On n’dirait pas, mais l’Amérique du Sud possède un sacré vivier de petrolheads. Entre la Carrera Panamericana qui traverse le Mexique, les spectateurs fous furieux du rallye d’Argentine et des pilotes aussi talentueux et légendaires que sont Juan Manuel Fangio, Ayrton Senna, Nelson Piquet, Emerson Fittipaldi, Juan-Pablo Montoya, Carlos Reutemann ou Rubens Barrichello, vous ne serez donc pas étonnés d’apprendre que cette mignonne petite sportive qu’est la Puma GT nous vient du Brésil !
L’histoire de Puma est un peu spéciale. Mais avant, il faut savoir que le marché automobile brésilien est hyper taxé pour toutes les importations. Du coup, cette règle privilégie la vente des voitures assemblées dans le pays, et pour les constructeurs, il est donc plus intéressant de monter des usines sur place. Les allemands ont compris ça dès les années 50, notamment VW et Auto Union qui y construisait ses DKW.
Et c’est justement cette marque qui nous intéresse puisque DKW va commercialiser sur le marché brésilien un coupé original, sportif et séduisant, le GT Malzoni, du nom d’un italien qui a fait fortune dans le café, et qui, en passionné de caisses sportives, participe au financement de la marque et du modèle. Il s’agit d’une caisse en polyester qui couvre un châssis poutre, motorisée par un petit 3 cylindres 2 temps de 981 cm3 pour 60 ch. Nous sommes en 65 quand la voiture entre enfin en production jusqu’en… 66 où la marque est rachetée par VW. Jugé trop couteux à produire, le géant allemand cesse la production après seulement 35 exemplaires assemblés !
L’histoire aurait pu s’arrêter là… mis à part que l’équipe brésilienne de DKW, à l’origine du coupé, n’a pas l’intention d’en rester là elle. Elle fonde alors la marque DKW Puma dans le but de continuer la production de la GT. 14 coupés seront assemblés en 66 puis, en 67, la marque deviendra simplement Puma avec pour nouveau partenaire, VW. La GT sera modifiée pour s’adapter au châssis de Karmann Ghia ainsi qu’au Flat 4 1.5l de 60 ch. C’est l’une d’entre elle qui défile sous vos yeux.
En 70, la Puma GT devient Puma GTE, le dessin change un chouilla et son moteur passe à 1.6l pour 70 ch. Elle peut également recevoir en option un 2.1l de 150 ch. La production s’affole et la marque commence à avoir des ambitions à l’export. En 71, un Spider vient se joindre à la gamme. Fin 72, Puma a produit plus de 1200 GT et GTE quand un 3ème modèle est rajouté au catalogue. M’enfin tout ceci est une autre histoire.
La Puma GT qui nous intéresse est restée finalement sur le marché brésilien de 67 à 70. On se croirait devant une réduction de GT italienne. Et même si sa puissance peut sembler un peu limite, ses 800 kg… ne la rendrons pas plus sportive ! Mais elle reste mignonne. Et si elle vous a fait craquer, sachez que quelques unes ont été importées en Europe et qu’il est possible de les homologuer en collection… enfin, j’dis ça j’dis rien.
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John Pâris
C’est vraiment mignon, avec une ressemblance au 240z