Voilà l’une des caisses qui a le plus marqué les 80’s et pourtant, il n’aura fallu qu’une seule année à l’Audi 90 GTO pour rentrer dans la légende…!
Il faut dire qu’Audi, en pleine période de recherche d’image, a frappé très fort.
Il faut rappeler que dans les années 70, Audi, propriété de VW depuis 65, était un constructeur avec une bonne image de fiabilité et de robustesse, mais bien loin d’être considérée comme l’un des portes-drapeaux allemands à l’image de BMW ou Mercedes.
En 72, Ferdinand Piëch quitte Porsche et prend le commandement du développement technique de la marque. Sa mégalomanie, aujourd’hui amplement reconnue, va donner le coup de fouet qu’il fallait au constructeur, puis après tout, Piëch n’est pas le petit fils de Ferdinand Porsche pour rien ! Il va ainsi réussir à faire passer Audi du statut de constructeur généraliste à celui de Prémium, et ce, en moins de 10 ans ! Pour ce faire, il va abuser d’une arme qui a porté ses fruits chez Porsche justement, la compétition automobile. Mais l’engagement ne sert à rien si, il n’y a pas de réel innovation et développement pour les produits de série proposés en concessions, et si, on ne s’en rappelle pas. Donc l’équation, dans la tête du Docteur Piëch est très simple, rien ne sert de courir, si on ne parle pas de vous, et pour parler de vous, il faut des victoires et des voitures qui « marquent » le plateaux.
La 200 Quattro qui courrait en tourisme la saison précédente, inaugurait son développement. Audi valide et décide de passer la 2 avec la nouvelle 90 qui pointe le bout de sa calandre … elle fera parfaitement l’affaire. On lui greffe le 5 cylindres 2.2 turbo poussé à 720 ch et 60 mkg de couple, on lui met un kit qui la transforme en monstre de guerre, et on cherche une catégorie qui peut l’accueillir …! Justement, la nouvelle réglementation GTO étant bien plus permissive que la TransAm, elle est aussitôt engagée en IMSA, et se verra même recevoir une transmission intégrale et d’une boite 6. Le monstre est alors lâché pour … Abandonner dès la 1ère course ! Manque de développement et de fiabilité … Mais c’est sans compter sur l’acharnement de Ferdinand Piëch ! Les ingénieurs redoublent d’efforts, et dès la 4ème course, Hans Stuck et Hurley Haywood offre un superbe doublé … la suite sera du même niveau, avec 6 autres victoires dont 4 doublés … Ce ne sera cependant pas suffisant pour remporter le titre, Audi paiera ses abandons de début de saison et ce sera le duo Mercury – Lincoln qui sera sacré. La marque aux anneaux décide alors de revenir en Europe, un championnat local s’avérant fort intéressant, le DTM …! La voiture n’aura couru qu’une seule saison aux Etats Unis, mais elle aura largement marqué les esprits, bien aidée par une gueule impressionnante.