Quand on parle Hot Rod, on pense d’office Ford 32, Californie, V8 et John Milner dans « American Graffiti ». Eh ben c’coup-ci, vous aurez tout faux ! J’vais plutôt vous dire Sushi, Tokyo et Toyota Corona… Oui, l’une des japonaises les plus impersonnelles et basiques qu’il soit ! Et pourtant…
La Toyota Corona a vu le jour en 1957, presque 10 ans avant la Corolla. A l’époque, la voiture basique, c’est elle. Au fur et à mesure, elle va voir la gamme Toyota s’étoffer pour finir par laisser sa place à la Carina à partir de 2001 avant d’être définitivement remplacée par la Premio sur le marché japonais. Elle n’a pour ainsi dire pas une once de pompelup… si ce n’est une version 1.8 Turbo dans les années 80 mais qui s’est vendue à dose homéopathique !
Par contre, au niveau style, le millésime 64 allait sortir du lot. Au début des 60’s, les constructeurs japonais cherchaient à envahir les marchés américains et européens, et pour ce faire, n’hésitez pas à s’inspirer des meilleures réalisations italiennes et anglaises. Ce fut donc le cas de la Corona. A noter aussi qu’en 65, la Corona sortira dans une originale version appelée « semi-break », équipée d’un hayon… quelques mois avant la Renault 16 ! enfin, j’dis ça, j’dis rien…
Enfin le sujet n’est pas là, quoique, puisque celle qui nous intéresse aujourd’hui est de 68. Une des survivantes puisque vue l’anonymat dans lequel est tombé la Corona, j’imagine que celles qui n’ont pas fini détruites, doivent se faire doucement bouffer par la rouille au fond d’un champs ou d’une casses !
Elle s’est retrouvée en Californie où elle a été entièrement désossée et mise à nue par Allread, un spécialiste des hot rod. Son châssis a été remplacé par un hybride tubulaire avec des triangles supérieurs et inférieurs faits maison, accompagnés d’amortos Carrera et de ressorts AFCO. Le freinage est signé Willwood et les roues sont d’origine Lexus, tout comme le V8 4.0l et la boite auto. Oui, du pur hot rod baby !
Pour le reste tout est adapté, fabriqué et fait sur mesure, de la face avant jusqu’au panneau arrière. Les baquets et le tableau de bord sont intégrés au treillis et habillé de cuir jusqu’aux tapis de sol juste magnifiques qui auraient bien pu venir de chez Audioledcar, d’ailleurs, si vous aussi vous cherchez à acheter des tapis de voiture, allez jeter un oeil à leur catalogue plus que complet et avec des prix sympas. Enfin, la Toyota adopte, en guise de compteurs, une forêt de manos Autometer. Le vitrage est composé d’éléments en polycarbonate riveté, tout comme l’aileron qui reprend le dessin des Nascar des années 80 et 90.
Finalement, à part la caisse (Et encore, top choppée !)… les lignes originales de la Toyota Corona sont difficiles à retrouver. Il n’empêche que l’originalité du projet prend le dessus sur tout le reste. Et ça change un peu de tout ce qu’on a l’habitude de voir… Donc un hot rod en mode sushi, il a bien sa place ici !
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