Il fut un temps où la France brillait au firmament du haut de gamme à 4 roues. Des marques comme Delage, Delahaye, Bugatti, Talbot, ou encore Voisin portaient l’étendard de la classe « automobilesque » tricolore. La dernière d’entre elle a tenu jusqu’au milieu des 60’s… Facel Vega !
La marque, née de la passion de Jean Daninos, directeur de l’entreprise Facel Metallon depuis 1945 (Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loir). Il oriente la société vers la sous-traitance de carrosseries pour collaborer entre autres avec Ford, Simca, Panhard, Delahaye, Pininfarina ou Bentley.
En 1952, Jean Daninos décide de tenter sa chance. Il lance la fabrication d’un proto, un gros coupé luxueux 2+2 dans lequel il va faire glisser un gros V8 Chrysler. L’entreprise est alors scindée en 2… Metallon d’un côté et Facel de l’autre qui verra son nom rallongé de Vega, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre, symbole du prestige, du luxe et de la puissance.
C’est comme cela que la marque Facel Vega a donc vu le jour. Le design, le luxe des habitacle, les moteurs de plus en plus puissants, finiront d’asseoir la notoriété de la marque, devenant un symbole du fameux luxe à la française. A l’époque, ça fonctionnait plutôt pas mal, les stars roulaient en Facel et les modèles se succédaient, tous plus prestiguex, les uns que les autres. FV, FV1, 2, 3… HK500, Excellence, Facellia, ou celle qui nous intéresse aujourd’hui, la II.
Un Grand Tourisme qui venait remplacer la HK500 en 1961. A sa sortie, ils est tout simplement considéré comme l’une des plus belles voitures françaises, et s’octroie le titre de coupé 4 places le plus rapide du monde ! Ses performances, la Facel Vega II les doit à son V8 6,3 l Chrysler de 390 ch en boite manu (bridé à 355 en boitoto par la suppression d’un des carbus !). De quoi aller caler l’aiguille du tachy à 245 km/h. 4 freins à disque, direction assistée, vitres élec, clim, et même un système audio avec antenne électrique, dans les 60’s il fallait rouler en américaine pour bénéficier d’autant de « gadgets ». Son prix va la destiner à une clientèle fortunée, elle séduira ainsi Ringo Starr, le Shah d’Iran, le roi Hussein II du Maroc, Yves Montant, Frank Sinatra, Tony Curtis, le compositeur Lionel Bart, Stirling Moss, Dean Martin, Pablo Picass, Christian Dior,Grace de Monaco, ou encore Ava Gardner. Ce qui frappe avec la Facel Vega II, c’est ce paradoxe entre les performances de l’engin qui lui permettent de rivaliser avec les Ferrari 250 GT, Aston DB4 ou Mercedes 300 SL, et le prestige de ses lignes, le raffinement de son habitacle.
Pourtant, la sublime Facel II ne sauvera pas Facel Vega. A la fin des années 50, Jean Daninos veut produire un modèle de petite taille, capable d’aller rivaliser avec les Alfa Roméo, Porsche et autres Triumph. Au salon de Paris 59, la Facellia voit le jour et reçoit un superbe accueil. Les commandes affluent et le succès semble au rendez vous. Mais voilà, mise au point trop vite et commercialisée trop tôt, la voiture rencontre des problèmes mécaniques. Ses moteurs cassent les uns après les autres ! Les blocs sont changés sous garantie, et des améliorations doivent être apportées pour éviter le clash. Mais tout ceci a un cout et la tréso de Facel Vega en prend un sacré coup ! Son image aussi…
La marque est placée en redressement en juillet 62, l’Etat lui vient en aide et Facel se retrouve mise en location-gérance auprès de la Sferma (Société d’aviation) à partir de l’année suivante. Mais rien n’y fera… en 64, les ministères de tutelles (Finances et Industrie) ordonne à la Sferma de cesser toute production. Facel Vega disparait le 31 octobre 1964 avec à son actif quasiment 3000 modèles vendus en 10 ans.
50 ans plus tard, l’image du haut de gamme à la française n’est plus ce qu’il était ! Mais cela n’empêche pas certains d’espérer un retour de la marque. Un retour qui peut s’avérer osé…
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A quand le retour ?…