Cette réaction, on la doit à Tim lorsque je lui ai posté l’album des photos signées par le talentueux Julien Froc. En même temps, une Lamborghini, déjà à la base, c’est comme une bonne fessée, ça laisse des traces ! Mais alors la Diablo, qui plus est une Ph2 VT Roadster… elle ferait passer n’importe quelle nympho pour une bonne soeur… Attention, la bête est sur DLEDMV !
La Diablo est venue remplacer l’irremplaçable Countach… Mais chez Lambo, on a l’habitude de dompter les monstres d’acier. A chaque nouveau modèle, c’est la claque, visuelle d’abord puis à tous les étages ensuite. On se demande comment ils vont bien pouvoir réussir à faire plus violent, plus bestial, plus méchant… et ils y arrivent.
Donc en 90, quand la Countach prenait sa retraite après 16 longues années de carrière, fortes de différentes évolutions aussi diverses que variées, on pouvait se demander comment Lambo allait bien pouvoir réussir à faire mieux que la bestiale Countach.
La réponse prenait alors le nom de Diablo, et les doutes s’évanouirent dès sa 1ère apparition… Le dessin signé de la main de Marcello Gandini qui officiait alors chez Bertone, est d’une violence rare. Avant même d’annoncer sa fiche technique et ses perfs, on sait qu’elle n’est pas là pour vous faire un câlin.
Longue, très large, ultra basse, Lamborghini, alors sous le giron de Chrysler depuis 1987, aura mis 5 ans pour sortir la Diablo. La robe est impressionnante, tout comme les caractéristiques. V12 de 5.7l pour 492 ch et 580 Nm de couple perché à 5.500 trs. Avec 325 km/h, elle s’offre au passage, le titre de supercar la plus rapide du monde, devant les Porsche 959 et la Ferrari F40…
Mais un prix exorbitant calme son ascension, et en 92, Chrysler revend Lamborghini à un groupe indonésien, également propriétaire de Vector. La Diablo évolue, le V12 passe la barre des 500 ch, reçoit une transmission intégrale, de nouvelles suspat’ signées Koni et gérée par ordinateur. L’habitacle est également revu, mieux fini et plus fonctionnel. Les versions se multiplient, un roadster apparait en 95, tout comme des modèles plus extrêmes comme la SE30 ou la SV. Les ventes augmentent et Lamborghini retrouvent enfin l’équilibre financier… jusqu’en 97, année où la crise économique asiatique oblige les propriétaires indonésiens à essayer de s’en séparer.
C’est là que le groupe Audi va alors entrer en jeu et offrir enfin à Lamborghini les moyens de ses ambitions. La marque est restructurée, et la remplaçante de la Diablo est alors mise en chantier.
Cela n’empêchera pas la Diablo de connaitre une nouvelle évolution. Esthétique d’une part, avec notamment l’arrivée des phares fixes (empruntés à la Nissan 300ZX) à la place des pop-up. Les jantes grimpent en 18′, l’ABS fait son apparition, le V12 monte à 530 ch et adopte le VVT, une culasse avec soupapes à variateur de phase. Le 0 à 100 passe sous les 4 secondes.
En 99, proposera la version la plus ultime de la Diablo, la GT. Directement issue du projet GT1, elle revendique 575 ch et un look de proto échappé des circuits. La même année, l’ultime version 6.0l, légèrement revue et restylée, signe la fin de la carrière de la Diablo, et l’arrivée de la Murcielago en 2001.
En 11 ans, Lamborghini en aura écoulé plus de 3000 exemplaires, dont quelques séries limitées et autour de 300 versions roadster.
C’est justement l’une d’elles qui s’est retrouvée sous l’objectif de Julien Froc. Une rare VT 5.7l de 99, qui a fait l’objet d’une commande spécifique pour revêtir le « Purple 30th Anniversary » qui n’avait été qu’exclusivement utilisé pour la Diablo SE30 qui venait célébrer le 30ème anniversaire de la marque, ainsi qu’un habitacle à la finition spéciale en cuir crème et bleu accompagné d’Alcantara de la même teinte. Son V12 affiche 530 ch, dont les vocalises peuvent s’apprécier en Dolby grâce au toit en carbone escamotable.
Alors bien entendu, aujourd’hui de « simples » breaks ou berlines en affichent autant si ce n’est plus ! Mais pour ce qui est de la gueule, vous pourrez repasser… D’ailleurs, la Diablo est considérée comme l’une des dernières supercars réellement bestiales. Le genre d’engin qui nécessitait du sang froid, de la maitrise, du talent, un minimum de connaissance en pilotage et un appareil génétique sérieusement accroché pour aller chercher les limites !
© Julien Froc Photographie pour DLEDMV