Aïe aïe aïe… encore un cauchemar à puristes ! Et pas n’importe lequel, une Ferrari 512 BB, celle qui va venir se positionner entre la mythique Daytona et la sculpturale Testarossa. Celle aussi qui va inaugurer la famille des Berlinetta Boxer avec son 12 cylindres à plats directement inspiré du bloc de F1 de l’époque. Eh bien là, elle va en énerver quelques uns !
La famille des Berlinetta Boxer est née en 71 avec l’apparition de la 365 GT4 BB au salon de Turin. Elle vient remplacer la 365 Daytona. Et même si le nom est identique, l’architecture mécanique est diamétralement opposée. V12 en position avant sur la Daytona et Flat 12 (Oui c’est un faux Boxer car justement, sur un Flat, les pistons vont tous dans la même direction alors que sur un Boxer, les pistons dans les 2 bancs de cylindres opposés vont dans des directions opposées. On peut aussi l’appeler V12 à 180°… Ouais, des simplicités d’ingénieurs !) pour la BB.
En 76, elle évolue et devient 512BB. Sa cylindrée passe de 4.4l à 5.0l et sa puissance grimpe de 352 à 360 ch. L’objectif est ailleurs, notamment répondre aux normes anti-pollution américaines et y être enfin commercialisée. Enfin en 81, les normes évoluent une nouvelle fois, obligeant la BB de devenir BBi en adoptant une injection Bosch K-Jectronic. Le 12 cylindres perd 20 ch dans l’histoire et son caractère se lisse. Après 1007 exemplaires produits jusqu’en 84, elle laissera sa place à la Testarossa.
Maintenant que vous savez le principal sur la bestiale Ferrari 512 BB, place donc à celle qui va nous fâcher (Une fois encore…) avec les puristes. Car celle qui arrive cache son jeu, et pas qu’un peu. C’est un dernier modèle de la 512BB, puisqu’elle est 81. Son proprio a mis 2 ans pour la trouver. Après avoir essayé trois 512 BBi différentes, il reste déçu. La voiture marche, mais il manque ce petit quelque chose niveau caractère. Il veut une injection et équipée des specs européennes. Finalement, sur les conseils d’un ami, il cède et essaye quand même une 512 BB… et c’est le coup de foudre. Ce coup de pied au cul et cette hargne dans les tours qu’offrent les carbus font toute la différence. Son choix est fait, ce sera une BB… sans le i !
Il finit par trouver sa voiture au nord de la Californie et décide alors de rendre le moteur plus adapté à une utilisation quotidienne tout en le fiabilisant… Mais vous savez, c’est comme à l’apéro avec les potes… On dit qu’on prend qu’un p’tit verre et on finit à 2h du mat’ complètement torché à danser la Macarena à oilpé dans le jardin des voisins (Ha… Ca vous est jamais arrivé ?!).
Du coup les 12 pistons sont remplacés par des Razzo Rosso forgés. L’admission est totalement revue, tout comme le collecteur d’échappement. La ligne est laissée d’origine mais reçoit juste un traitement céramique complet. Les arbres cames adoptent un profil plus agressif et le tout est gavé par des Weber triple corps 40IF3C. Enfin les câbles d’allumages sont remplacés. Ca peut paraitre con, mais ça prouve que le Boxer 12 était complètement bridé pour rester propre. Ainsi armé, il développe 471 ch à 7000 trs et 540 Nm à 5100 trs. Les 12 gamelles respirent bien plus fort et bien plus haut, mais l’coup de pied au cul s’est transformé en grosse tatane dans l’derch’ en mode transformation néo-zélandaise !
Les suspat’ sont désormais signées Koni et Eibach. Et pour refroidir les excès d’optimisme, le freinage reçoit des disques perforés. Enfin les ailes sont bien remplies par des Razzo Rosso 3 parties qui reprennent le dessin d’origine Ferrari, mis à part qu’elles taillent en 8 et 10×17′ chaussées en Pirelli P-Zero de 235/50 et 255/45. La caisse et l’habitacle reste à 100% identiques à ce qu’ils étaient à leur sortie d’usine, si ce n’est qu’ils ont reçu une bonne cure de chirurgie esthétique pour cacher les stigmates du temps.
Au final, cette 512 BB reste dans son temps, mais adopte quelques touches bien pensées d’aujourd’hui. Pas beaucoup, mais juste c’qu’il faut pour faire la différence. Du pur restomod, dans les règles de l’art !
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