Au début des années 80, je me souviens des soirées…. Mis à part qu’ici, on parle bagnole ok ?! Alors on va rester dans les années 80, une époque où les constructeurs entretenaient leur image à coup de supercar et d’engin délirants de puissance. Même Aston s’y est mis, avec un p’titi coup de pouce de Zagato, pour proposer la V8 Vantage Zagato…
C’est dans les années 80 que les constructeurs commencent à lancer la mode des supercars. Ferrari 288 GTO, Porsche 959, Isdera Imperator… même si ce n’est pas par eux qu’ils vont exploser les volumes de vente, il n’empêche qu’en terme d’image et de marge, ça peut largement le faire.
Et ça tombe bien parce qu’au début des 80’s Aston Martin, qui n’est alors qu’un artisan du haut de gamme, un « constructeur » qui assemble à la main pas plus d’une 50aine de caisses par an, a besoin d’un coup de pub pour aller chercher et séduire d’éventuels investisseurs qui viendraient aider Newport Pagnell à redorer son blason.
Compliqué quand d’autant plus, les caisses sont vides ! Mais peu importe, Aston va aller frapper à la porte de son ami de longue date, un italien avec qui la marque a déjà collaboré par le passé, Zagato. En effet, le lien entre Zagato et Aston est désormais scellé au Panthéon automobilistique depuis une certaine DB4 GT. Et ça tombe bien puisque l’un des 19 modèles de cette sculpture sur roues dort justement dans le garage de Victor Gauntlett, qui n’est autre que le boss d’Aston.
Gauntlett et Zagato se paye donc une bonne pizza, arrosée au Chianti et au Limoncello et les 2 hommes se quittent en se faisant la bise. Le projet est conclu, l’Aston V8 Vantage va recevoir une robe signée du maestro.
Le style Zagato n’a pas de juste milieu, on aime ou on déteste, mais dans un cas comme dans l’autre, il fait parler de lui et marque les esprits. C’est justement ce qu’il fallait à Aston, un bon buzz pour montrer à la planète auto que la marque n’est pas morte. C’est donc au salon de Genève 1986 que la V8 Vantage Zagato fait son apparition sous les projecteur et la moquette épaisse.
Le style est radical, voire méchant, de quoi choquer la haute société anglaise… La reine mère en cuir et porte jarretelles ! La signature Zagato est bien là, reconnaissable et si particulière, mais tellement réussie. La face avant joue boxe chez les poids lourds, calandre béante, prises d’air NACA sur le capot qui reçoit un bombage qui ferait rougir de honte un muscle car ! La surface vitrée est mise en avant. Les vitres latérales sont fixes avec juste une lorgnette mobile pendant que la lunette arrière, immense englobe les custode latérales arrière. Le postérieur gagne en finesse, avec ce cul réhaussé qui dévoile son string surmonté d’un discret becquet. Bien entendu le double bossage de toit est présent, signature intemporelle et indissociable du Z !
L’habitacle reste dans la plus pure tradition Aston, de la moquette au sol et du cuir partout ailleurs ! Sous le gros capot, le V8 de 5.3 l est nourri aux Weber double corps pour développer 431 ch. 89 exemplaires seront fabriqués et commercialisés, répartis en 37 cabriolets et 52 coupés, avec au choix, des phares fixes ou escamotables.
La V8 Vantage Zagato finalement est plus une super GT qu’une véritable supercar, mais, elle réussira à atteindre son objectif, puisque tous les projecteurs vont se tourner vers elle, et en 87, Ford vient sauver Aston en injectant ce qu’il fallait pour en prendre le contrôle. On a jamais su si il y avait une relation de cause à effet entre la V8 Vantage Zagato et le rachat de Ford, mais ce qui est sûre, c’est que cela a permis à Aston d’être ce qu’elle est aujourd’hui, et ça, c’est bien !
© RM Sotheby’s
Les phares escamotables <3
C’est fou comme les années font changer les goûts de chacun. En 1986, je la trouvais quasi affreuse, et ,aujourd’hui, ce Coupé est quasi la plus belle auto que j’aie eu l’occasion d’admirer.