Hans Heyer, ça vous parle ? C’est un pilote allemand (En même temps sur De l’essence dans mes veines, ça aurait été étonnant que ce soit un boulanger alsacien !) qui s’est illustré depuis la fin des 60’s jusqu’en 1999. Mais surtout, c’est un pilote qui est allé jusqu’à présenter sa vision de ce qu’aurait pu être sa monture. Histoire…
Hans Heyer a commencé par le karting, en rapportant 4 titres nationaux d’affilé avant de s’orienter vers le tourisme et l’endurance. En 74 il remporte le championnat d’Europe de tourisme, puis enchaine sur 3 titres en DRM en 75, 76 et 80. Il s’est également imposé aux 12h de Sebring en 84 et par 3 reprises aux 24h de Spa… Ca pose notre homme !
Par contre il possède également un triste palmarès… En effet, il a participé aux 24h du Mans à 12 reprises pour… 12 abandons ! Et ce, de la 2800 CS jusqu’à la Jaguar XJR-6 en passant par la Capri RS, les Lancia Beta Monte Carlo, LC1 et LC2 ou les Porsche 935 et 911 RSR ! Personnellement, j’aurai évité de le prendre comme coéquipier… Poissard quand même le gars !
Bref, c’est en 80, fraichement auréolé de son 3ème titre en DRM au volant d’une monstrueuse Lancia Beta Monte Carlo Turbo, qu’Hans va faire le buzz lors du Jochen Rindt Show à Essen. Posé sur la rouge moquette, un coupé Mercedes 500 SLC gonflé de partout, élargi, musclé, bref transformé en Golgoth tout droit échappé d’un épisode de Goldorak !
Une initiative strictement privée, reflétant la vision d’Hans Heyer de ce que pourrait être un Gr C. Sans trop suivre la règlementation, le châssis est celui d’une McLaren M8F de Canam. L’inspiration du coupé SL pour la carrosserie vient simplement du fait que la structure technique, GS Tuning, possédait une flotte de 50 camions badgés Mercedes… Et qui si le projet aboutissait, il n’était pas nécessaire de refaire la déco !
Pour la mécanique, le V8 5.0 l Mercedes est de la partie. Il équipait la monoplace McLaren, qui le préparait à l’aide de pièces Chevrolet plus fiables et moins couteuses. Au final, il sortait une puissance annoncée entre 580 et 600 ch. Cependant, Heyer hésitait aussi entre une version du V8 portée à 6.9 l et agrémentée d’un duo de turbos pour 900 ch, ou d’un plus réaliste 3.0 l turbo Porsche qui collait le plus aux contraintes du règlement et de la consommation.
Toute la voiture était finalement fonctionnelle, aboutie et crédible dans sa démarche technique, même si Heyer ne possédait pas de programme compétition concret hormis un éventuel engagement aux 24h du Mans. Un doux rêve qui s’arrêtera aussi rapidement que ce qu’il aura vu le jour… A défaut de s’aligner sur une course, le coupé Mercedes 500 SLC enfanté par Hans Heyer aura au moins remporté la victoire de l’originalité !
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David-A. Lefebvre
Avion