance d’ouverture et de fermeture des portières et du coffre, le toit ouvrant, les réglages des sièges, mais aussi le compresseur pour la suspensions à coussins d’air avec correcteur d’assiette qui garantissait un confort royal et une tenue de route idéale (En adéquation avec le poids et le gabarit de l’engin… faut pas déconner non plus !) quel que soit l’état de la route.
Esthétiquement, la Mercedes 600 affichait son statut social et c’en était de même dans l’habitacle, cuir ou velours, bois précieux, moquette épaisse, tablettes inclinables, clim… En 63, ça imposait le respect ! D’ailleurs, les fans considèrent que sa vraie remplaçante, en terme de standing, n’est pas la Classe S Pullman, mais plutôt les Maybach qui ont fait leur retour en 2002.
Quoiqu’il en soit, la Mercedes 600 a marqué les esprits pendant les 18 années de sa longue carrière… Même la crise pétrolière de 72 n’aura pas réussi à la faire mourir. Et à plus de 50 ans, elle n’a jamais été aussi classe et fait toujours autant d’effet… a tel point que certaines stars continuent toujours de s’en servir. Bel hommage.
Celle qui était mise en vente sur le site ‘Brabus 6-Star’ vient d’être vendue … 949000 EUR ! À ce prix-là, vous avez bien évidemment un véhicule neuf et restauré, parfois même mieux que l’origine. J’avoue que, moyennant finances suffisantes, c’est peut-être encore l’une des rares voitures que je pourrais acheter neuve, avec l’Audi R8. Plus aucun véhicule neuf autre de la production mondiale actuelle ne me plaît, ayant un profond dégoût pour les hybrides ou autres électriques, et n’étant pas fan de ‘turbo’ ni de ‘compresseur’. Cette 600 (W100.012 pour la plupart) me plaît énormément, et je ne pense pas qu’elle ait eu une successeur dans la gamme Mercedes ou Maybach, ni encore moins ailleurs. Assez bizarrement, une Alpina E38 B12 6.0 me semblait bien faire l’affaire, de même qu’une Fleetwood 75 de chez Cadillac, encore que. Dans certains pays où la qualité des carburants n’étaient pas optimale (essence normale, etc …), la puissance nominale du M100.980 (moteur 6.3) pouvait être ramenée à 220 ch.