Après ma période Lola, suivie par celle signée Ford, je suis en train de me coltiner la cousine italienne, avec la Lamborghini Countach. Et celle dont je vais vous causer, la Lamborghini Countach LP 500R, je n’en avais jamais entendu parler. Et j’me lance sans filet car, à part des maquettes et des miniatures, les infos sur cette voiture sont aussi rares qu’elle puisqu’elle est juste unique !
Rien… Vous ne trouverez absolument que dalle sur cette caisse… à part ici dorénavant ! Et encore une fois, j’m’attaque à la Countach S Turbo, puis en cherchant des infos, je tombe sur les Wolf Specials… et alors que j’me dis qu’elles aussi ont largement leur place sur votre blog préféré, je découvre cette LP 500R… qui va gentiment attendre son tour avant d’avoir droit, elle aussi, à un tour de manège DLEDMV ! Donc maintenant que nous y sommes… en voiture Simone !
En même temps son histoire est plutôt simple et rapide… surtout avec le peu d’infos que j’ai trouvé sur l’italienne. Un richissime japonais, amateur de supercars européennes, s’est offert en 1977 une Lamborghini Countach LP400, le premier modèle, sans aucune fioriture. Jusqu’à là, rien de bien excitant. Sauf que rapidement, il se dit que sa caisse pourrait être un peu plus exclusive… Puis en 77, il a du se palucher sur la Countach de Walter Wolf, ou du moins, elle a du lui donner des idées.
Le Japon est déjà une terre de Petrolheads et les préparateurs ne manquent pas. Donc notre homme va confier sa supercar italienne à l’un d’entre eux et lui dicter son cahier des charges. Le but étant bien entendu d’optimiser les perfs de la bête…
Du coup, la Countach se retrouve posée sur des BBS Mesh aussi larges que hautes, chaussées à l’arrière en 345 ! Les suspensions sont revues, rigidifiées et rabaissées, et pour couvrir les nouvelles roues, la LP400 ne recevant pas d’extension, il aura donc fallu tirer les ailes.
Le V12 reçoit lui aussi sa cure de shoot… mais impossible de vous dire quoi, qui, comment, pourquoi… Enfin, la cylindrée est restée en 4l, donc on peut imaginer qu’il a juste été libéré. En tout cas, pas de prépa de goret à coup de turbos ou compresseurs. Atmo tu es, atmo tu resteras… par contre, le gars a été visionnaire en baptisant sa caisse LP500 puisque Lambo reprendra ce nom quelques années plus tard en faisant évoluer la Countach.
Enfin le traitement esthétique va prendre la forme d’un aileron posé sur les fesses et d’une peinture noire, habillée de lignes blanches qui partent du centre du capot, plongent sur les ailes à l’embase du pare-brise avant de courir sur la ligne de caisse en forme de vague et se terminer sur les feux arrière. C’est clean sans dénaturer quoi que ce soit…
Mais la partie originale de l’histoire vient de l’aura dont va bénéficier la voiture. Surement la première Lamborghini Countach modifiée sur l’archipel, elle va rapidement devenir culte au Japon. A tel point que les chaines de télé vont en parler et que tous les fabricants que miniatures et maquettes vont en faire leur égérie. Et a surement été l’un des meilleurs coups de pub pour la voiture, et Lamborghini a estimé que si autant de Countach se sont vendues au Japon, elle n’y est pas pour rien, surtout que les clients commandaient la supercar italienne en conduite à gauche ! Certains clients se lanceront même jusqu’à faire de la leur une véritable réplique de la LP 500R !
Aujourd’hui, chacune de ses apparitions est le fruit de rassemblements de fans prêts à tout pour l’apercevoir ! C’est juste un truc de malade. Elle est devenue équivalente à une star, un respect et un statut dont seuls les japonais ont le secret !
© daikimaru – oni0421 – Photos via signatures éventuelles
Cette voiture mythique au Japon (et en dehors maintenant) est et restera à jamais un des plus grands mystères de l’histoire de la Countach pour beaucoup. Son propriétaire était un de mes amis, j’ai juste eu le temps de lui rendre visite, à lui et à cette LP500R, avant qu’il ne quitte cette terre en Mai 2020.
Je ne partage généralement cette histoire que de bouche-à-oreille avec de rares passionnés, mais vu que vous semblez vous y intéresser au point de faire des recherches et pondre un article sur cette Lambo, voici maintenant toute la vérité :
Cette LP400 porte le numéro de châssis #1120144# et a été livrée neuve en Allemagne en 1975. Elle a même été présentée sur le stand Lamborghini au Salon de Frankfurt cette année-là. Sa couleur d’origine était alors Rosso Corsa, intérieur blanc. Mais elle a été modifiée en Europe (!) quelque part entre l’Allemagne et l’usine Lamborghini. J’ai une photo de cette auto entre 1976 et 1977 qui le prouve. Ainsi que des photos de cette Countach sortant de l’avion cargo au Japon… alors déjà modifiée de la sorte. Son histoire comporte encore bien plus d’anecdotes toutes plus dingues les unes que les autres ! Volée dans la concession au Japon à peine arrivée dans laquelle elle était en expo, puis retrouvée (rapidement, heureusement) et présentée lors des événements du Supercar Boom pendant l’été-automne 1977 dans tout le Japon. C’est finalement le Boss des Yakuza qui l’achètera ! Avant qu’il ne s’en débarrasse et que son nouveau proprio ne la repeigne en rouge en lui foutant tout un kit de Countach LP400S (arches de roues, pare-choc avant, roues, etc.) au point où plus personne ne pouvait reconnaitre qu’elle fut la LP500R. Puis son troisième et dernier propriétaire japonnais, mon regretté ami Yoshi l’a racheté et restauré telle qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être : noire avec ces bandes blanches reconnaissables entre toutes, jantes BBS, etc. Au fait, pour avoir inspecté le châssis et le moteur, ils sont vraiment d’origine !