Dans la religion Porschiste classic, vous avez 2 prophéties ! Celle des turbos et celle des atmos. Pour les adeptes de la 1ère, le rêve ultime passe souvent par une 930 ou une 965. Pour les 2nd, c’est la RS… voir la RSR qui n’a jamais eu de version street legal. Mais heureusement il existe le pompelup… et du coup, une Porsche 911 RSR « de route » peut exister !
Pour beaucoup, imiter c’est tricher ! Mais pourtant, on peut également considérer qu’imiter est une manière de montrer le respect en exprimant son admiration à sa façon. Pour ce qui est de la RSR, cela ne peut qu’en être ainsi puisque notre bête n’a jamais eu de version route.
A la fin de la saison de 1971, la Porsche 917 se retrouve poussée à la retraite, victime de son succès. Qu’à cela ne tienne, Porsche prépare déjà la relève sur base 911. Une sorte de 911 Carrera RS+, exclusivement réservée aux circuits, du pur racing… a tel point qu’elle en rajoutera l’initiale dans son nom pour devenir Carrera RSR.
Née avec le 2.7l, elle continuera d’évoluer au fil de sa carrière pour finir en 74 avec un 3.0l sous le capot arrière. Equipé d’un double allumage, la Flat 6 accuse 330 ch perché à 8000 trs et 314 Nm à 6500 trs… ce qui laisse entendre un caractère pointu et énervé dans les tours.
Sur la piste, la RSR va devenir la bête noire de ses concurrentes, surtout que Porsche en propose une version « client » qui séduit de nombreux teams privés comme Gelo, Brumos ou Kremer.
Pour la route, c’est une autre histoire. Porsche arrêtera son catalogue à la RS, même si certains éléments seront homologués sans pour autant qu’une version street legal identique soit commercialisée. Heureusement, certains amoureux du modèle n’hésiteront pas à modifier leur Porsche pour en faire des clones de la RSR.
C’est le cas de Frank Cassidy qui est parti d’une 3.0 SC de 74 et l’a totalement revue à la sauce RSR. Kit large, pare-choc avant de RS modifié, aileron « table de camping », prise d’air sur les laaaaarges ailes arrière, capot percé pour l’accès direct au bouchon de réservoir, peinture jaune citron et aux 4 coins, de magnifiques BBS E50.
Mais ça ne s’arrête pas là… L’habitacle est lui aussi au même level, vidé, arceauté et avec le minimum syndical, sièges baquets avec sellerie pied de poule et harnais. Au niveau du châssis, les liaisons sont confiées à Bilstein pendant que le Flat 6 aircooled est passé à 3.5l et revu en profondeur pour atteindre les 100ch/l. Avec 350 ch sur les roues arrière et un poids qui reste sous la tonne, on obtient le même rapport poids/puissance qu’une 991 Turbo.
Cette 911 n’a donc plus grand chose à voir avec le sacro-saint Matching Number qui fait le bonheur des spéculateurs porschistes ! Mais quand on voit la pure destruction oculaire qu’elle est devenue, tout en permettant de tutoyer la légende RSR sur la route, on s’dit que le outlaw, finalement ça a du bon ! Et à choisir entre une récente rutilante avec cuir, électronique et GPS et cette bestiale réplique, pour ma part, le choix est vite fait…
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