D’habitude quand on dit 300 SL, on pense de suite aux portes papillon, et on aperçoit aussitôt les effets indésirables… Sueurs, tremblements, coulée de bave et d’autres substances corporelles diverses et variées. Mis à part que là, vous pouvez virer les portes papillons, car la 300 SL qui arrive, elle a perdu son toit. C’est la version roadster… Mais autant vous prévenir, au niveau des effets indésirables, rien n’a changé !

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La Mercedes 300 SL est née de la course. Elle a vu le jour en 1951, alors que Mercedes constatait péniblement le retard de ses monoplaces en terme de performances. L’état major décida alors de s’orienter vers le championnat du monde de voitures de sport, moins prestigieux mais tout autant populaire que la F1.

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Pour se faire, elle décide d’utiliser le bloc de la 300 W186, une grosse berline – limousine qui venait rivaliser avec les caisses les plus prestigieuses de l’époque. En parallèle, les ingénieurs se lancèrent dans le développement d’un châssis et d’une caisse nommé « Sport Leicht »… la 300 SL était née.

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Le moteur est un 6 en ligne de 3.0l accompagné d’une boite manuelle à 4 rapports. Il vient se lover dans un treillis de tubes de faible section monté en triangles. Il permet d’allier robustesse et légèreté puisqu’il ne pèse pas plus de 50 kg. Au niveau de la carrosserie, le dessin signé Friedrich Geiger doit privilégier l’aérodynamisme sans user d’appendices aérodynamiques disgracieux. Bas et profilé, il nécessitera d’incliner le moteur de 50° sur la gauche pour pouvoir le faire rentrer sous le frêle capot. Enfin pour optimiser la ligne, l’habitacle doit être plus large que haut… et c’est là que les ingénieurs vont rencontrer un problème, l’intégration des portières est impossible. Vous connaissez la suite, Geiger va alors imaginer ce qui fera rentrer la 300 SL dans la postérité, ses portes papillons qui vont s’élever dans le ciel pour libérer l’accès au poste de pilotage. Les 1ers tours de roues ont lieu en novembre 1951 sur différents circuits allemands, et en mars 52, mercedes présente officiellement la 300 SL sur l’autoroute A81 entre Stuttgart et Heilbronn. 

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Mais la voiture n’est pour le moment, exclusivement réservées  la compétition qu’elle va débuter dès le mois de mai avec les Mille Miglia. Sur les 3 voitures engagées, 1 seule terminera en accrochant une encourageante 2nde place derrière une Ferrari 250 S Berlinetta Vignale. Mais la 300 SL prend sa revanche 15 jours plus tard en s’offrant le triplé au Prix de Berne sur le circuit de Bremgarten, suivi d’une retentissant doublé aux 24h du Mans 1952 ! Enfin en fin d’année, l’armada Mercedes s’offre la Carrera Panamericana avec une voiture dont le moteur est passé à 3.1l (Pour combler la perte de puissance due à l’altitude). 

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L’histoire est en marche… la voiture plait et séduit les spectateurs. Il n’en faut pas plus pour donner des idées à Max Hoffman, l’importateur Mercedes aux Etats Unis. Il traverse l’Atlantique et monte à Stuttgart pour rencontrer les dirigeants de Mercedes pour leur proposer de sortir la 300 SL en version routière. Devant le refus des allemands, et sur de son coup, Hoffman passe commande de 1000 voitures et signe un gros chèque d’acompte… Les teutons ne peuvent pas refuser et la 300 SL « stradale » fait alors son apparition sous les projecteurs du salon de New York en 1954. Pour la petite histoire, il faut savoir que Max Hoffman est à l’initiative de plusieurs caisses, où il a eu les couilles d’aller emmerder les constructeurs et d’y poser ses dollars… C’est grâce à lui qu’on a eu droit aux 356 Speedster, Mercedes 190 SL, BMW 507, Alfa Giulietta Spider et même de certaines Ferrari America.

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Enfin pour le moment, la 300 SL n’est qu’un séduisant coupé. Il faudra attendre 1957 pour voir débarquer au salon de Genève sa version roadster… ne me demandez pas de choisir entre les 2, pour moi elles ne font que se compléter. Le coupé pour les jours de vent, de pluie, d’hiver… et le roadster pour la balade romantique en fin de journée, sur un route sinueuse qui longe le bord de mer, pour aller finir sur la terrasse d’un p’tit resto les pieds dans l’eau ! C’est un coup de crayon magistral, dans les 2 cas…  Après c’est juste une question de philosophie, cheveux ou vent, ou pas… ou les 2 !

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© RM Sotheby’s via Darin Schnabel