’91 GMC Syclone Marlboro… Pour fumer tout c’qui roule !
par Thierry Houzé | 28 août 2019 | Street |
Le titre d’un article a son importance… Mais celui là, il est tombé comme ça, bim, et j’en suis fier ! J’irais pas m’auto-décerner le titre de l’année, mais en tout cas, il finira dans mon Top 5 ! En même temps, il fallait quelque chose qui percute puisque l’engin qui débarque, le GMC Syclone, il boxe justement dans la catégorie poids lourd…
Dans les années 90, chez GM, c’était la fête du slip ! Les voitures se vendaient comme des petits pains, les dollars coulaient à flots et la marque pouvait se permettre quelques coups de folie, comme mettre des watts sous le capot d’un pick up à une époque où les SUV n’étaient pas encore tendance. Oui, un utilitaire sportif en quelque sorte.
Alors remettons nous dans le contexte… Nous sommes en 90 aux States. Une période où les ricaines n’étaient pas encore devenues civilisés. En ligne droite, en gérant, on pouvait encore réussir à trouver du grip… parfois ! Mais en virage, l’avant se vautrait pendant que le cul devenait sensible, ne demandant qu’à passer devant au moindre lâché de couple ! C’était rigolo, mais ça pouvait effrayer les novices qui ne s’y attendaient pas.
L’avantage du GMC Syclone, c’est que les gars ne sont pas allés chercher à en faire un scalpel. Par contre, ils ont mis tous c’qu’ils avaient en stock pour en faire un dragster avec pour objectif, poutrer une Ferrari 348 TS sur un 400 m !
Mais avant de devenir Syclone, GMC est parti d’un Sonoma, le pick up de base dérivé du Chevrolet S10, le bestiau conçu pour transporter des séquoias ! En 89, lors d’une réunion d’état major, les gars de chez GMC lancent l’idée d’une version super sport, voyez, comme ça, juste pour délirer. Sauf que l’idée va marquer les esprits et surtout, séduire l’élite de la GM.
L’équipe de GMC se met alors au boulot… Ils vont récupérer le V6 à tout faire de chez Chevrolet, le faire passer à 4.3 l, lui coller une culasse double arbres de Small block, une nouvelle admission, un échappement libéré et lui offrir un bonne cure de testostérone, en l’occurence un turbo Mitsubishi TD06. Le gazier envoie désormais 285 ch sur les 4 roues motrices (Borgwarner en 35/65) via une boitoto 4 rapports au rapport de pont plus court.
Au niveau châssis, le pick up turbalisé devenu Syclone, roule plus bas, plus dur et plus sport. Ss freins sont revus à la hausse et reçoivent l’ABS… faisant de lui le premier truck à en être équipé.
Pour coller à son nouveau ramage, le plumage devient impressionnant… Full black, jantes polies et kit aéro avec cover top et logo Syclone rouge sang sur les côtés. Il en impose et joue les gros bras en mode craint dégun ! Et il le fera devant les journalistes de Car & Driver qui viendront avec une Féfé 348, une Corvette et une Nissan 300 ZX. Après les chiffres plus qu’optimistes annoncés par GMC, le Syclone montre de quoi il est capable… et c’est plutôt pas mal. 0 à 100 en 5,3 secondes et le 400 m en 15,1 de quoi coller aux basques aux sportives, sans pour autant passer devant.
En 91, GMC va assembler 2998 Syclone entre 91 et 92, ainsi que 10 Marlboro Edition qui allaient servir de récompense pour les 10 premiers du classement au Marlboro Racing ‘92 Contest. Les voitures ont été dessinées par Larry Shinoda (Le papa de la Corvette Stingray et de la Mustang Boss) et assemblées chez American Sunroof Company qui va se charger de les passer en T-Roof et de poser une lunette arrière en deux parties coulissantes.
Les jantes sont des Boyd Coddington Cobra avec le logo du cigarettier au centre. Le cover top est rigide, le tout est recouvert d’une teinte PPG « Hot Licks » Red avec des bandes blanches imaginées par Graphik Concepts. Le châssis est légèrement rabaissé grâce à des supensions Bell Tech. Le V6 est légèrement libéré, il reçoit une puce PROMPaq Performance et ne ligne Borla en inox.
Dans l’habitacle, GMC l’a équipé de baquets Recaro avec harnais 5 points Simpson, d’un volant Momo Evolution et d’une sono Sony… Le genre d’engin tellement rare et viril que tu l’accueilles comme il se doit !
L’année suivante, GMC va pousser le concept un peu plus loin en appliquant la même recette sur son Jimmy pour le transformer en Typhoon. Mais ceci est une autre histoire…
© Mecum