Chez Honda, on a toujours aimé mettre sous le capot des moteurs capables de tourner à des régimes stratosphériques. En même temps, rien d’étonnant quand on sait que la marque s’est d’abord faite un nom dans les deux roues avant de passer sur quatre. Et l’une des premières à avoir osé les 10.000 trs, c’est elle, la Honda S800 Racing…
En 1948, Soichiro Honda a l’idée de greffer des petits moteurs de générateurs sur des vélos, la Honda Motor Company Limited était née. La marque se fait un nom dans le milieu des 2 roues et il faudra attendre l’année 1962 pour voir débarquer un petit roadster motorisé par un 360 cm3 et qui ne restera qu’à l’état de concept puisque l’année suivante, c’est l’utilitaire T360 qui sera la première 4 roues commercialisée par le constructeur en juin 63.
4 mois plus tard, le roadster S500 arrive sur les routes. Il reprend les lignes du concept 360, mis à part que les ingénieurs lui ont greffé un 4 en ligne de 531 cm3, double arbres et gavé par des carburateurs Keihin. Il développe 44 ch perchés à 8000 trs pour un poids de 680 kg. Ca n’en fait pas une supercar, loin de là, mais la S500 est d’une vivacité pétillante… même si pour le moment, elle n’est encore réservée qu’au marché japonais.
En mars 64, la S600 fait son apparition et avec elle, Honda ambitionne de sortir des frontières de l’archipel. Son 606cm3 passe à 57 ch à 8500 trs pour seulement 715 kg. Elle est aussi la première à recevoir un toit pour devenir un coupé. Sorte de sportive miniature, elle est aussi légère que compacte… simple 2 places, elle ne mesure pas plus de 3m30 de long sur 1m40 de large et 1m20 de haut… soit l’équivalent d’une A112 Abarth à laquelle on aurait découpé le toit !
Honda se fait un nom et la petite S600 devient une mini-sportive vivante et sympathique, jouet idéal pour les promenade rapide sur routes sinueuses. Car au delà d’offrir un moteur qui va respirer tout là haut, son châssis est efficace et équilibré.
Mais au Tokyo Motor Show de 1965, Honda fait une fois encore monter sa petite sportive d’un cran en mettant sous son capot un 791 cm3 qui développait 75 ch à 8500 trs… La S800 flirtait déjà avec les 100 ch/l ! Avec toujours moins de 750 kg, elle allait débarquer en Europe dès 1966 pour venir taquiner les sportives. Et la sauce va prendre, surtout chez nous… près d’un quart des S800 tombées des chaines de production ont été vendues en France où elle était capable de suivre le rythme d’une R8 Gordini. Et pour ne rien gâcher, son prix coutait moins de 10.000 Francs (L’équivalent de 13.000 € actuels), ce qui faisait d’elle la sportive la moins chère du marché.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car celle qui nous intéresse aujourd’hui a fait son apparition en octobre 67, au salon de Paris, une version un peu spéciale fait son apparition. La Honda S800 Racing est shootée aux hormones. Face au succès rencontré par la S800 dans l’hexagone, Honda France sera la seule succursale à proposer ce modèle à la vente (Ah ils avaient encore des couilles à l’époque !), une compétition-client basée sur le cabriolet, équipée de pièces perf’ développées par le Racing Service Club, une filiale de Honda R&D qui officie habituellement sur les motos de grand prix et les F1.
Le bloc passe à 818 cm3 et est préparé, équipé de pistons haute compression à double segmentation, d’un vilebrequin allégé et équilibré, d’arbres à cames plus pointus, de quatre carbus CR et d’une ligne libérée… Désormais, c’est 90 ch à… 10.000 trs ou, pour les plus affutées, 100 ch à 10.500 trs ! Le châssis est renforcé et passé en mode sport pour passer les watts au sol via une boite 5 à crabot accompagnée d’un autobloquant qui envoient la sauce à des roues en magnésium chaussées en Dunlop Racing. La caisse est allégée et passe sous les 700 kg.
Bon, son prix est alors multiplié par trois, mais la petite sportive est transformée en samouraï de la trajo ! Enervée, légère, vive, c’est une balle qui bondit de courbe en courbe avec un agilité de ninja. Elle va alors s’offrir un palmarès en course de côte et slalom, avec notamment un doublé dans sa classe aux 1000 km du Nürburgring. Au Japon, elle va devenir la référence de sa catégorie sur les circuits, en écrasant sa principale rivale, la Toyota Sports 800 et en s’offrant une victoire aux 500 km de Suzuka en 68.
Presque 60 ans plus tard, la S800 fait partie de ces engins qu’on regarde d’abord comme une bête curieuse. Les incultes, abreuvés à la teutonne mazoutée, qui souvent n’ont pour seule compétence de pilotage qu’une ligne droite de 400 m, se demandent en rigolant comment on pouvait associer le mot sportive avec une fiche technique qui annonçait 791 cm3 et seulement 90 ch ! Poids et sensations, voilà son secret…
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Dam’s McFly c’est pas mal .. j’aime bcp
Dam’s McFly lol
Bonjour messieurs
Pouvez vous me dire svp, ou est c’est S800 racing maintenent?
Ca me interesse beaucoup, je pilote un Honda N600 a Zantvoort en 1968.
Apres je suis devenu preparateur et developer des systemes compresseur et turbo depuis 1969 a California et Pays Bas.
Je habite dans le Luberon depuis 2004.
Merci de me contacter sur 0490 952361 .
Salutations Willy Mosselman