Vous avez remarqué que les restos les plus classes, menés de main de maitre par de grands chefs, ont quasiment tous rajouté le Burger à leur menu ?! Ouais… du burger au menu d’un étoilé ! Qui l’eut cru ? Eh bien pour nous c’est un peu pareil aujourd’hui puisqu’on va vous proposer la dernière Corvette C7 ZR1 que nous propose notre talentueux chef shooter de Chicago, Tim Bro…Et bien saignante!
Enfin, sauf qu’on a rien à voir avec un média étoilé… loin de là ! Laissons le Bling Bling, les paillettes et les strass à nos confrères qui se battent pour briller, et restons entre nous, abreuvés à la bonne bière et justement, au burger fait maison ! A la vôtre…
J’hallucine régulièrement quand je lis qu’un muscle car américain c’est bon que pour les lignes droites ! Putain, les clichés sont plus que tenaces dans notre pays… les mecs sont restés coincés dans les années 80. Parce qu’aujourd’hui, une ricaine, ça n’a plus grand chose à envier à une européenne. Elles sont surement moins sophistiquées, mais niveau claque dans la tronche, actuellement, c’est difficile de faire mieux… surtout qu’en plus, elles tiennent la route !
Si vous prenez par exemple les chronos sur la Nordschleife qui reste quand même un juge de paix, vous trouverez une Viper ACR dans le top 10, une C7 Z06 aussi rapide que l’affutée Lexus LFA Nürburgring Edition, une Camaro ZL1 1LE faire la nique à une Porsche 997 GT2 RS ou une ‘Vette C6 ZR1 tourner plus vite qu’une 991 GT3 RS ou qu’une 488 GTB…
Alors c’est vrai que la philosophie des ricains a longtemps été plutôt simple… Un gros moteur pour le 400m. Sauf qu’à un moment, pour pouvoir revendiquer le statut de véritables sportives, même sur leur propre terre, les muscle car devaient séduire les européens, c’était un gage de rapport perf/efficacité. Si les européens craquaient, c’est que les ricains pouvaient y aller les yeux fermés. Et là, des chevaux dans un châssis en plastique, ça ne suffisait plus. Il a donc bien fallu que les constructeurs de Détroit se sortent les doigts pour se mettre au level… Soit en venant recruter des ingénieurs européens, soit en signant des partenariats avec Lotus, Lamborghini, McLaren… Ouais parce que même s’ils savaient tirer des watts à une V8, les faire passer au sol, c’était une toute autre histoire.
Du coup, celles qu’on sous estimait ont commencé à venir foutre un peu le bordel en tenant le rythme des meilleures sportives italiennes, allemandes ou anglaises, même si c’était encore un peu rock’n roll. Ajoutez à cela une campagne sportive où les américaines, au delà de venir chatouiller les européennes, se permettaient même de clôturer les saisons en remportant les titres ! La machine était en marche.
A ce petit jeu, la Corvette, éternel symbole de la sportive américaine depuis 1953, a sûrement été celle qui a su le mieux évoluer et se transformer pour passer d’un effrayant cercueil de ligne droite en un scalpel à trajectoires…. mais toujours avec un gros moteur ! Et je crois que tout le charme des ricaines vient de là.
Les européennes sont devenues des engins chirurgicaux ! Ils rivalisent à coup de fiches techniques annonçant des solutions toujours plus poussées, toujours plus pointues. Moteurs, châssis, boites, architectures, matériaux, rendements… c’est devenu du paluchage d’ingénieurs sans aucune limites, si ce ne sont celles que les matériaux et la physique peuvent encaisser. Honnêtement, ça en devient presque surhumain.
Les américains ne sont pas tombés dans le piège… Oui, j’appelle ça un piège ! Ils ont évolué dans le même sens, sans pour autant sacrifier la performance absolue sur l’autel de la rivalité. Pour eux, les perfs, c’est la puissance. Alors ils shootent les V8 à grand renforts de compresseurs (Parce qu’il faut du couple aussi pour les burn !), ils renforcent les châssis et les engins deviennent de véritables monstres de puissance aussi délirants qu’effrayants… Et finalement, la 1ère limite atteinte, c’est l’humilité et le courage du gars qui tient le volant. J’ai vu des gars effrayés par leur Z06, des mecs habitués aux missiles redevenir des petits garçons derrière le volant d’une ZR1. Des kamikazes de la route se faire dessus une fois installés dans une Viper. Mais aussi des drifteurs émérites jurer à propos du grip d’une Mustang GT ! Le monde à l’envers… Pourtant, dans le monde de la supercar et de l’hypercar, les ricaines ont ce p’tit grain de folie en plus… Shelby GT, Hellcat, Demon, Ford GT… elles n’ont rien de comparable avec les engins chirurgicaux que sont les McLaren 720s, les Ferrari 488 GTB, les Porsche 991 RS, les Lamborghini Performante… mais elles ont tout autant la faculté de vous donner le sourire.
C’est donc le cas de dernière Corvette C7 qui faisait renaitre le nom de Stingray et poussait son V8 jusqu’à plus de 659 ch… pour la Z06 ! Soit déjà 10 de plus de la C6 ZR1… Et justement, comme on en parle, une fois la ZR1 passée en mode C7, c’est avec 765 ch et 968 Nm de couple sous le capot. Donc au niveau puissance, elle n’a absolument rien à craindre. Tout ce beau monde est envoyé aux roues arrière via une boite auto ou… manuelle ! Ah ben tiens, là déjà en Europe, c’est exclusivement d’la palette qui s’en charge. Au niveau châssis elle embarque les Magnetic Ride, des amortos dont l’huile est chargée de fine particules métalliques qu’un courant électrique vient, en fonction du besoin, rendre plus ou moins solide, donc plus ou moins rigide. Un pack aéro se charge de son côté d’apporter 430 kg d’appuis… et les Michelin Pilot Sport Cup 2 scotchent au bitume.
Avec un rapport poids puissance de 2.10 la Corvette C7 ZR1 revendique des chronos digne d’un engin de téléportation… 0 à 100 en 2,85 secondes, le double en 10 secondes, 400m en 10,6 et un bon 337 km/h maxi ! Sur la Nordschleife, elle a signé un chrono de 6’57″… devant la Porsche 918 ! Notre américaine n’a donc rien à envier à une 720 S ou une Aventador S… elle pourrait même aller énerver le proprio d’une Senna…. Ok ! Seulement en ligne droite !
Finalement, même si c’est une moderne, la C7 ZR1 colle bien à notre philosophie de « rouler différent »… J’avoue avoir du mal avec cette notion de compétition de notre société actuelle où il faut toujours avoir mieux et aller plus vite que les autres (Surtout la connerie !)… La Corvette ça aussi elle s’en tamponne… c’est plus un engin d’égoïste épicurien. Oui, le gars qui s’en branle un peu des autres et qui sait qu’à son volant, en tout cas lui, il ne s’ennuiera pas. Et finalement, l’essentiel de ce genre d’engin, c’est le plaisir qu’il procure non ! D’ailleurs même visuellement elle est bestiale, mettant ses muscles en avant plutôt que sa technologie… surtout aussi bien mise en valeur par les photos de Tim Bro.
© Tim Bro Photography
765 ch et 968 Nm de couple en boîte MANUELLE!!!!!!!!!! Putain j’en chiale!!!!! Et les constructeurs européens qui nous balancent sans cesse qu’ils proposent exclusivement des « boitoto » parce que le couple est trop gros pour une boite manuelle…………