Avant de lancer une nouvelle 911, Porsche sort généralement un modèle ultime, une sorte de bouquet final avant de tourner la page. Série ultra-limitée, full option, qui devenait aussitôt collector dès sa sortie de concession. En tout cas, en 94, alors que la 964 allait laisser sa place à la 993, Porsche surprend tout le monde en lançant la der des ders, la 965 Turbo S Flachbau avec seulement 76 exemplaires… Oui encore une Flat Nose !

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Chacun des 76 exemplaires est basé sur une « simple » 3.6 turbo. Chaque voiture est envoyée au département Porsche Exclusive où les ingénieurs s’occupent scrupuleusement de les équiper de leur lot… d’exclusivités, que ce soit mécanique ou esthétique. Plus puissante, plus violente, plus bestiale… pour des caisses plus chères et plus rares.

Pour commencer, la 3.6 Turbo était équipée de l’option X88… Derrière ce nom barbare qu’on croirait tiré d’un film de science fiction des 80’s, se cache en fait le « kit » moteur qui la faisait passer de Turbo à Turbo S. Comprenez par là que le KKK devient un peu plus copieux, le refroidissement est revu à la hausse, la culasse est modifiée avec soupapes plus grosses et arbres à cames plus pointus et enfin des injecteurs gagnent du débit. Le Flat 6 grattait alors 25 ch pour en envoyer désormais 385 sur les roues arrière. Le couple, disponible un peu plus tôt, passait les 520 Nm. La caisse était plus hargneuse et violente dans les tours, mais était aussi plus souple à bas régime… un cocktail détonnant.

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La boite restait la G50 manuelle à 5 vitesses, accompagnée d’un différentiel ZF. Le châssis encaissaient parfaitement la charge supplémentaire. Il conservait les même specs que la 965, si ce n’est des ressorts plus courts de 4 cm. Les roues 3 parties en 18′, forgées par Speedline, chaussaient du 225/40 devant et 265/35 derrière. Les disques de frein avant voient leur diamètre augmenter et les étriers sont rouge de colère ! 

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L’habitacle ne changeait pas… il était même possible d’aller piocher dans la longue liste d’options pour pouvoir le personnaliser en fonction de ses choix… et de son budget. Type de cuir, étendu ou pas, sièges confort élec ou baquets, matières et couleurs, sono, téléphone… suffisait de cocher les cases et d’aligner le cash !

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Non, l’exclusivité venait surtout de l’esthétique. D’abord, en bonne Turbo S, outre les jantes, les freins et le châssis rabaissé comme on l’a vu au dessus, la 965 recevait les ailes légèrement élargies et aérées de type 959. L’aileron est spécifique avec les bords peints couleur carrosserie. Même chose à l’avant où les veilleuses dans le pare-choc laissaient leurs places à des écopes d’air. Mais la grosse modif’ s’appelait X85… encore un autre terme particulier pour définir le kit Flat Nose nommé Flachbau. Les ailes s’aplatissaient et recevaient en guise d’optiques, les phares escamotables des Porsche 928. On aime ou pas, mais au moins, pour une série limitée et collector, on ne put pas reprocher à la 965 de sortir du lot.

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Au niveau des perfs, on retrouve logiquement celles de la S… 0 à 100 en 4,5 secondes et le 400 m en 12 ! La Vmax s’approchait de la barre symbolique des 300 même si elle s’arrêtait à 294. Ca causait plutôt pas mal pour une caisse qui affiche plus de 25 ans…

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© RM Sotheby’s